Toyota C-HR 2018 : graffiti urbain
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Il en a fallu du temps à Toyota avant de présenter un VUS sous-compact, le C-HR. Pourtant, cette catégorie prend de l’ampleur à un rythme incroyable depuis déjà quatre ou cinq ans. Mais arriver en retard, ne veut pas dire arriver sans se faire remarquer. Audacieux, déjanté ou horrifiant, selon le point de vue, le C-HR (pour Coupe-High Rider) ne laisse personne indifférent, surtout lorsqu’il est vêtu de couleurs vives!
Finalement, c’est ben ordinaire…
Au-delà des plis prononcés de la carrosserie formant des arabesques asymétriques, des portes arrière au design particulier et des exubérances artistiques, le C-HR est un véhicule somme toute bien ordinaire. Cela se remarque dès que l’on monte à bord. Quelques angles du tableau de bord sont certes peu orthodoxes, par contre, l’originalité s’arrête là. D’ailleurs, le gris et le noir dominent, peu importe où l’œil se pose. Il faut croire que les Européens, pour qui le C-HR a d’abord été pensé, aiment les physiques éclatés mais les caractères placides…
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Un rétroviseur pour voir en arrière
La plupart des matériaux sont de belle facture même si l’on observe quelques plastiques déficients ici et là. Les commandes tombent bien sous la main et les jauges sont faciles à lire. Sur le tableau de bord figure un écran de sept pouces qui permet de contrôler différents paramètres du véhicule, ainsi que le système audio. Aucun système de navigation n’est offert et il y a un seul port USB, ce qui est décevant dans un monde de bidules à recharger ou à écouter. Aussi, ne cherchez pas les images de la caméra de recul sur cet écran. Elles sont toutes petites, dans le coin gauche du rétroviseur intérieur. C’est quand même mieux que rien, compte tenu de la visibilité arrière et ¾ arrière pourrie.
La position de conduite est facile à trouver et les sièges avant font preuve de confort, même après quelques heures. À l’arrière, c’est une autre histoire. Il faut tout d’abord passer par une ouverture très étroite et, une fois assis, s’accommoder d’une visibilité latérale bloquée par le large pilier C. L’espace pour les jambes est compté mais, curieusement, le dégagement pour la tête n’est pas trop mal, du moins pour une personne de 5’ 6’’. Le coffre est l’un des plus petits de la catégorie et son ouverture n’est pas très grande...
Est-ce qu’il y a quelqu’un qui aurait 20 ou 25 chevaux à donner au C-HR?
Nous parlions plus haut du caractère placide du Toyota C-HR 2018. Le calme se poursuit sous le capot… En effet, le quatre cylindres atmosphérique de 2,0 litres ne développe que 144 chevaux à 6 100 tr/min pour un couple de 139 livres-pied à 3 800 tr/min, ce qui est relativement peu de nos jours. Le fait qu’il soit marié à une boîte automatique de type CVT n’aide pas sa cause. Lorsque l’on enfonce le champignon, question de se tirer d’un mauvais pas, par exemple, cette boîte est fort lente à réagir. En plus, en maintenant le régime moteur très élevé lors des accélérations, elle autorise une montée vertigineuse des décibels dans l’habitacle. Malgré le fait que le C-HR fasse partie de la catégorie des VUS sous-compacts, aucune version à rouage intégral n’est offerte. Seules les roues avant sont motrices. Dans une contrée nordique comme le Québec, ceci peut constituer un effet dissuasif pour certains.
Ce groupe motopropulseur est responsables d’accélérations entre 0 et 100 km/h en 10,7 secondes et de 7,7 secondes entre 80 et 120 km/h. À la fin de notre semaine d’essai, notre C-HR avait consommé 9,3 L/100 km (62,05 litres pour 666 km), une donnée très décevante par rapport aux performances obtenues. De son côté, l’ordinateur de bord, fort joyeux, faisait plutôt mention de 8,5 L/100 km. Il convient de préciser que si c’est l’économie d’essence que vous recherchez, les VUS sous-compacts, tout comme les voitures sous-compactes et les citadines, sont rarement des modèles de sobriété. Toute chose étant relative, un Toyota RAV4, plus logeable, plus puissant et plus confortable consomme moins. La même remarque s’applique aussi, par exemple, aux Honda HR-V et CR-V.
Pousse, mais pousse égal
Étonnamment, notre diminutif Toyota s’avère très agréable à conduire, agile même! Attention, on n’ira quand même pas jusqu’à le comparer à un Porsche Macan… Et nous apportons immédiatement une nuance : il ne faut pas le pousser à fond.
Le châssis est solide et la suspension qui y est accrochée, à jambes de force à l’avant et à bras multiple à l’arrière (Toyota a judicieusement évité la poutre de torsion), offre un excellent compromis entre le confort et la tenue de route. En courbe, on note un certain roulis, mais rien pour donner le mal de cœur. La direction est précise, quoiqu’elle n’aime pas être brusquée comme lors d’un slalom improvisé, et le retour d’information qu’elle procure est digne de mention pour un VUS sous-compact. Si l’on pousse trop le C-HR, ce qui ne devrait pas arriver souvent remarquez, les différents systèmes électroniques interviennent rapidement et avec autorité. Il faut par contre avouer que notre exemplaire était chaussé de pneus d’hiver (Bridgestone Blizzak 225/50R18). Tous les C-HR recoivent l’ensemble Toyota Safety Sense-P qui comprend, entre autres, le régulateur de vitesse dynamique à radar qui fonctionne à toutes les plages de vitesses (jusqu’à l’arrêt complet du véhicule), le système pré-collision, l’avertissement de sortie de voie et les phares de route automatiques.
Plus de fiabilité que d’équipement
Grâce à son style urbain éclaté, le Toyota C-HR 2018 ne devrait pas avoir de problèmes à se trouver des admirateurs parmi les jeunes ou comme deuxième ou troisième véhicule pour la famille. Il faut toutefois savoir qu’en échange d’une fiabilité et d’une valeur de revente que l’on suppose excellentes, le C-HR n’offre pas de rouage intégral, de toit ouvrant ou de radio satellite, même en option.
On peut toujours cocher le groupe XLE Premium qui comprend, entre autres, les roues de 18 pouces, le démarrage à bouton poussoir, le moniteur d’angles morts et l’avertisseur de circulation arrière transversale. Je crois que les 1 600 $ investis en valent la peine, ne serait-ce que pour une revente plus facile alors qu’une partie de ce montant sera repris. Ah oui, c’est vrai, vous allez probablement le louer. Donc 1 600 $ sur 64 mois, ça ne paraîtra presque pas…