Nissan LEAF 2018 : l’équilibre en l’accessibilité et l’autonomie
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La Nissan LEAF nous arrive pour 2018 sous une toute nouvelle génération, la seconde depuis son introduction en 2011. Elle demeure le véhicule électrique le plus vendu dans le monde jusqu’à présent avec plus de 293 740 unités écoulées. Fait intéressant, 48% des LEAF vendues au Canada l’ont été au Québec et l’arrivée de cette nouvelle génération suscite un engouement certain, car 886 précommandes ont été enregistrées.
Allons tout d’abord au cœur du sujet, son autonomie. La Nissan LEAF 2018 profite du même ensemble de batteries lithium-ion qu’en 2017, mais la chimie interne a été retravaillée de façon à faire passer la capacité de l’ensemble de 30 kWh à 40 kWh, ce qui pousse à 241 km l’autonomie. C’est supérieur à la Ford Focus EV, à la Volkswagen e-Golf et à la Hyundai Ioniq EV, mais inférieur à la Chevrolet Bolt EV et à la Tesla Model 3, lorsqu’elle arrivera un jour.
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Le prix au lieu de l’autonomie
Nissan a donc décidé de se positionner un peu en dessous des leaders du marché, mais en revanche, la LEAF est plus abordable. Tout comme un téléphone intelligent, il y a une corrélation directe entre le coût et la capacité. Avec son prix de base de 35 998 $, la Nissan LEAF 2018 est vendue à plus de 7 000 $ de moins que la Bolt pour des niveaux d’équipements comparables. Le constructeur a décidé de rendre la LEAF plus accessible à la masse et croit que son autonomie est suffisante pour la majeure partie des besoins des conducteurs.
Pour ceux qui auraient des ulcères à l’idée de ne pas avoir plus d’autonomie, on compte offrir au cours des prochaines années plus de choix en commercialisant une version dotée d’une capacité supérieure. On parle d’un ensemble de 60 kWh, mais bien entendu, son prix sera majoré. Une LEAF NISMO ultraperformante? Pourquoi pas, Nissan n’a pas rejeté l’idée!
Des lignes pas classiques
Pour cette seconde génération, on s’est attardé à peaufiner la LEAF en lui procurant notamment des lignes moins ésotériques, surtout à l’arrière. Le modèle s’apparente maintenant beaucoup plus à une familiale à hayon conventionnel, et en réalité, elle est fort jolie. Des accents bleutés soulignent sa vocation « zéro émission », et à l’arrière, les feux de type boomerang nous rappellent ceux des autres véhicules Nissan. Un motif en V s’étend de la grille avant au capot alors que la ligne de toit flottante s’abaisse pour pratiquement rejoindre la ceinture de caisse à l’arrière, un autre élément de style commun chez Nissan.
Dans l’habitacle, on a également apporté quelques changements et modernisé le tableau de bord. Tout tombe bien en main et est simple à comprendre. On manque toutefois un peu d’espace pour placer tous les objets de la vie quotidienne. Autres désagréments, la colonne de direction n’est pas télescopique et il n’y a toujours pas de toit ouvrant disponible pour ceux qui apprécient la chose.
Si la version de base est attrayante côté prix, la plus intéressante est sans aucun doute la livrée SV. Elle ajoute notamment des jantes de 17 pouces — au lieu des roues en acier moins jolies — un régulateur de vitesse intelligent et un écran tactile de sept pouces offrant la compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto.
Pas besoin d’un chargeur résidentiel
Là où la Nissan LEAF 2018 nous a le plus surpris, c’est qu’elle dispose maintenant d’un cordon de recharge portable intégrant le niveau 2, pouvant être branché directement dans une prise de 240 volts. Pas besoin de dépenser une somme importante dans l’achat d’une borne murale, il suffit d’installer une prise 240 volts compatible et le tour est joué.
Un adaptateur, inclus, permet également de brancher le cordon dans une prise domestique de 120 volts. Le temps de recharge de 35 heures rend la chose moins intéressante ou du moins utile pour regagner quelques kilomètres, par rapport aux 7,5 heures requises dans le cas du niveau 2, dans une prise 240 volts. Pour ceux qui se posent la question, la LEAF ne dispose maintenant que d’un seul type de chargeur embarqué, d’une capacité de 6,6 kW.
Un peu plus de performance
On a beau être au volant d’un véhicule électrique, pour plusieurs, le plaisir de conduite demeure important. On a amélioré les réglages de la suspension afin de dynamiser le véhicule tandis que la poutre de torsion arrière comprenant une barre de stabilisation aide à minimiser les transferts de poids en virage. On a affaire à une direction électrique, mais les ingénieurs ont fait du beau boulot afin de nous procurer une bonne impression de contrôle. La LEAF est plus agréable à conduire, puisque l’on s’approche du comportement des voitures classiques. En zone urbaine, on apprécie son format compact et sa bonne manœuvrabilité, car elle tourne pratiquement sur un 10 cents.
On découvre également que les ingénieurs ont opté pour une position de conduite similaire à celle d’un VUS : siège plus élevé, volant à angle; on a choisi ce qui est tendance. Nous aurions cependant aimé un réglage d’assise qui permet d’aller plus bas.
Sur la route, la puissance du moteur électrique est en hausse, passant à 110 kW, ce qui lui permet de développer l’équivalent de 147 chevaux et un couple de 236 lb-pi, une hausse respective de 37% et 26% par rapport à l’ancienne LEAF. Le couple livré instantanément procure un bon sentiment de puissance, on peut doubler sans suer à grosses gouttes. Le sprint 0-100 km/h est aussi favorisé, s’approchant de la barre des huit secondes.
Conduire d’un seul pied, la e-Pedal
Côté régénération, vous avez plusieurs choix. Le mode Normal s’apparente à celui que vous trouvez dans tous les véhicules : vous relâchez l’accélérateur et la voiture ralentit doucement. En déplaçant le sélecteur vers le mode « B », une régénération plus agressive freine plus rapidement la voiture, augmentant l’énergie recyclée au passage, ce qui vous redonne de précieux kilomètres d’autonomie.
La nouveauté, c’est la technologie e-Pedal, une fonctionnalité que l’on active via une commande placée près du levier de vitesses – une molette dans le cas de la LEAF – et qui vous permet de conduire la voiture pratiquement d’un seul pied en modulant votre conduite qu’avec l’accélérateur, réduisant ainsi le mouvement du pied entre le frein et ce dernier. Il faut un peu plus de pression sur l’accélérateur pour avancer, mais dès que vous le relâchez, la voiture ralentit beaucoup plus vite jusqu’à un arrêt pratiquement complet en quelques dizaines de mètres. C’est en fait un mode de régénération extrême que l’on apprend à apprécier.
Et le ProPilot Assist
Du reste, la Nissan LEAF 2018 intègre plusieurs technologies rehaussant votre sécurité, notamment un système de freinage d’urgence offert de série. Les versions SV et SL ajoutent le système ProPilot Assist qui vous aide à maintenir le véhicule au centre de la voie. Une caméra évalue l’espace entre les lignes latérales et intervient sur la direction pour aider à maintenir le véhicule au centre. Il faut toutefois conserver les mains sur le volant et bien entendu, plusieurs conditions, comme la neige, pourront faire en sorte que le système ne sera pas opérationnel.
En analysant bien les caractéristiques de la LEAF 2018, son autonomie, son niveau d’équipement et surtout son prix, on découvre qu’elle est l’un des véhicules électriques les plus intéressants sur le marché.