Subaru BRZ tS 2018 : vraiment meilleur, plus rapide et plus rare
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DUNCAN (Colombie-Britannique) – Réglons la question en partant : non, le moteur du coupé BRZ tS de Subaru n’est pas plus puissant que celui qui anime la BRZ depuis son lancement, en 2013. C’est le même quatre cylindres à plat de 2,0 litres qui doit atteindre 7 000 tr/min pour livrer ses 205 chevaux, mais produit également ses 156 lb-pi de couple à 6 400 tr/min. Un moteur qui tourne joyeusement à plein régime pour y arriver, mais profiterait grandement d’une injection de couple à tous les régimes.
Et franchement, ça n’a pas la moindre importance. Parce que ce n’est pas l’idée maîtresse de cette BRZ tS dont Subaru n’offrira que 100 copies pour le Canada tout entier en 2018. Voyez-vous, l’appellation tS était réservée aux acheteurs japonais depuis l’année 2005. Le sigle signifie simplement « tuned by STI », donc mis au point par Subaru Tecnica International, la division course du constructeur, dont on connaît l’œuvre surtout à cause de la version la plus performante de la série WRX.
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Juste sans l’écusson
La tS est donc un vrai modèle STI, seulement le deuxième à nous être offert. Si elle ne porte pas cet écusson, c’est parce que le but des versions tS est d’offrir une tenue de route plus fine et un plaisir de conduite plus grand, sans affecter la qualité et le confort du roulement. Ce gain en performances pures viendra plus tard. Peut-être. Avec un modèle sur lequel Subaru plaquera alors un écusson STI. On verra bien.
Entre temps, voici cette tS qui a franchement fière allure « en personne », avec ses jantes d’alliage noires plus larges de 18 pouces, les premières de cette taille pour la BRZ, un becquet à l’avant et des lames noires en bas de caisse, mais surtout un grand aileron en fibre de carbone qu’on peut régler sur deux positions, à l’arrière. Accessoire qui lui va d’ailleurs très bien et n’a rien de caricatural. S’ajoutent ensuite une série de détails, écussons et moulures rouges discrets et réussis qui font que ce coupé tS a finalement beaucoup de gueule.
Même conclusion à l’intérieur, où des cadrans STI, des surpiqûres, un bouton de démarrage et des ceintures rouges s’ajoutent à des bourrelets de maintien en cuir de la même couleur, pour des sièges toujours excellents. Question de bien souligner le caractère spécial du coupé tS. Avec succès, d’ailleurs.
Invisibles et importants
Ce n’est pas tout, évidemment. Pour aiguiser la tenue de route et la conduite, les ingénieurs et autres sorciers de STI ont ajouté des amortisseurs Sachs, combinés à des ressorts plus fermes de 9% à l’avant et 6% à l’arrière. Ils ont ensuite installé d’intrigantes barres flexibles en « V » qui viennent renforcer les tourelles de suspension et le train avant pour affiner du même coup la direction, sans affecter le confort de roulement sur la route. Ils ont complété leur boulot en installant des freins Brembo plus grands et des pneus Michelin Pilot Sport 4 plus mordants.
Le plus important est de songer que tous ces changements ont été soignés et peaufinés avec le même soin que mettent la division M de BMW ou le groupe AMG chez Mercedes-Benz à produire leurs modèles de performance. Je l’affirme parce que j’ai pu le vérifier de la meilleure manière possible : en comparant à volonté la tS à la version « régulière » de la BRZ sur un tracé d’autocross et ensuite les dix-neuf virages, tous différents, du tout jeune circuit Vancouver Island Motorsport.
Croyez-moi, la Subaru BRZ tS 2018 tient parfaitement ses promesses, dans les deux cas. Ce qui n’empêche aucunement la BRZ standard d’être fort amusante à conduire, parce que son équilibre est intact. Elle prend seulement plus de roulis dans tous les virages où elle n’offre certainement pas la même adhérence, et sa direction n’a vraiment pas la même vivacité ou la même finesse. Ses freins n’ont pas, non plus, la même puissance et la même endurance, même s’ils ne vous fausseront pas compagnie, même après plusieurs tours à fond la caisse.
Meilleur partout et plus rapide
Le coupé tS est simplement plus efficace, plus précis, plus stable et plus rapide. Partout. Tout le temps. Par exemple, après avoir enfilé le long virage à 180 degrés du circuit d’autocross dans un long dérapage assez réjouissant dans la BRZ, avec un gros contrebraquage, j’ai pu faire la même chose au volant de la tS, en poussant plus fort, en contrebraquant moins, parce qu’il y a plus de mordant, moins de roulis et qu’il faut vraiment insister pour faire décrocher les roues arrière. Mais en passant aussi nettement plus vite, ce qui demande toute l’attention du pilote.
Plaisir très réel, plus intense, plus complet et beaucoup plus long sur le circuit. Je me suis amusé comme un fou à pourchasser d’abord un instructeur au volant d’une WRX de 268 chevaux au volant du coupé tS, et ensuite à tenter de suivre un collègue installé dans le même coupé blanc, cette fois au volant de la BRZ bleue de base. Là encore, la tS était plus précise, plus efficace et plus rapide. Partout. Sans exception.
Le plus merveilleux, dans cette histoire, est de songer que Subaru Canada offre le coupé tS à un prix suggéré de 37 395 $, même s’il s’agit d’une édition très spéciale et limitée de la BRZ. Pensez-y un peu : l’aileron en fibre de carbone vous coûterait sans doute, à lui seul, environ 2 000 $. Ajoutez les roues de 18 pouces, les pneus Michelin, la suspension Sachs, les intrigantes barres de renforcement flexibles, et tout le reste.
Tous ces éléments coûteraient nettement plus cher que les 5 000 $ en sus du prix de la version spéciale Inazuma du BRZ, offerte l’an dernier, également en nombre limité. Mais surtout, à ce prix, vous obtenez un coupé unique dont tous les éléments ont été soigneusement choisis et intégrés par STI. Clé en main, un coupé nettement plus performant, intéressant et même attrayant que son frère, au volant duquel je me suis malgré tout amusé tout autant.
Si je voulais m’offrir aujourd’hui une sportive confortable, équilibrée et raffinée qui se débrouille en plus merveilleusement sur un circuit, je serais vraiment tenté. Ce qui ne m’empêche aucunement de souhaiter que Subaru et STI nous offrent bientôt la BRZ avec une version de 2,2 litres de ce moteur atmosphérique qui produise environ 240 chevaux, et plus de couple à tous les régimes. C’est ce qu’a fait, jadis, Honda avec celui de la S2000. Voilà un souhait de Noël à mon goût.