Buick Regal Sportback 2018 : plaire aux milléniaux, ce n'est pas facile
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AUSTIN (Texas) – Permettez-moi d’amorcer mon compte rendu de la Buick Regal Sportback 2018 en vous partageant quelques faits intéressants au sujet de la marque premium de General Motors. Saviez-vous que Buick figure parmi les marques les plus fiables selon J.D. Power? Oui, c’est vrai. Dans l’ensemble du portfolio des sous-marques vendues par GM, Buick se classe deuxième parmi les plus vendues à l’international. En fait, en Chine, les Chinois tripent solide sur Buick. Là-bas, lorsque l’on réussit dans la vie, on ne s’achète pas une Mercedes-Benz, on s’achète une Buick!
Mais qu’en est-il de la marque au triple bouclier chez nous? La prochaine génération veut-elle réellement se promener en Buick plutôt qu’en Acura ou en Infiniti? Ou préfère-t-elle laisser ses parents et grands-parents s’en procurer une? Pour Buick, c’est une question existentielle dont la réponse aura un impact majeur sur sa survie au fil des années à venir. La Regal 2018 fait tout ce qu’elle peut pour changer le cap.
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Enfin alignée avec la bonne concurrence
La Regal de dernière génération, surtout en version GS, impressionnait par son comportement routier dynamique et son design moderne. Toutefois, même si Buick nous parlait d’une rivale aux produits allemands, notamment BMW, Audi et Mercedes-Benz, elle n’était malheureusement pas à la hauteur, et on va se le dire, il ne doit pas y avoir beaucoup de clients qui sortent d’un concessionnaire Audi pour s’acheter une Buick! Voilà où le constructeur rectifie le tir avec cette dernière déclinaison de sa berline intermédiaire.
La Regal 2018 fait désormais concurrence à l’Acura TLX. Chez Buick, on nous parle de « luxe abordable », alors on se range donc du côté d’Acura, Infiniti et Lincoln. On achète une Buick parce que l’on recherche quelque chose de plus raffiné et équipé qu’une Chevrolet, sans nécessairement aller du côté des prix d'une Cadillac. La Regal s’insère donc confortablement dans une fourchette de prix se situant entre 31 000 $ et 43 000 $.
Une berline à hayon
Pour 2018, Buick ajoute le terme Sportback à sa Regal. Le nom fait en fait référence à sa configuration de voiture à hayon de type fastback, où l’on retrouve un coffre beaucoup plus volumineux que ceux de la concurrence. Avec les dossiers arrière rabaissées, on parle de presque 1 700 litres d’espace de chargement, soit presque identique à un VUS compact comme le Mazda CX-5.
Le design de la Sportback va toutefois plus loin qu’un simple coffre magique. La voiture a entièrement été repensée, et on remarque d’ailleurs qu’elle a une apparence beaucoup plus sportive et raffinée que la voiture qu’elle remplace. La Regal est assemblée en Allemagne par le constructeur Opel et partage plusieurs éléments esthétiques et mécaniques avec sa cousine, l’Opel Insignia. C’est pour cette raison que cette nouvelle Regal affiche une allure plus européenne que jamais, aux lignes épurées. Je dois avouer : elle est élégante, cette bagnole!
Aux États-Unis, trois déclinaisons sont proposées : la Sportback, la GS et la TourX. Cette dernière, le modèle familial de la gamme, et celle dont tout le monde parle, ne sera malheureusement pas disponible au Canada. Du moins, pas pour le moment. Buick affirme vouloir d’abord étudier l’intérêt des consommateurs canadiens avant de l’amener ici.
Ça nous laisse donc avec la Sportback et la GS, qui est sensiblement une Sportback plus performante. Celle-ci vient ornée de pare-chocs plus agressifs, de plus grosses jantes, des freins Brembo et abrite un moteur V6 de 3,6 litres avec 310 chevaux. Toutes les Regal GS, qui apparaîtront sur notre marché quelque part en février 2018, disposeront de la transmission intégrale.
Pour le reste, toutes les autres versions sont propulsées par un quatre cylindres turbo de 2,0 litres, le même que dans la Chevrolet Malibu et l’Equinox. Ici, il développe 250 chevaux et un couple de 260 lb-pi pour les versions à traction. Les Sportback à transmission intégrale reçoivent une légère augmentation du couple de 35 lb-pi. Deux boîtes de vitesses sont offertes, soit une automatique à neuf rapports pour les voitures à traction ou une automatique à huit rapports pour les modèles à rouage intégral.
Trop silencieuse?
Durant mon essai au Texas, on ne m’a proposé qu’une version à transmission intégrale, étant donné que cela risque d’être la déclinaison la plus vendue en sol canadien. L’élément le plus frappant de la Regal est l’insonorisation de son habitacle. Buick s’applique à réduire les bruits environnants par une technologie surnommée Quiet Tuning, qui — grâce à diverses techniques d’élimination des décibels, comme l’atténuation du son par les haut-parleurs Bose, par exemple — rend l’habitacle presque hermétique!
Parlant d’habitacle, celui de la Regal est attrayant et fonctionnel, mais un peu drabe. Les matériaux sont de piètre qualité, surtout l’espèce de faux bois garnissant les portières : en réalité, c’est du beau plastique dur... On a davantage l’impression d’être assis dans une belle Malibu que dans une Buick. Là-dessus, la concurrence japonaise l’emporte. En revanche, le système d’infodivertissement Intellilink est simple, facile à comprendre et élégant. Il dispose aussi des toutes dernières technologies en matière de connectivité telles qu’Android Auto et Apple CarPlay. Et comme dans les autres produits GM, les options de conduite Teen Driver ainsi que le mode Valet viennent de série dans toutes les Regal.
La tenue de route m’a également bien plu et c’est dans la calibration de la suspension que l’on remarque l’influence allemande. La Regal adopte un comportement routier penchant du côté sportif, sans pour autant affecter sa douceur de roulement. L’équilibre est clé pour la Regal : elle peut attaquer rapidement un virage prononcé sans trop crisser des pneus. Néanmoins, elle demeure trop molle pour être une véritable sportive. Même l’Acura TLX a une tenue de route plus dynamique. Cela dit, sur les routes sinueuses du Texas, juste en dehors d’Austin, la Regal s’est montrée agile, bien ancrée au sol et surtout, très légère. Sa direction est toutefois trop vague. Personnellement, j’aurais aimé un mode Sport, qui aiderait à la raffermir.
Le moteur 2,0 litres dispose de suffisamment de couple à bas régime et lorsqu’on écrase l’accélérateur, les reprises sont excellentes. La boîte automatique, quant à elle, est tout à fait magistrale dans sa manière de s’adapter à la modulation de l’accélérateur. D’ailleurs, je démontre comment elle réagit dans cette vidéo :
Hélas! La mécanique de la Sportback manque de sonorité et de caractère. Buick nous parle d’une berline ciblée vers une clientèle plus jeune et dynamique, mais malheureusement, le moteur est trop silencieux et ne concorde pas avec les promesses marketing ni du design jeune de la berline. Le quatre cylindres est suffisant pour dépasser et accélérer avec vigueur, mais il ne fait rien de particulièrement excitant. J’ose espérer que la GS réglera ce problème.
Alors, Buick vend désormais une belle berline intermédiaire offrant plus d’espace de chargement qu’une Volkswagen Golf, un design audacieux et une tenue de route agréable, le tout, dans une fourchette de prix abordable. Sur le plan technique et marketing, la Regal 2018 est tout à fait réussie et se démarque.
Mais la question qui tue est la suivante : est-ce qu’un jeune professionnel choisira la Buick au lieu d’une TLX ou même d’une Infiniti Q50? Je vais vous répondre ceci : j’ai 34 ans et me situe précisément dans la clientèle cible. Pour être totalement honnête, la Regal m’intéresse, je la trouve attrayante, assez dynamique et surtout pratique.
La mission est-elle accomplie pour Buick? Seul le temps nous le dira, mais la Regal part décidément du bon pied.