Chevrolet Bolt EV 2017 : se distancer de la concurrence
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Finalement, il existe une voiture électrique permettant à la masse de se rendre au travail et d’en revenir. Qui nous permet de passer par l’épicerie en chemin. Et de « ramasser » les enfants à la garderie. Même si l’on a oublié de la brancher le soir d’avant. Et l’autre soir avant ça.
Avec une autonomie allant jusqu’à 383 kilomètres, selon Chevrolet, la Bolt change la donne dans le segment des véhicules électriques. En comparaison, le Kia Soul EV dispose d’une autonomie officielle allant jusqu’à 150 km, alors que celle de la BMW i3 est de 183 km, 185 km pour la Ford Focus électrique, 200 pour la Hyundai Ioniq et 201 pour la Volkswagen e-Golf. La nouvelle Nissan LEAF 2018, bientôt disponible, afficherait une autonomie estimée à 241 km.
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Selon la distance que nous parcourrons quotidiennement, le souci de l’autonomie ne sera peut-être pas complètement éliminé, mais en avoir autant apaise certainement nos inquiétudes. Avec un réseau de bornes de recharge grandissant entre les grands centres urbains, on devrait normalement ne jamais rester en panne de courant à bord de la Bolt.
À l’instar des véhicules équipés de moteurs à combustion, l’autonomie totale dans un VÉ varie selon nos habitudes de conduite, la vitesse et le climat. Conduits le pied au plancher au milieu de l’hiver, toutes les voitures et tous les camions consommeront davantage que ce qu’indiquent les cotes officielles. Chevrolet vend également une Cruze avec un moteur diesel ayant une moyenne de 4,6 L/100 km sur l’autoroute et un réservoir de 51,1 litres, ce qui équivaut à une autonomie maximale de 1 111 km. Bien peu de gens obtiendront ce résultat en conditions de conduite normales.
Lors de notre essai, après une charge complète, la Chevrolet Bolt EV 2017 n’a jamais affiché son autonomie maximale à l’écran, puisqu’elle est calculée par rapport aux trajets précédents, s’ajustant à nos habitudes de conduite. Toutefois, nous ne savons pas comment les conducteurs avant nous se sont comportés au volant de cette Bolt, étant donné qu’elle passe des mains d’un journaliste à un autre chaque semaine. La meilleure autonomie que nous avons vue à l’écran était de 284 km. Par contre, on y retrouve les calculs minimum et maximum, s’élevant dans ce cas-ci à 230 et 335 km. On peut dire sans trop se tromper que de parcourir 300 kilomètres dans une Bolt chargée à bloc est une moyenne très réaliste.
Comme d’habitude, les temps de charge peuvent être programmés pour profiter des tarifs d’électricité plus abordables durant certaines périodes de la journée, comme c’est le cas dans certaines provinces et certains États américains. La limite de charge peut aussi être ajustée à 8 ou à 12 ampères, au cas où notre système électrique ne peut digérer une recharge à pleine puissance.
La Bolt EV revêt un design moderne, mais ne se démarque pas trop dans le segment des voitures compactes comme l’a fait la première génération de la Nissan LEAF. Les constructeurs ont compris que les acheteurs de véhicules électriques ne désirent pas nécessairement une voiture qui ressemble à la capsule d’une station spatiale.
C’est sans doute pourquoi l’habitacle bicolore dans notre voiture Premier à l’essai faisait dans la modernité, alors que les commandes audio et de climatisation sur la planche centrale étaient faciles d’utilisation. Comme dans plusieurs produits Chevrolet, on retrouve des plastiques bon marché à certains endroits, mais qui ne gâchent pas le design général. Les assises sont hautes, procurant aux occupants une bonne visibilité tout autour, mais les piliers avant sont larges, ce qui nuit quelque peu à ladite visibilité.
Dans la Bolt, on profite de l’espace d’une voiture compacte : trois personnes s’assoyant sur la banquette arrière se frotteront les épaules! Mais au moins le plancher est plat, alors il y a suffisamment d’espace pour les pieds de tout le monde. Derrière les dossiers arrière se trouve un volume de chargement de 479 litres.
On obtient donc une voiture qui n’est pas aussi logeable et polyvalente que le Soul EV, la Ioniq et la e-Golf, mais plus que l’actuelle LEAF, la i3 et la Focus électrique.
La Chevrolet Bolt EV 2017 est équipée d’un moteur électrique qui produit 200 chevaux et un couple de 266 livres-pied, le tout acheminé aux roues avant. Elle est drôlement rapide, et évidemment, un peu plus vive lorsque le mode Sport est activé. Par contre, son comportement routier ne peut rivaliser celui de la e-Golf et de la Focus.
Il y aussi une fonctionnalité appelée Regen on Demand, activée par une palette au volant. Elle permet au conducteur d’augmenter la régénération d’énergie, ce qui a pour effet de ralentir la voiture davantage. Toutefois, on préfère engager le mode Low à partir du levier de vitesses, qui augmente la régénération tout le temps et nous permet de conduire avec une seule pédale. Autrement dit, en anticipant nos immobilisations, on peut s’arrêter sans même toucher à la pédale de frein.
D’un point de vue technologique, la Bolt EV est disponible avec la pléthore habituelle de systèmes de sécurité avancée, tels que l’avertissement et la prévention de sortie de voie, la surveillance des angles morts, l’alerte de trafic transversal arrière, l’avertissement de précollision frontale avec détection de piétons et un système de caméras à 360 degrés.
On a aussi droit au rétroviseur intérieur à caméra de GM, lequel utilise une caméra montée à l’arrière du véhicule, qui affiche ce qui se passe derrière. Nous avons besoin de plus de temps pour nous acclimater avec ce gadget, puisque la vue que nous procure la caméra n’est pas naturelle. On peut toujours se rabattre sur le bon vieux rétroviseur intérieur conventionnel, et c’est ce que l’on a fait.
Établir le prix d’une Chevrolet Bolt EV 2017 nécessite une calculatrice, du moins, si l’on vit dans une des provinces offrant des rabais pour l’achat de véhicules verts. La version LT de base affiche un PDSF de 43 095 $ avant les frais de transport et de préparation, tandis que la version Premier se détaille à partir de 48 095 $. Les rabais sont de l’ordre de 8 000 $ (après taxes) au Québec, 14 000 $ (après taxes) en Ontario et 5 000 $ (avant taxes) en Colombie-Britannique.
Juste pour s’amuser, comparons cette voiture à une compacte conventionnelle qui consomme en moyenne 7 L/100 km. Si l’on parcourt une distance de 25 000 km chaque année, on économisera environ 1 750 $ en essence, si le prix au litre demeure à 1,20 $. Une voiture compacte tout équipée coûtera entre 25 000 $ et 30 000 $, alors que la Bolt EV coûtera à peu près 35 000 $ dans le meilleur des cas – soit en Ontario. Et on ne tient pas compte du coût de l’électricité nécessaire pour recharger la bagnole. En somme, il faudra plusieurs années avant de récupérer le prix d’achat plus élevé de cette voiture électrique.
La Bolt EV est une preuve tangible que General Motors peut construire une voiture exceptionnelle quand il le veut. C’est celle qui a la plus grande autonomie parmi les autos électriques « abordables », mais ses rivales principales coûtent des milliers de dollars de moins, et nous permettent quand même de nous rendre au travail et d’en revenir chaque jour. Disposer d’une autonomie de 383 km, c’est fantastique… seulement si l’on peut se payer les mensualités plus élevées. Par contre, cela ne devrait pas constituer le seul critère d’achat.