Kia Stinger 2018 : À la conquête de nouveaux territoires
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NORTH HOLLYWOOD (Californie) – Audi A7, BMW Série 4, Porsche Panamera, Kia Stinger.
Si vous n’avez pas l’occasion de suivre le circuit des salons automobiles ou de recevoir les communiqués de presse de Kia, vous serez sans doute surpris par l’arrivée de ce modèle. Normalement, les produits Kia ne figurent pas dans les conversations sur les voitures de luxe – désolé, Cadenza et K900 –, mais les choses risquent de changer avec l’arrivée de la toute nouvelle Stinger 2018. Cette berline sport haut de gamme de grand tourisme (GT) offre le look, les sensations et le comportement pour une fraction du prix de ses concurrentes.
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Les concurrentes en question proviennent de chez BMW, Audi et Porsche, des géants de l’industrie solidement établis dans le secteur des voitures luxueuses et sportives. L’arrivée de la Stinger est donc un événement majeur pour Kia, car la firme sud-coréenne s’attaque à un tout nouveau créneau, un créneau qui semblait inaccessible il y a quelques années encore parce que ses produits étaient essentiellement perçus comme une alternative bon marché aux voitures usagées.
Mais aujourd’hui, Kia n’a pas peur de tenir tête à cette concurrence. Elle attaque le marché de front avec le même genre de proposition, basée sur un solide rapport qualité-prix, que pour ses modèles grand public comme les Rio, Forte et Sorento. Dans le cas de la Stinger, Kia a mis le paquet puisqu’elle s’est installée dans la cour arrière de ses principales rivales : l’équipe de design est basée à Francfort et la plupart des essais se font au Nürburgring. La Stinger est pratiquement une automobile allemande avec un logo sud-coréen.
Ted Lancaster, vice-président et directeur de l’exploitation chez Kia Canada, affirme avec conviction que la Stinger saura prendre sa place. Mais, trêve de théorie, les Stinger précommandées sont déjà en cours de livraison et nous avons eu l’occasion d’essayer la voiture pour une première fois sous le soleil de la Californie, et de voir comment elle se comporte vis-à-vis de ses concurrentes allemandes.
LaStinger est une GT, pas une sportive
La Stinger a été construite pour faire honneur au célèbre dicton selon lequel le voyage est plus important que la destination. C’est là l’essence d’une véritable machine de grand tourisme et la Stinger mérite bien son appellation en offrant une combinaison de style, de hautes performances et de confort sur les longues distances.
Comme pour toute nouvelle voiture, on commence par remarquer l’apparence. Et comme toute bonne GT, la Stinger est dotée d’un long empattement et d’une pente de toit étirée vers l’arrière. À l’avant, on retrouve la calandre caractéristique de Kia en « nez de tigre » et des prises d’air décoratives sur le capot qui donnent un look musclé et rétro à la fois. D’autres éléments viennent compléter ce style séduisant : élégants phares et feux arrière à DEL, sorties d’air d’allure sportive qui favorisent l’obtention d’un coefficient aérodynamique de 0,30, roues de 19 po au fini machiné, disques de freins de 13,8 po avec étriers rouge vif, et un quatuor de sorties d’échappement.
Pour appuyer son style athlétique, la Stinger peut compter sur le premier moteur biturbo de Kia, un V6 de 3,3 litres qui produit 365 ch et un couple de 376 lb-pi. Il est marié à une boîte automatique à huit rapports. Dans le cadre de cet événement, nous avons eu l’occasion de mettre la Stinger à l’épreuve contre ses concurrentes de haut niveau sur une piste d’autocross d’assez grand format. Son moteur n’était pas celui qui émettait le son le plus féroce du groupe, mais la Stinger s’est très bien tirée d’affaire, principalement à cause de son équilibre et de sa tenue de route.
Avec la transmission intégrale (livrée de série au Canada), une vectorisation du couple activée par les freins et sa répartition des masses de 52/48 avant/arrière, la Stinger livrait une conduite précise avec un bon contrôle de la traction en tout temps et un minimum de roulis. Le turbo affiche un léger délai de réponse, mais cela n’empêche pas la Kia d’accélérer de 0 à 100 km/h en 4,9 secondes; une performance impressionnante par rapport à ses rivales.
Malgré tout le plaisir que nous avons eu sur le circuit d’autocross, il n’en demeure pas moins que la Kia Stinger 2018 est plus à l’aise comme routière que comme véhicule de performances. Sur les routes de tous les jours, elle accélère sans effort, elle répond bien aux commandes du volant et les freins Brembo réagissent à la moindre pression sur la pédale. Bref, la Stinger est tout simplement agréable à piloter et elle répondra aux attentes des conducteurs qui veulent ressentir une petite poussée d’adrénaline sans avoir à ressentir aussi toutes les craques et les bosses de la route.
L’ambiance de grande routière est renforcée par la souplesse des cuirs nappa de la GT Limitée qui créent un sentiment de tranquillité (cuirs classiques dans la GT de base). Habituellement, il me faut un bon moment avant de trouver ma position de conduite idéale dans une nouvelle voiture, mais dans ce cas-ci, j’ai été très rapidement à l’aise. Les qualités ergonomiques se reflètent également dans le nouvel écran haute définition facile à utiliser (de format 7 po dans la GT, 8 po dans la GT Limitée).
The price is right
Est-ce une coïncidence ou un geste calculé si Kia a programmé l’événement à proximité des studios de CBS Television City de la populaire émission The Price is Right? Quoi qu’il en soit, avec un prix de base de 44 195 $ pour la GT, et de 49 995 $ pour la GT Limitée, il est clair que le rapport qualité-prix est au cœur de la proposition de Kia avec cette Stinger. De plus, on s’attend à ce que la firme présente aussi une version avec moteur quatre cylindres de 2,0 litres au printemps. Cela permettrait d’abaisser encore le prix de base de ce modèle qui offre plusieurs des caractéristiques auxquelles s’attendent les acheteurs de voitures de luxe, dont un total de 18 dispositifs de sécurité livrés de série ou en option.
La question qui demeure, toutefois, c’est de savoir si Kia sera en mesure de convaincre les acheteurs de voitures de luxe d’opter pour la marque coréenne. Ce sera un défi de convaincre les conducteurs de BMW ou de Porsche d’abandonner le prestige et la sophistication de leurs marques habituelles. La Stinger est réussie à tous les niveaux, mais s’il y a une critique majeure à formuler, elle concerne le niveau de raffinement. Bien sûr, la voiture est équipée de sièges de cuir souples, chauffés et ventilés, et il y a des garnitures en fibre de carbone et en aluminium, mais son niveau de raffinement n’arrive pas à égaler celui des véhicules de luxe allemands. On remarque que certaines mesures ont été prises pour réduire les coûts dans l’habitacle, ce qui est compréhensible compte tenu du prix demandé.
La Stinger ne remporte peut-être pas cette bataille, mais son rapport qualité-prix attirera une clientèle différente qui n’aurait tout simplement pas pu se permettre, ou justifier, l’achat de ce type de véhicule auparavant. Seul le temps nous le dira. Kia commence une partie qui se joue à long terme et cette GT ne vise pas les forts volumes de ventes – le nombre d’unités sera limité à 400 au Canada pour la première année. La Stinger occupe un nouveau territoire en matière de design, de performances et de crédibilité; elle crée ainsi une occasion d’élever la gamme de Kia vers de nouveaux sommets inimaginables auparavant.