Acura TLX V6 SH-AWD A-Spec 2018 : il est temps de s’affirmer
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Le problème avec l’Acura TLX n’a jamais été qu’elle n’était pas une bonne berline premium. Là-dessus, elle accomplit son travail à merveille. Son défaut, en fait, c’est qu’elle a toujours été trop sobre, car elle faisait trop penser à une Honda Accord avec plus de chrome. Dans un segment où l’image projetée par notre véhicule prime avant n’importe quoi d’autre, ce n’est malheureusement pas assez aux yeux des consommateurs.
Par ailleurs, malgré les acronymes qu’on lui a greffés, je pense à Super Handling All-Wheel-Drive par exemple, les performances de la TLX ne sont pas au même niveau que celles de sa concurrence allemande.
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Pour 2018, Acura désire réaligner le tir avec la berline qui, depuis sa sortie, dispose d’assez de potentiel pour être capable de foutre une volée à sa concurrence européenne à moindre prix, mais à qui il manque ce je-ne-sais-quoi pour arriver à ses fins. Est-ce qu’une nouvelle calandre et des révisions mécaniques suffisent pour enfin lui permettre de se démarquer?
Au revoir, bec chromé!
Regardez le devant de cette voiture : il représente la nouvelle image d’Acura! Je sais, il y a quelques années, on nous disait la même chose au sujet du bec chromé… Nous revoici avec un remodelage. Dans le créneau des voitures de luxe, la constance est la clé. Elle évoque confiance, affirmation, héritage. Un constructeur qui change constamment d’image est signe qu’il se cherche...
Dans le cas d’Acura, il lui aura fallu près de 30 ans pour se bâtir une véritable identité, mais ce devant, à présent orné d’une grille hexagonale et de phares à DEL de type Jewel Eyes agrandis, est tout à fait réussi. Enfin, Acura s’affirme! Espérons seulement que ça va durer…
J’ai essayé la version A-Spec, peinte en rouge. Grâce à ses roues de 19 pouces gris foncé montées sur des pneus à profil bas Michelin Primacy MXM4, un béquet noir, un contour de grille noirci, un diffuseur intégré au pare-chocs arrière ainsi qu’aux tuyaux d’échappement surdimensionnés, la bagnole affiche désormais une allure nettement plus sportive qu’une TLX conventionnelle. Dans cette déclinaison, l’intermédiaire d’Acura ressemble enfin à une véritable berline sport. Personnellement, j’adore!
Au-delà de l’esthétisme
L’ensemble A-Spec va plus loin que les simples modifications esthétiques. Le groupe d’option varie selon la version choisie. En format V6 SH-AWD, par exemple, la TLX A-Spec dispose d’une suspension plus ferme, des barres stabilisatrices arrière surdimensionnées et d’une direction assistée retravaillée. Les TLX A-Spec quatre cylindres à traction, quant à elles, n’ont pas la suspension raffermie ni les barres stabilisatrices modifiées.
Sous le capot, rien ne change. Dans cette mouture, on retrouve toujours le bon vieux V6 de 3,5 litres du groupe Honda/Acura. Pour la TLX, il développe 290 chevaux et un couple de 267 lb-pi. La seule boîte de vitesses proposée est encore une automatique à neuf rapports. La transmission intégrale avec vecteur de couple SH-AWD est également inchangée pour 2018.
Dès les premiers tours de roue de l’Acura TLX 2018, on remarque effectivement sa direction retravaillée. Il y a plus de poids dans la direction et son volant transmet davantage de rétroaction, mais ça reste un système électrique, se montrant vague et artificiel. Toutefois, la direction confère à la TLX un peu plus de dynamisme, particulièrement en mode Sport+.
La tenue de route est considérablement améliorée, merci aux nouveaux pneus sur lesquels la voiture repose. Grâce à ceux-ci, l’adhérence à la chaussée est meilleure, permettant à la TLX d’attaquer les virages plus promptement. C’est là que l’on remarque les prouesses du système SH-AWD. Lorsque l’on entre rapidement dans une courbe au pavé mouillé et que l’on écrase l’accélérateur, on ressent les ordinateurs faisant leurs calculs et stabilisant la voiture, permettant de ressortir de la courbe en un temps éclair. Ce système est très impressionnant.
C’est mieux, mais pas suffisant
Au-delà d’un système de traction avancé, les bases de la TLX demeurent hélas relativement tièdes. Sa suspension est encore trop molle, et Acura devrait l’équiper d’une suspension ajustable, comme dans la Civic Type R ou la Si.
Le moteur V6, quant à lui, ajoute du caractère à la berline par sa sonorité mécanique, une qualité qui est de plus en plus rare. Mais il manque malheureusement de punch à bas régime et son couple est trop bas par rapport au poids de la bagnole (1 729 kg). Certes, une fois que l’on fait grimper le compte-tours, on ressent le système VTEC faire son travail, développant plus de puissance au fur et à mesure que le régime monte, mais le moteur semble essoufflé lorsque véritablement sollicité.
C’est la boîte automatique qui est réellement décevante. Elle a plusieurs défauts en fait. Le premier est qu’elle cherche constamment le bon rapport. Si l’on est sur le point de traverser une intersection avec feux jaunes, par exemple, et que l’on accélère pour se rendre de l’autre côté à temps, la TLX ne rétrograde pas, elle ne fait tout simplement rien. On doit compter les secondes avant que la voiture accélère.
Sa deuxième grande faiblesse, c’est qu’elle n’a aucune prétention sportive. Même son réglage le plus agressif, Sport+, n’altère pas vraiment son caractère, qui demeure encore trop relax. Et n’essayez surtout pas de changer les rapports avec les palettes au volant, car même en mode manuel, la boîte ne répond pas instantanément!
Une valeur sûre
La force de l’Acura TLX réside dans son rapport qualité-prix. Même lorsque complètement équipée, comme celle que vous voyez sur ces images, elle affiche un prix de vente sous la barre des 55 000 $. Aucune BMW ni Audi n’offre autant de performance, d’espace, ni de caractéristiques de série à ce prix.
Parlant d’habitacle, celui de la TLX s’avère bien assemblé et silencieux, disposant de matériaux de bonne qualité, mais son design commence à se faire vieux. Il est bien plus fonctionnel que stylé. Pour 2018, des DEL rouges ont été ajoutées le long des portières et du tableau de bord, une touche moderne qui, j’imagine, aide à rajeunir la cabine.
Le système d’infodivertissement AcuraLink, avec ses deux écrans — un tactile, l’autre à molette — est compliqué. Autre commentaire concernant l’ergonomie : la fonction Dynamic Mode permet le passage d’un mode de conduite à l’autre. Ainsi, quand on est en mode Sport et que l’on désire revenir en mode Normal, par exemple, on doit d’abord passer par Sport+ et Econ, faisant en sorte de devoir se taper les changements de comportement de la boîte de vitesses et de la direction à chaque fois.
Pour conclure, ce qui sauve l’Acura TLX 2018, c’est son alléchante proposition valeur-prix et sa fiabilité reconnue. C’est pour ces raisons qu’on lui pardonne de ne pas avoir les mêmes compétences dynamiques que certaines de ses rivales. En version A-Spec, l’Acura TLX est décidément plus athlétique que jamais, et dispose enfin d’une identité affirmée. Toutefois, ce n’est pas suffisant pour qu’elle soit considérée comme une véritable berline sport.