Lamborghini Aventador S 2017 : intensité de niveau 11
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La Lamborghini Aventador S est une véritable bête. Elle est furieusement rapide, s’exprime avec force et audace comme Luciano Pavarotti au sommet de sa forme, et toutes ses formes annoncent la couleur d’une expérience de conduite hors du commun. Cette voiture est tout simplement démentielle. Ses performances sont spectaculaires et elle fait preuve d’une rare intensité. Mon contact avec l’Aventador S s’est déroulé en deux temps. Je l’ai conduite sur les routes de la région de Montréal pendant quelques jours pour ensuite la retrouver sur la piste DDT du Canadian Tire Motorsport Park en Ontario.
Pour la conduite au quotidien, il y a une touche que l’on actionne très souvent. C’est celle qui commande le système hydraulique qui lève l’avant de la voiture de 40 millimètres afin d’éviter que la caisse ne touche le sol quand on quitte la rue pour une entrée de garage ou encore si l’on doit franchir un dos d’âne. Mais même lorsque l’avant est surélevé, il est préférable d’approcher ces obstacles avec un certain angle qui permet de soulever doucement une seule des roues avant, puis la seconde. De toute évidence, ce bolide n’a pas été conçu pour la conduite au quotidien dans un environnement urbain.
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L’accès à bord exige certaines contorsions, la visibilité est problématique, et même des manœuvres simples comme le stationnement en parallèle demandent que l’on procède avec précaution. Donc, vivre au quotidien avec une Aventador S n’est pas de tout repos. De toute façon, la plupart des propriétaires de Lamborghini possèdent aussi d’autres véhicules pour la conduite de tous les jours, c’est juste qu’ils doivent tenir compte de ce qui précède s’ils veulent sortir en ville un soir au volant de leur voiture exotique.
Au Québec, où la fascination pour l’automobile est omniprésente, conduire une Lamborghini exige que l’on porte une grande attention aux autres automobilistes qui ont parfois tendance à louvoyer et à entrer dans votre voie en espérant photographier votre voiture avec leur téléphone intelligent. Se balader en Lamborghini Aventador S signifie également que l’on doive s’habituer à répéter constamment « cinq cent cinquante mille dollars » et « V12 de 730 chevaux » en réponse aux questions qui fuseront de toutes parts, partout où vous circulez. Tous les jours, et jusqu’à quinze fois par jours si vous êtes un chic type...
L’Aventador S sur le circuit DDT du Canadian Tire Motorsport Park
L’Aventador S est équipée d’un système de roues arrière directrices qui tourne les roues dans le sens contraire des roues avant jusqu’à trois degrés si la voiture est conduite à basse vitesse afin de bonifier la maniabilité, et les tourne dans le même sens que les roues avant jusqu’à 1,5 degré pour d’assurer une plus grande stabilité lors des transitions latérales à haute vitesse et en virage rapide. Ce dispositif permet à l’Aventador S de s’inscrire en virage avec immédiateté et réduit le sous-virage typique des voitures de performance à rouage intégral.
Le Talon d’Achille de l’Aventador S est sans contredit sa boîte de vitesses à simple embrayage avec paliers de commande au volant. Même lors de la conduite sur circuit, cette boîte prend un peu trop de temps à passer les rapports et l’équilibre de la voiture est compromis quand la puissance revient brusquement après l’enclenchement du rapport supérieur. Par opposition aux boîtes à double embrayage, plus rapides et moins brutales, la boîte à simple embrayage de l’Aventador S nous ramène à l’époque analogue.
On peut aussi qualifier d’analogue son moteur V12 atmosphérique de 6,5 litres. Plusieurs bagnoles exotiques d’aujourd’hui sont passées à l’ère de la suralimentation par turbocompresseur afin de livrer un couple maximum sur une plage étendue, la Lambo maintient le cap avec un moteur atmosphérique de forte cylindrée et une limite de révolutions-moteur de 8 500 tours/minute qui est très élevée pour un V12. À pleine charge, il s’exprime avec une hargne et une intensité peu commune en raison de son échappement à courte portée. Chaque fois que l’on appuie à fond sur l’accélérateur, la nature à la fois crue et directe de ce moteur devient tangible et l’effet dramatique est à son apogée.
Le look de l’emploi
L’habitacle est exigu, en raison d’une ligne de toit très basse et de la largeur de la console centrale. Le design de l’habitacle n’est pas aussi outré que celui de sa carrosserie, mais vous rappelle quand même que vous êtes à bord d’une auto exotique italienne. Pour démarrer le moteur, il faut obligatoirement soulever un petit clapet rouge avant d’appuyer sur le bouton de démarrage. C’est un peu comme si la voiture vous demandait « Êtes-vous vraiment prêt pour la mise à feu du V12? »
Les autres interrupteurs et commandes sont de nature plus conventionnelle avec de larges touches, le contrôleur rotatif du système multimédia qui rappelle beaucoup le système MMI de Audi, et le bloc d’instruments qui est remplacé par un écran couleur configurable selon le mode de conduite choisi par le conducteur.
La Lamborghini Aventador S n’est pas pour les timides. Elle est frappante, exotique, dramatique. Elle exige aussi une concentration de tous les instants de la part de son conducteur, sur circuit comme sur les routes balisées et le plaisir de conduire est à son paroxysme.