Porsche Boxster, comme un tour de manège !
Je suis né pour conduire une Porsche. Attention, cette affirmation n’a rien de prétentieux. Il s’agit d’un simple constat de la réalité, point à la ligne. Et parce que je suis quelqu’un de raisonnable, voire de sensé, je me contenterai simplement de la Boxster, la petite sportive d’entrée de gamme du célèbre constructeur germanique. Parce que petite ou grande, la Porsche me fait comme un gant. Elle me procure des sensations que seule la plus haute des montagnes russes peut me fournir. Conduire une Porsche, c’est le même frisson qu’un tour de manège.
Il est vrai que mes goûts peuvent sembler un peu au-dessus de la moyenne, mais encore une fois, cela n’a rien du snobisme ou de la prétention. Je me suis plutôt rendu compte que, si j’en avais les moyens (ce qui n’est pas exactement le cas), la Porsche Boxster serait un des choix les plus raisonnables.
Nouveau style, ancienne personnalité
Ce qu’il faut comprendre, c’est simplement qu’il est rare qu’un modèle d’entrée de gamme comme l’est la Boxster chez Porsche, procure autant de sensations. Presque autant en fait que peuvent le faire les plus raffinées et nettement plus dispendieuses Carrera et Carrera S par exemple.
Il faut dire qu’au cours des derniers mois, la Boxster a subi des changements majeurs, modifiant la quasi-totalité de ses composantes, mais conservant tout de même la personnalité, le style, et l’intense frisson de plaisir propre à la marque. Le design intérieur a été conservé, mais à l’extérieur on a un peu remodelé le tout pour lui donner plus de charisme, et des dimensions un peu plus grandes.
Pour animer cette voiture, on compte toujours sur le modèle de base ayant un moteur 6 cylindres à plat, refroidi par liquide, de 2,7 litres qui produit maintenant 240 chevaux tandis que la Boxster S a droit à un groupe de 3,2 litres qui livre à présent 280 chevaux. Dans un cas comme dans l’autre, on parle de machines de puissance pure. À la moindre sollicitation, on sent bondir le bolide, et on entend rugir le moteur.
Jumelée à ce moteur performant (qui réalise quand même le 0-100 en moins de 5,4 secondes), une transmission manuelle à cinq rapports (six sur la version S) achemine la puissance aux roues… et le plaisir au conducteur. Ultraprécise, presque à l’image d’une boîte de course, la transmission nous permet de savourer le moment précis où s’enclenche la bonne vitesse, l’instant exact où la puissance fait s’envoler le régime moteur. Les moins aventuriers pourront se contenter de la boîte automatique, munie d’un système Tiptronic d’une redoutable efficacité et qui, étonnamment, ne détonne pas dans le paysage d’un bolide aussi sportif.
Malgré toute cette puissance, la haute vitesse n’est pas un besoin quand on conduit une Porsche. Le petit frisson se fait sentir dès que le régime moteur aborde les 4 000 tours, même en première. Un simple changement de vitesse, et le conducteur saisit tout le plaisir de la conduite de précision. Une sensation sans doute imputable au tout nouveau design de la Boxster, qui intègre notamment un filtre à air plus puissant, et une entrée d’air redoublée. Appuyée d’un nouveau dessin du système moteur, cette entrée d’air permet de faire opérer le moteur comme deux moteurs trois cylindres séparés. Le résultat est donc une augmentation considérable du couple, à un régime aussi bas que 1 500 tours/minute.
Que ce soit en version « ordinaire », ou en version S, la Porsche utilise des freins remodelés, composé de freins à disque ventilés et d’un système à quatre pistons. Pour limiter l’effort du conducteur, on a aussi augmenté de 18% la puissance de l’assistance, ce qui facilite freinage et maîtrise. En fait, le tout est tellement sensible, qu’on a l’impression de contrôler directement sous le pied les pistons eux-mêmes. Et pour ceux qui n’en sont pas encore satisfaits, la S est aussi livrable avec les incroyables freins de céramique.
Feu vert
Design agréable
Moteur puissant et souple
Transmission ultraprécise
Freinage digne d’une F1
Feu rouge
Espace intérieur réduit
Ergonomie déficiente
Visibilité arrière microscopique
Pas de pneu de secours
Bête technique
La Boxster a beau être une véritable bête de race, dont l’inspiration provient de la racine même de Porsche, on n’a pas non plus négligé la haute technologie en la redessinant pour une deuxième génération. Tout comme sur la 911, on offre sur la Boxster des systèmes capables de rivaliser avec n’importe quel ordinateur de maison. On peut, par exemple, opter pour le système de gestion actif de la suspension, qui permet d’ajuster manuellement ou automatiquement le débattement et le contrôle de suspension.
D’une simple pression du doigt, on lui confère une mode plus sportif, réduisant le débattement et facilitant la conduite dynamique. Mais même laissé en mode normal, le système de gestion utilisera des accéléromètres localisés dans les suspensions avant et arrière pour évaluer le type de suspension nécessaire, et durcir, le cas échéant, les amortisseurs.
Pour évaluer le tout, on peut aussi munir la Boxster d’un système appelé Sport Chrono plus, véritable ingénieur de bord qui nous indique les données techniques du moteur, et permet même d’intervenir sur les différents régimes. Il est évidemment utilisé davantage sur des circuits que sur la route. Avec toutes ces avancées technologiques, et les performances à la hauteur, plus besoin de payer au-delà de 100 000 $ pour la 911. La petite Boxster procure autant de plaisir pour beaucoup moins cher. Un peu comme si on conduisait une petite voiture de course, conçue vraiment pour la route.