Honda Pilot 2017 : il est gros, mais il se soigne
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Les véhicules qui font partie de la catégorie des VUS intermédiaires ne pèchent généralement pas par excès de légèreté. Les Buick Enclave, Chevrolet Traverse, Ford Explorer, Jeep Grand Cherokee, Mazda CX-9 et Toyota Highlander ne font pas dans le poids plume. Le Honda Pilot ne fait pas exception à la règle, toutefois, sa conduite est un peu plus inspirée que celle des autres, sauf peut-être celle du CX-9. Voyons ça de plus près…
Tout d’abord, mentionnons que le Pilot a été entièrement renouvelé il y a deux ans. Les designers auraient pu en profiter pour lui donner un habitacle un peu plus attrayant, mais il n’en est rien. Il y a beaucoup de plastiques, en demeurant de bonne qualité, gris de préférence avec quelques accents noir piano. Le tableau de bord et le volant regorgent de boutons.
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Ironiquement, il n’y en a aucun pour la radio, sans doute l’accessoire qui demande le plus d’interactions avec le conducteur! Je profite de cette tribune pour exprimer mon dégoût le plus sincère envers les radios sans boutons de Honda. Je ne peux concevoir que des lois très strictes encadrent tous les paramètres d’un véhicule, mais qu’aucune ne définisse ce qu’est un tableau de bord potentiellement dangereux. Un humain qui texte au volant est plus dangereux, je sais. Et des lois se mettent en place pour s’en occuper, Dieu merci.
Même s’il s’appelle Link, le lien ne se fait pas toujours…
Le système multimédia HondaLink ne m’a jamais impressionné par sa convivialité et ce n’est pas le Pilot qui me fera changer d’avis. Au moins, il est plus agréable à utiliser que celui des Acura, l’AcuraLink (bravo pour l’originalité…), avec ses deux écrans superposés. Le HondaLink exige un temps d’apprentissage, mais j’ai réussi à y brancher mon iPhone du premier coup. Parmi les irritants, demander au système de navigation de trouver une adresse sur la rue des Sources à Sherbrooke et Ascot Corner a eu raison de ma patience, plutôt courte avec la technologie dois-je avouer. Aussi, il faut un peu de pratique pour ne pas se perdre dans les différents menus. Du moins, ç’a été le cas pour moi.
Parmi les singularités du Honda Pilot, la version Touring que nous avons eue pour cet essai a droit à un sélecteur de vitesses électronique, d’abord vu dans les Acura. Ce sélecteur est un peu déroutant au début, cependant on s’y fait rapidement. Sa présence m’est apparue comme un caprice du département de marketing pour justifier un prix plus élevé. Les autres versions du Pilot reçoivent un levier conventionnel qui fonctionne très bien.
Confort pour les 2/3 des passagers
Même après quelques heures derrière le volant, les sièges avant demeurent confortables, un constat qui s’applique également aux sièges capitaines de la rangée médiane. La troisième rangée est moins conviviale et y accéder n’est pas aisé.
En tout cas, bien moins aisé que dans le duo Chevrolet Traverse/Buick Enclave qui dispose de sièges de deuxième rangée qui coulissent davantage vers l’avant pour dégager un bon passage. Toutefois, une fois assis, l’espace pour la tête est bien meilleur que dans le duo précité.
V6 + 9 = 10,5 ou 12,4
Sous le capot du Pilot ronronne un V6 3,5 litres atmosphérique développant 280 chevaux à 6 000 tr/min et 262 livres-pied à 4 700 tr/min. Comme c’est la tradition chez Honda, la livrée la plus huppée a droit à des organes mécaniques plus modernes que les autres. Ainsi, la boîte automatique de la version Touring, celle que nous avons essayée, reçoit une neuf rapports alors que les autres n’ont droit qu’à six rapports. Contrairement à la boîte neuf rapports qui démolit le plaisir de conduite dans d’autres produits, celle de notre Pilot a eu un comportement exemplaire, ne donnant pas de coups inopportuns et changeant de rapports au bon moment.
Selon l’ordinateur de bord, notre moyenne de consommation hebdomadaire s’est établie à 10,5 L/100 km. Et à 12,4 si l’on considère que notre Pilot a consommé 74,32 litres de carburant ordinaire pour 601 km. C’est toujours comme ça, les ordinateurs de bord sont invariablement optimistes.
Le Pilot accélère avec une certaine autorité et avec une belle sonorité. Il faut toutefois avoir pris soin de désactiver la fonction Econ qui favorise la consommation d’essence en rendant l’accélérateur beaucoup moins sensible, entre autres.
Quand vient le temps de remorquer
Le Pilot peut remorquer jusqu’à 1 588 kilos (3 500 livres) avec l’ensemble de remorquage de base (à 1 131,25 $) et 2 268 kilos (5 000 livres) avec l’ensemble remorquage adéquat (facturé 1 731,13 $). Aucun mode Remorquage (Tow) ne vient appuyer la boîte de vitesses pour augmenter le frein moteur. Au moins, on peut moduler les rapports grâce aux palettes situées derrière le volant. Je ne vois d’ailleurs pas à quoi d’autre elles peuvent servir tant ce véhicule n’est pas sportif!
Sans être un parangon de précision et de retour d’information, la direction du Pilot s’avère fort agréable, pour un VUS intermédiaire, s’entend. La suspension s’acquitte bien de sa tâche et la tenue de route ne peut être prise en défaut, pour autant que les limites de la physique soient respectées. C’est vrai, même pour une Ferrari. C’est juste que les limites sont plus éloignées dans cette dernière!
Rouage intégral convenable et un minimum de dynamisme
Le rouage intégral ne se verrouille pas 50/50 comme sur l’ancienne génération. En lieu et place, un choix de quatre modes : Normal, Neige, Boue et Sable. Sans jamais être aussi à l’aise qu’un Jeep en hors route, ce rouage répondra aux besoins de la majorité des utilisateurs.
Si, pour vous, un véhicule doit vous amener du point A au point B avec un minimum de dynamisme et que vous devez disposer de sept ou huit places (sept pour le Touring, huit pour les autres versions), le Honda Pilot pourrait bien vous intéresser!