GMC Terrain 2018 : prenons tout ce qui passe
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LAC-BEAUPORT (Québec) – Le segment des véhicules utilitaires compacts est absolument contingenté avec une panoplie de modèles, formes, styles et gammes de prix. Avec autant de choix, même les consommateurs qui en redemandent toujours plus ne savent plus où donner de la tête.
Pour un constructeur aussi diversifié que General Motors, cet engouement est synonyme d'occasions de vendre plusieurs modèles sous différentes bannières afin de mieux s’adapter aux multiples besoins des consommateurs. Le GMC Terrain 2018 est l’inévitable résultat de cette vision.
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Une plate-forme, trois véhicules
Il n’est donc pas surprenant d’apprendre que le GMC Terrain 2018 est essentiellement un clone mécanique du Chevrolet Equinox. Même GM le dit ouvertement. Néanmoins, cela n’empêche pas le Terrain de se démarquer. GM nous démontre clairement avec son nouveau VUS à quel point les besoins des consommateurs sont variés.
Le Terrain se positionne dans la catégorie des VUS compacts premiums. Voyez-le comme une option un peu plus luxueuse et plus équipée qu’un Chevrolet Equinox. Selon GM, aucun Terrain ne se vendra « de base ». Même la version d’entrée de gamme vient remplie d’options telles que les sièges en cuir chauffants, la transmission intégrale et les phares à DEL. Digne des produits GMC, une version Denali, avec sa belle grosse grille chromée, est également disponible, chose que l’on ne peut pas avoir du côté de Chevrolet.
La question qui tue : pourquoi acheter un GMC Terrain plutôt que son cousin, le Buick Envision? Rappelons-le, Buick est aussi une marque de catégorie premium. Lorsque j’ai posé la question aux gens de GM, on m’a répondu que le Terrain a une allure un peu plus « robuste », plus « macho » et qu’il est plus axé sur le plein air et l’aventure, contrairement au Envision qui est plus raffiné et urbain. J’imagine que tout ça a du sens d’un point de vue marketing. En effet, le Terrain se situe confortablement dans une fourchette de prix coincée entre un Equinox et un Envision.
Entièrement repensé pour 2018, le Terrain est plus carré et ressemble davantage à un bon vieux truck que ses cousins. Lorsque l’on le regarde de profil, on remarque instantanément son toit flottant grâce à un pilier C vitré, rappelant le Nissan Murano. Ceci confère au Terrain un style beaucoup plus moderne et distingué que celui de dernière génération, qui ressemblait vraiment à un Chevrolet « rebadgé ».
Sans aucune surprise, le Terrain emprunte à la fois la plate-forme D2 et les trois groupes motopropulseurs du Chevrolet Equinox. On parle ici d’un tout nouveau Terrain et non d'une mise à jour de l’ancien modèle. On aura donc droit à un choix de trois moteurs, dont deux quatre cylindres turbo à essence : un 1,5 litre développant 170 chevaux, ou un 2,0 litres de 252 chevaux. Une option turbodiesel de 1,6 litre, avec 137 chevaux et un couple de 240 lb-pi, assorti d’une boîte automatique à six rapports, se joint également à la gamme.
Durant mon essai, lors du lancement canadien officiel à Lac-Beauport, je me suis surtout concentré sur le moteur diesel avec la transmission intégrale. Étant donné que GM est le seul constructeur à offrir une telle option dans ce créneau pour l’instant, il risque d’être fort populaire auprès des consommateurs.
Il fait la « job »
Sur la route, le GMC Terrain 2018 se comporte… comme un Chevrolet Equinox. C'est-à-dire qu’il absorbe bien les imperfections de la chaussée et demeure silencieux et raffiné pour sa catégorie. Son habitacle est bien assemblé, les matériaux utilisés sont de bonne qualité et il offre suffisamment d’espace de chargement (1 792 litres au total), soit moins qu’un Honda CR-V (2 146 litres), mais plus qu’un Mazda CX-5 (1 687 litres). Il n'est donc ni le pire ni le meilleur de sa catégorie. En résumé, le GMC Terrain « fait la job ».
Le moteur diesel, quant à lui, génère assez de couple à bas régime pour les dépassements. Étonnamment, il livre sa puissance tout en douceur sans trop se lamenter. On a rarement l’impression de conduire un diesel en fait. Lorsque l’on enfonce l’accélérateur, le couple généreux engendré par ce moteur permet de ressentir des accélérations même plus agréables que celles du 1,5 litre à essence, qui manque honnêtement de punch.
Le diesel est également étonnement silencieux, mais seulement depuis l’intérieur du véhicule. Malheureusement, une fois à l’extérieur, on entend toujours ce fameux claquement qui nous rappelle le son d’un minibus. Ce moteur n’est pas plus raffinés.
Évidemment, où le diesel se démarque, c’est sur le plan de la consommation. GM déclare 8,5 L/100 km en ville et 6,1 sur l’autoroute. Durant mon essai, j'ai maintenu une moyenne de 7 L/100 km sans trop d'effort. Pour un véhicule à rouage intégral, c’est excellent. Le 2,0 litres, quant à lui, enregistre une consommation, selon GM, de 11,2 L/100 km en ville et 9,2 L/100 km sur l’autoroute. Le 1,5 litre : 9,6 L/100 km en ville et 8,3 sur l’autoroute avec le rouage intégral. Correcte, mais sans plus.
De bonnes boîtes de vitesses… à boutons?
Que l’on opte pour la boîte automatique à six ou à neuf rapports, on ne sera pas déçu. Dans les deux cas, ces boîtes sont fort efficaces, même si l’on doit désormais les manipuler avec des boutons plutôt qu’avec un bon vieux levier de vitesses. Selon GM, l'objectif de cette configuration étrange et franchement peu intuitive est de dégager la console centrale afin de lui ajouter plus d’espace de rangement. Certes, mission accomplie pour l’espace de rangement. Mais pourquoi vouloir absolument réinventer la roue? Ce système se montre frustrant lorsque l’on doit effectuer une manœuvre marche arrière/marche avant rapidement.
Cela dit, les boîtes automatiques du Terrain sont excellentes. Les passages de rapports sont doux et discrets. Dans les deux cas, les boîtes se marient bien à leurs moteurs respectifs et n’imposent aucun effet négatif sur les performances du véhicule. Au contraire, elles aident même à tirer le plein potentiel de la courte plage de puissance des moteurs turbo.
Autre grande nouvelle pour le GMC Terrain : son tout nouveau système d’infodivertissement. L’interface a été complètement redessinée afin d’être plus conviviale, et l’on peut désormais configurer deux téléphones en même temps via la connexion Bluetooth. Utile pour ceux ayant un téléphone pour le travail et un autre pour des fins personnelles.
Six ports USB (deux USB-C) sont à la disposition des occupants et il est maintenant possible de configurer des profils d’utilisateurs uniques. Ceux-ci vous permettent d’y associer vos chaînes de musique favorites, l’apparence générale de l’interface ou les réglages de votre téléphone. Le système de navigation s’adapte même à vos habitudes de conduite et finira par vous proposer vos routes, restaurants et stations-service préférés! En outre, ces profils restent sauvegardés dans un serveur infonuagique et peuvent être retrouvés dans un autre véhicule GM muni du même système. Tout ce que l’on doit faire, c’est se connecter à notre profil pour retrouver nos réglages.
Pour conclure, de prime abord il est facile de voir le GMC Terrain 2018 comme une simple tactique de marketing pour générer plus de ventes. Pour être honnête, c’est un peu ce qu’il est. Toutefois, au final, son design unique, sa liste de caractéristiques de série bien garnie et sa finition intérieure un tantinet supérieure lui permettent tout de même de se tailler une place intéressante dans un créneau plutôt banal.
On dira ce que l’on voudra, l’Equinox et l’Envision ne sont pas de mauvais VUS. Leurs qualités (et leurs défauts) sont tout simplement transposées sous un nouveau look que l’on surnomme GMC Terrain. C’est une stratégie qui permettra sans aucun doute à GM de prendre une bouchée de tout ce qui passera dans les concessionnaires.