Mazda MX-5 2018: La Pietà, version automobile
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Il arrive, rarement, que l’être humain soit génial. Il ressort de ces quelques moments de grâce des œuvres qui transcendent leur époque. Encore plus rarement, un groupe d’hommes et de femmes, malgré leurs différences, amènent un projet à un niveau qui atteint la perfection. Sur les dizaines de milliers de voitures conçues depuis une centaine d’années par êtres exceptionnels, très peu ont touché à la quintessence automobile. Parmi ces voitures qui sont plus que des voitures, il y a la Mazda MX-5.
La MX-5 a vu le jour en 1990 et à l’époque, on l’appelait Miata en Amérique. Ailleurs sur la boule, c’était la MX-5. Ce diminutif roadster a tout de suite été adulé par un public en manque d’émotions. Rappelez-vous qu’il y a 28 ans, le plaisir au volant était relégué très loin dans le cahier de charge des voitures en développement. La Miata ramenait les sensations de conduite des roadsters anglais des années 50 et 60, la fiabilité en plus. Cerise sur le gâteau, elle était abordable! Près de trois décennies plus tard, la Miata, devenue la MX-5, a gagné quelques millimètres ici et là et une centaine de kilos. Surtout, elle n’a rien perdu de ses réactions viscérales qui la rendent unique.
Toit souple ou toit rigide
La Pietà de Michel-Ange a beau être un chef-d’œuvre, certains ont découvert que les genoux de la Vierge sont désaxés. Voilà qui enlève beaucoup de pression sur les épaules de notre MX-5 dont l’habitacle est plutôt petit. D’ailleurs, le passager a très peu d’espace pour ses pieds et les espaces de rangement sont réduits à leur plus simple expression.
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Il n’y a même pas de coffre à gants. Lorsque le toit de toile est refermé, l’habitacle est fort bruyant. La radio s'avère inutilement complexe à gérer, tout comme le système de navigation. Par contre, le toit souple est un modèle de simplicité et de légèreté; il se manipule du bras droit, sans même se lever du siège du conducteur. À moins de souffrir d’une bursite. Une fois ouvert, ce toit n’empiète pas dans le coffre. Heureusement, car ce dernier est franchement petit.
Au cours de 2017, le mignon roadster s’est enorgueilli d’un nouveau modèle, la MX-5 RF, pour Retractable Fastback (les lettres RF pourraient aussi très bien signifier « roof », toit en français, mais cette appellation ne devait pas convenir aux grands décideurs du marketing). La version RF de la MX-5 est dotée d’un toit rigide qui se rétracte dans le coffre en 13 secondes, le temps que ses quatre parties s’y insèrent ou s’y délogent dans un ballet dont on ne se lasse jamais.
Ce toit, une fois refermé, fait de la MX-5 RF un coupé sport plus silencieux que la MX-5 normale et il est loin de déparer la ligne de la voiture. Au contraire, il lui donne une personnalité propre. Cette personnalité se reflète aussi dans la vocation différente des deux voitures. Si les gens roulent à découvert dans la MX-5 environ 80% du temps, seulement 20% le feront avec la MX-5 RF, plus confortable.
Peu impressionnant sur papier…
Pour mouvoir sa MX-5, RF ou pas, Mazda fait appel à un quatre cylindres 2,0 litres développant 155 chevaux et un couple de 148 livres-pied. Rien d’excitant. Deux boîtes à six rapports sont offertes, une manuelle et une automatique. À moins que vous ne deviez affronter quotidiennement le trafic urbain ou que vous souffriez de la jambe gauche, de grâce choisissez la manuelle. Son levier de vitesse est d’une exquise précision, sa course est courte et juste assez mécanique pour de belles sensations, l’embrayage est d’une fermeté parfaite… Bref, une petite merveille.
Remarquez que si vous optez pour l’automatique, vous serez très bien servi aussi. Et comme elle permet au moteur de tourner moins rapidement, vous y gagnerez. Par exemple, à 100 km/h avec la manuelle sur le sixième rapport, le compte-tours indique 2 500 tr/min, ce qui est très élevé et l'on a tendance à chercher un septième rapport. Avec l’automatique, on parle de 1 750 tr/min, ce qui est nettement mieux.
Les ingénieurs de Mazda ont compris ce que Colin Chapman, génie parmi les génies et créateur de la marque Lotus, avait compris il y a 60 ans : le poids est l’ennemi numéro un. Ils ont combattu ce fléau et en sont arrivés à une voiture d’à peine 1 000 kilos. Même si le moteur n’est pas très puissant, le rapport poids/puissance est avantageux et le 0-100 km/h est bouclé en moins de 7,0 secondes.
Ces 7,0 secondes vous laissent peut-être de glace, impressionnés par des 5,0, voire des 4,0 secondes, réalisés par des voitures de 600 ou 700 chevaux… Il faut avoir conduit une MX-5 pour comprendre qu’au-delà des chiffres, il y a le bonheur de conduire une voiture parfaitement ficelée, procurant à son pilote une impression sans pareille de maîtrise de la route. À tel point qu’on oublie ses petites imperfections et qu’on savoure le moment présent. Après tout, devant la Pietà, on ne peut qu’être ému. Au point d’en oublier les genoux désaxés de la Vierge.
« Cette année, on retrouve deux MX-5. L’originale et la RF, dotée d’un toit rigide qui s’escamote ou qui se relève en 13 secondes. »
COTE DU GUIDE
- Mazda MX-5: 87%
- Fiat 124 Spider: 82%
- Chevrolet Camaro: 79%