Subaru Forester 2017 : mouton noir
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Subaru s’est toujours démarqué de la concurrence par son unicité, bien que certains préfèrent qualifier le constructeur d’excentrique. Être différent ne garantit pas un succès commercial, surtout dans des segments de marché très conservateurs, comme celui des berlines intermédiaires. Par contre, dans d’autres, on peut tirer notre épingle du jeu. C’est le cas du Subaru Forester 2017, qui refuse de se conformer au design conventionnel établi dans la catégorie des VUS compacts.
Le Forester n’arbore plus la forme résolument carrée qui le caractérisait quand il est arrivé sur le marché en 1998. Toutefois, il se distingue de ses rivaux avec une ceinture de caisse basse et une ligne de toit élevée, procurant donc une grande surface vitrée et une excellente visibilité tout autour. Son design peut sembler vieillot, mais il a reçu quelques retouches pour 2017, incluant un nouveau pare-chocs avant, une nouvelle calandre ainsi que des blocs optiques et des feux arrière redessinés. Toutes les finitions — sauf la 2.5i de base — profitent également de nouvelles jantes en alliage, et la couleur Bronze sépia métallisée a été ajoutée à la palette de couleurs de carrosserie.
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L’habitacle est en grande partie inchangé par rapport au modèle de l’an dernier, et son design ne gagnera pas de prix à lui seul. L’apparence générale est terne, et quelques éléments pourraient être améliorés. Un de ceux-là, c’est l’affichage de l’ordinateur de bord et de climatisation trônant sur le dessus de la planche centrale : l’information y est, mais les graphiques ont l’air archaïque, alors que son bouton de contrôle est peu commode. En revanche, la finition et la qualité d’assemblage sont à la hauteur de nos attentes.
Plusieurs variantes du Forester sont équipées d’un écran tactile de 6,2 pouces, tandis que les versions Limited profitent d’un écran de 7,0 pouces qui intègre des fonctions de balayage et de pinçage des doigts. Ces écrans sont un peu petits, mais fonctionnent bien malgré une sensibilité tactile et une disposition des menus moins poussées que ceux de la concurrence, notamment les systèmes Uconnect de FCA et SYNC 3 de Ford.
Le confort des sièges est excellent, l’appuie-bras central avant coulisse afin d’accommoder les coudes des gens qui s’assoient très près du volant, et on note une bonne surface d’espace pour les passagers à l’arrière, favorisée par un tunnel de transmission peu encombrant. L’espace de chargement figure parmi les plus volumineux du segment des VUS compacts, et les dossiers arrière se rabattent pour créer un plancher presque plat. Côté polyvalence, le Subaru Forester 2017 marque de gros points.
Il est habile aussi. C’est le seul de sa catégorie à disposer d’un rouage intégral à prise constante, et pour les traditionalistes, une boîte manuelle à six rapports est toujours disponible sur deux finitions de bas de gamme. Peu de VUS offrent une manuelle, et encore moins, lorsqu’elle est jumelée à une transmission intégrale. Notre véhicule était ainsi équipé, et bien qu’il fonctionnait quand même adéquatement, la boîte manuelle ne transformera pas ce VUS en WRX. Pour ceux qui préfèrent une automatique, la boîte à variation continue du Forester est très bien adaptée au moteur.
D’un autre côté, la sonorité de ce quatre cylindres à plat de 2,5 litres n’est pas des plus raffinées, bien qu’elle soit moins perceptible lorsque le moteur est géré par la boîte automatique, qui garde le régime à un niveau minimal. Il s’agit d’un grognement typique des motorisations de Subaru auquel les loyalistes de la marque se sont habitués, mais les acheteurs de VUS qui embarquent dans un Forester pour la première fois risquent de ne pas être trop impressionnés.
En contrepartie, cette sonorité s’est adoucie au fil des ans, alors que les 170 chevaux et le couple de 174 livres-pied du moteur de 2,5 litres sont suffisants pour propulser le Forester rapidement. Si ce n’est pas assez, on peut toujours pencher du côté du quatre cylindres turbo de 2,0 litres dans les versions 2.0XT, qui produit 250 chevaux et qui est jumelé uniquement à la boîte automatique.
Malgré la transmission intégrale à prise constante, qui varie la répartition de puissance entre 60/40 avant/arrière et 50/50 avec la boîte CVT, selon les conditions de la route, ou fixe une répartition 50/50 avec la boîte manuelle, l’économie de carburant est surprenante. Un Forester à boîte automatique affiche des cotes ville/route de 9,2 / 7,4 L/100 km; seul le Honda CR-V 2017 redessiné peut faire mieux avec son moteur turbo de 1,5 litre.
Le quatre cylindres « boxer » du Subaru n’est peut-être pas des plus nerveux, mais au moins, il est écoénergétique. Par contre, la consommation grimpe passablement avec la boîte manuelle, avec des cotes ville/route de 10,2 / 8,2 L/100 km. Nous avons enregistré une moyenne de 10,3 L/100 km lors de notre essai.
Les tarifs débutent à 25 995 $ avant les frais de transport et de préparation, ou 27 295 $ si l’on choisit la boîte automatique, ce que fera la majorité des acheteurs. Les versions les mieux équipées avec le moteur turbo feront grimper le prix à tout près de 40 000 $, alors que la version 2.5i Tourisme, à 31 795 $, représente le meilleur achat en incluant beaucoup de caractéristiques utiles ainsi qu’un toit ouvrant panoramique. L’excellent système de sécurité EyeSight de Subaru, qui regroupe l’avertissement de précollision avec freinage d’urgence, la prévention de sortie de voie et le régulateur de vitesse adaptatif, ne coûte que 1 500 $ supplémentaires.
Le Subaru Forester 2017 n’est pas aussi raffiné que certains de ses rivaux comme le CR-V mentionné plus tôt ainsi que les Mazda CX-5, Toyota RAV4 et Nissan Rogue. Par contre, son caractère unique en fait un mouton noir dans sa catégorie. Pour les gens qui aiment être dehors et qui ont besoin d’un véhicule pouvant les amener hors des sentiers battus, le Subaru est difficile à battre. Cependant, si faire l’épicerie et ramener les enfants de la garderie constituent les tâches les plus ardues que vous conférerez à votre VUS compact, il existe de meilleurs choix sur le marché — soit ceux que l’on vient d’énumérer ici.