Saab 9-5, un secret méconnu
Avertissement : ce texte est rédigé par une personne dont l’enthousiasme à l’égard de Saab n’a d’égal que son admiration pour Ayrton Senna. Pas question de mettre en doute mon objectivité légendaire, car je ne me suis pas fait influencer. Mais il faut que je l’admette, de tout temps, les Saab ont fait partie de mes véhicules fétiches. Je m’engage tout de même à vous dire la vérité sans détour. Je saurai résister à la pression de mes émotions, et je vous dirai la vérité. Je le jure. Que voulez-vous, professionnalisme oblige !
Car, pour être tout à fait franc, la Saab 9-5, le modèle le plus gros et le plus âgé de la lignée de ces excentriques suédoises, m’a, au premier coup d’oeil, un peu déçu. Ce qui distinguait Saab il y a quelques années encore, c’était son hayon distinct. Aujourd’hui, la bannière a abandonné ce trait de personnalité, et on a l’impression de se retrouver en face d’une simple berline d’inspiration vaguement américaine.
Quand on y regarde plus attentivement cependant, on retrouve bien le charme de la lignée suédoise. Les lignes sont nettement associées aux anciennes versions, le coffre continue d’être plus haut et plus court que la concurrence, et la calandre est sans aucun doute signée Saab. Fiou! Je peux enfin respirer, on ne m’a pas berné.
Une vraie routière
Détail superficiel direz-vous, mais quand on prend la route, on se retrouve alors au volant d’une berline sport de grande classe, et cela se sent. Les accélérations sont nerveuses, mais en douceur, un peu comme dans un avion. On ressent la puissance, mais elle se dégage avec suffisamment de souplesse pour rendre le départ confortable.
Le plus grand défaut de la 9-5, c’est plutôt la disponibilité de ses moteurs. En déclinaison berline, elle propose des moteurs de 2,3 litres de 220 et 250 chevaux jumelés à une transmission automatique ou manuelle à 5 rapports, offrant chaque fois une précision remarquable. En revanche, la version familiale Linear (les Arc et Aero sont aussi offertes en familiale) de base doit se contenter d’un moteur de 185 chevaux, nettement trop peu puissant pour mouvoir avec véhémence le plus lourd véhicule.
Grâce à une direction précise, et à un confort de roulement amélioré, la 9-5 nous conduit sans encombre sur tous les types de surface, et dans tous les types de tracés. Mais pas question d’y aller de façon agressive. La Saab 9-5 est d’abord et avant tout une berline de luxe aux prétentions sportives, mais certainement pas autant que ses rivales allemandes par exemple. Pas grave, puisqu’elle répond aussi à un autre type de demande.
La voiture est également munie de toutes les aides à la conduite possibles et imaginables : ABS, bien sûr, mais aussi répartition électronique du freinage, contrôle de traction, antipatinage, etc. On lui a même greffé un système de contrôle du freinage en virage et un autre système qui modifie légèrement l’angle des roues lorsque les virages sont trop prononcés.
Le charme suédois
Bien que Saab ait laissé tomber certains aspects de sa personnalité, on a conservé le charme suédois. Impression confirmée d’ailleurs quand je me suis assis derrière le volant. La finition intérieure est impeccable, et adaptée à chacun des modèles, que ce soit la version Arc ou Aero. Et même la Linear, malgré que cette dernière ne soit proposée qu’en version familiale. En fait, même si le cuir est présent partout, les couleurs et les détails diffèrent d’une version à l’autre.
En revanche, toutes ont un tableau de bord composé de trois cadrans, et d’une console centrale bien (trop) équipée. On y retrouve en fait une multitude de boutons, dont l’utilité n’est pas toujours évidente ou intuitive. Il faut donc s’arrêter pendant de longues minutes pour en étudier le fonctionnement avant d’être vraiment efficace.
En haut de la console de notre modèle d’essai emprunté à un propriétaire privé puisque les 9-5 ne sont pas légion chez le fabricant, un ordinateur de bord transmet une foule d’informations, allant de la distance parcourue jusqu’à la vitesse moyenne, en passant par la consommation, le temps écoulé depuis le départ, etc. On peut y ajouter un téléphone sans fil compatible avec la technologie Bluetooth, et bien entendu compter sur le dépannage du système OnStar de GM.
Au volant, les multiples réglages du siège hyper confortable, et les ajustements d’un volant télescopique gainé de cuir et ajustable en hauteur, permettent de trouver la position de conduite idéale en moins de temps qu’il n'en faut pour dire le prix complet de la voiture.
Dernier clin d’oeil très Saab, la clé de contact s’insère dans ce qui paraît être un simple trou, au milieu de la console entre le conducteur et le passager. C’est aussi dans cette console que l’on a glissé la poignée de frein à main encastrée, ce qui donne un air sophistiqué à l’ensemble. Mais le frein de sécurité est tellement mal situé qu’une poussée un peu trop brusque et les doigts se retrouvent coincés sous la poignée…
Le charme de la 9-5, c’est qu’elle est méconnue. Et elle le demeurera, du moins dans sa version actuelle, puisque une 9-5 rafraîchie s’apprête à être dévoilée.
Feu vert
Moteur turbo performant
Confort de l’habitacle
Accélération vive mais linéaire
Finition exemplaire
Feu rouge
Silhouette plus anonyme
Places arrière peu confortables
Frein à main mal situé
Moteur de base anémique (Linear)