Buick Regal 2018 : jeune de cœur, vieux de nom
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MILFORD, Michigan — Bâtissant sur la popularité de sa gamme de VUS — qui comprend l’Encore rafraîchi pour 2017, l’Envision nouvellement introduit pour 2016 et l’Enclave redessiné pour 2018 — la division Buick de GM gagne du terrain lentement, mais sûrement. Par contre, la compacte Verano prenant sa retraite cette année, les ventes de voitures de la marque sont en baisse.
Afin de renverser la vapeur, la Buick Regal 2018 a été dévoilée plus tôt cette année, elle troque audacieusement sa carrosserie de berline quatre portes pour celle d’une cinq portes à hayon. On parle d’audace, parce qu’en Amérique du Nord, Buick est encore — et sera peut-être toujours — perçue comme une marque attirant une clientèle plus âgée, qui n’est pas nécessairement à la recherche de performances ou de sportivité. Un groupe de journalistes a même été invité au Milford Proving Grounds de General Motors, au Michigan, pour avoir un aperçu de la Buick Regal GS 2018, également nouvelle.
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Contrairement aux berlines intermédiaires qui adoptent actuellement un profil de type fastback tout en conservant un coffre séparé à l’arrière, la Honda Accord et la Toyota Camry pour n’en nommer que deux, la Regal se dote d’un hayon pratique. Buick se targue d’être une marque de luxe « atteignable », signifiant qu’elle cible courageusement les BMW Série 4 Gran Coupé et Audi A5 Sportback. Les documents de presse mentionnent aussi l’Acura TLX et la Lexus IS comme étant des concurrentes directes.
On doit admettre que Buick dispose d’une voiture très stylisée. Elle est une fois de plus basée sur l’Opel Insignia vendue en Europe, et contrairement à la Regal actuelle qui est assemblée au Canada, la voiture 2018 sera construite en Allemagne.
Il est bon de noter ici que Buick offrira désormais une version familiale aux États-Unis, nommée la Regal TourX, mais malheureusement, celle-ci ne sera pas vendue au Canada pour l’instant. On nous laisse donc avec la Regal Sportback et la Regal GS. Les deux proposent un volume de coffre de 892 litres, ou 1 719 avec les dossiers divisibles rabattus. C’est beaucoup.
La Sportback, qui sera déclinée en versions base, Privilégié et Essence, obtient un quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres développant 250 chevaux et un couple de 260 livres-pied entre 2 000 et 5 200 tr/min. Une boîte automatique à neuf rapports figure de série, tout comme un rouage à traction. Une transmission intégrale sera optionnelle, jumelée à une automatique à huit rapports permettant au moteur d’augmenter son couple à 295 livres-pied, disponible entre 3 000 et 4 000 tr/min.
La Regal GS recevra un V6 de 3,6 litres produisant 310 chevaux et un couple de 282 livres-pied, assorti de série d’un rouage intégral et la même boîte automatique à neuf engrenages. Il dispose d’une désactivation de cylindres et d’un système arrêt/redémarrage automatique. Donc plus de puissance, mais moins de couple que la Regal « ordinaire ». Aux fins de comparaison, toutes les Regal 2017, y compris la GS, sont équipées d’un moteur turbo de 2,0 litres avec 259 chevaux. Le rouage intégral de l’édition 2018 achemine 100% de sa puissance aux roues avant en conduite normale, mais peut opter pour une répartition avant/arrière allant jusqu’à 50/50 au besoin. En outre, la puissance assignée aux roues arrière peut être transférée de la roue gauche à la roue droite, ou vice-versa.
Une trentaine de journalistes ont pris part à l’événement, et six voitures — deux Sportback, deux TourX et deux GS — étaient disponibles pour de brefs essais autour de l’un des nombreux circuits du Milford Proving Grounds. On ne pouvait excéder 80 km/h et, évidemment, la conduite imprudente n’était pas tolérée avec ces voitures de préproduction.
Les Buick Regal Sportback et TourX 2018 sont agiles, et on les sent légères. Leur moteur turbo est musclé, surtout à bas régime où se trouve son maximum de couple. Pas de système de modes de conduite ici, bien que la Regal n’en ait pas réellement besoin de toute manière. Typiquement Buick, l’insonorisation de la cabine est excellente.
Près des commandes de réglage électrique des sièges avant, on aperçoit un petit écusson sur lequel est inscrit AGR, qui signifie Aktion Gesunder Rücken e.V. C’est le sceau d’approbation de cette association allemande faisant la promotion de la santé du dos, et selon elle, les sièges de la Regal fournissent un soutien approprié, quoique notre temps au volant fût trop bref pour appuyer cette certification. En outre, les sièges sport avant de la GS sont chauffants, ventilés et dotés d’une fonction de massage.
La Regal GS, ou Gran Sport, est une bête plus sportive avec des accélérations légèrement plus rapides, une trame sonore plus marquée et un comportement routier plus dynamique. Trois modes de conduite sont disponibles : Touring (par défaut), Sport et GS. Ce dernier sert les réglages les plus fermes de la suspension et de la direction, modifie subtilement la programmation des passages de rapport et favorise un peu plus les roues arrière lors de la répartition de la puissance. Le mode Sport est l’équilibre entre les modes GS et Touring, et peut aussi être configuré selon les préférences du conducteur quant à la fermeté des amortisseurs et de la servodirection. La réactivité de l’accélérateur demeure inchangée, peu importe le mode choisi.
Bien que la GS affiche beaucoup plus de caractère, le moteur de 2,0 litres de la Regal ordinaire possède une puissance plus que suffisante pour un acheteur de produits Buick. La Gran Sport mise davantage sur la tenue de route que sur les accélérations en ligne droite. Par ailleurs, la GS chausse des roues de 19 pouces et arbore des parties avant et arrière au style plus agressif, un aileron arrière et des jupes de bas de caisse.
À l’intérieur, la Regal Sportback inclut un système multimédia avec écran tactile de sept pouces ainsi qu’une intégration Apple CarPlay et Android Auto. Un écran de huit pouces est optionnel, mais de série dans la GS. Avec lui, on obtient un système de navigation, une chaîne audio Bose et, dans les voitures pourvues d’un rouage intégral, d’un système actif d’annulation du bruit. Bien sûr, une foule de caractéristiques de sécurité avancée sont offertes, tels que l’avertissement précollision frontale avec détection de piétons, le régulateur de vitesse adaptatif avec freinage autonome d’urgence, la surveillance des angles morts, l’assistance aux changements de voie et l’alerte de trafic transversal arrière.
Le prix de la Regal Sportback n’a pas encore été officialisé pour le marché canadien, mais débutera à 25 915 $ aux États-Unis. Pour la version de base, on peut s’attendre à payer entre 30 000 $ et 35 000 $ lorsque la voiture sera en vente au Canada au début de l’an prochain. La Buick Regal GS 2018, elle, débutera à 43 845 $ avant les frais de transport et de préparation.
Comme concurrente plus abordable à la BMW Série 4 et à l’Audi A5, la Regal semble drôlement intéressante, même si en matière de performances et de comportement routier, cette Buick a encore des croûtes à manger. Elle aurait plutôt de meilleures chances de convaincre les acheteurs d’Acura et de Lexus. La Sportback estmagnifiquement belle, en version de base ou GS, et ne devrait avoir aucune difficulté à se vendre davantage que la Regal sortante. Par contre, qui s’achèterait réellement une Buick sportive comme la Regal GS? Peu de gens, et même la marque le reconnaît, puisque l’on estime sa proportion des ventes totales de la Regal à environ 10%.
Changer la perception d’une marque prend des années, voire une décennie ou deux, et les jeunes acheteurs ne feront pas la file chez Buick de sitôt. Par contre, la Regal pourrait bien surprendre plus d’une personne qui lui donnera sa chance et qui en fera l’essai.