Honda croit fermement que l’hydrogène est la solution du futur
Le Guide de l’auto a récemment assisté au Honda Meeting 2017, un événement se déroulant au Japon et qui permettait à la presse spécialisée d’en apprendre un peu plus sur les nouvelles technologies qui sont au cœur des développements technologiques chez Honda. Depuis des années, la vision de Honda est de réduire la consommation de ses véhicules mais surtout, les émissions. Toutefois, les pressions des gouvernements, incluant la loi zéro émission du Québec, la forcent à accélérer les choses.
Pour ce faire, le constructeur nippon continue de raffiner ses moteurs à essence et si la marque n’a jamais réellement cru en la turbocompression, elle y saute maintenant à pieds joints avec l’introduction de trois moteurs compacts et suralimentés qui seront au cœur des nouveaux véhicules de la marque. La Civic pourrait bien accueillir un trois cylindres de 1,0 litre, la prochaine Accord profitera du quatre cylindres de 1,5 litre et verra son V6 disparaître alors que le quatre cylindres de 2,0 litres équipera les versions plus huppées de la Accord et trouvera aussi sa place sous le capot de la Civic Type R.
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L’électrique certes, mais surtout l’hydrogène
Certes le constructeur croit toujours dans l’électrification de ses modèles via les motorisations 100% électriques et hybrides rechargeables, mais il croit surtout aux véhicules électriques alimentés à l’hydrogène par le biais d’une pile à combustible. Il pense que c’est la meilleure manière de stocker l’électricité qui, bien entendu, serait produite par des sources d’énergie renouvelable. Selon Honda, les véhicules électriques doivent s’alimenter directement à partir du réseau, ce qui pourrait le surtaxer en période de pointe. Les véhicules électriques resteront limités par leur autonomie et le temps de recharge.
L’hydrogène demeure un excellent moyen de produire un carburant propre, mais surtout de le stocker, ce qui n’est pas le cas de l’électricité. Nos surplus sont simplement perdus. Pourquoi ne pas les stocker et les redistribuer sous forme de carburant? Malheureusement pour le constructeur, les défis d’infrastructure dans le cas de l’hydrogène représentent un défi de taille alors qu’au Québec, la volonté politique est clairement orientée vers les véhicules électriques au grand dam de Honda. On préférerait que les instances fixent des objectifs et laissent les constructeurs y parvenir via la technologie de leur choix au lieu de forcer une technologie en particulier.
Pour Honda, la loi zéro émission votée au Québec laisse peu de temps aux constructeurs pour s’adapter et les pénalités que la majeure partie des constructeurs pourraient payer pourrait bien pénaliser les consommateurs en fin de compte. Bref, Honda n’est pas contre l’amélioration du bilan de ses émissions au contraire, elle aimerait juste y parvenir de plusieurs manières, selon ses choix.
D’après le CEO de Honda, Takahiro Hachigo, l’un des défis concernant les voitures à hydrogène, c’est le développement de l’infrastructure. De plus, les constructeurs doivent aussi réussir à abaisser le coût de production des véhicules. Les investissements devront demeurer importants et c’est pourquoi Honda s’est associée à GM afin de développer conjointement une filiale à pile à combustible, une technologie qui pourrait bien être très utile pour les camionnettes pleine grandeur et les gros VUS de GM. Étant donné qu’il est beaucoup plus difficile d’électrifier des véhicules plus imposants, l’hydrogène représente une solution fort intéressante dans le contexte.
Le président de Honda espère que d’ici 2030, le 2/3 de ses véhicules vendus seront électrifiés.