Maserati Ghibli 2017: Un corps d’enfer
Pour découvrir la marque Maserati et son riche héritage, plusieurs acheteurs ont choisi la Ghibli. C’est la voiture la moins chère de la gamme, et grâce à elle, les ventes de ce constructeur italien ont doublé en 2014. En cours d’année, ça sera au tour du VUS Levante d’accroître les ventes.
La Ghibli, c’est une alternative aux BMW Série 5, Jaguar XF, Mercedes-Benz Classe E et Cadillac CTS dans le segment des berlines de luxe intermédiaires. Toutefois, elle joue la carte de la séduction dans un créneau misant sur le raffinement, la sophistication et le conservatisme.
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Grâce à son empattement long et sa largeur supérieure à la moyenne, la Ghibli impose sa présence sur la route, même si elle semble bien petite lorsque flanquée de sa grande sœur Quattroporte. Les rondeurs de ses épaules et de ses hanches, la petite fenestration et le capot plongeant contrastent indéniablement avec le style moins tape-à-l’œil de ses concurrentes. Bref, on délaisse le tailleur pour la robe de bal, un pari audacieux qui fait néanmoins sortir cette Maserati du lot.
Caractère sportif
La Ghibli propose un choix de deux motorisations, mis au point avec l’aide de Ferrari, paraît-il. Et une seule boîte de vitesse, une automatique à huit rapports avec sélecteurs montés au volant. D’entrée de jeu, un V6 biturbo de 3,0 litres développant 345 chevaux ainsi qu’un couple de 369 lb-pi qui se manifeste à partir de seulement 1 750 tr/min. Selon le constructeur, la voiture de base à propulsion accélère de 0 à 100 km/h en 5,6 secondes.
Toutefois, c’est la version Ghibli S Q4 qui est la plus intéressante pour deux raisons. D’abord, le moteur est le même, mais sa puissance passe à 404 chevaux et son couple, à 406 lb-pi. Selon Maserati, le temps requis pour boucler le 0-100 km/h est de 4,8 secondes, ce qui nous semble un tantinet optimiste après notre essai de la voiture. L’autre attrait, c’est son rouage intégral pour affronter nos hivers du Québec. En conduite normale, le système envoie 100% de la puissance aux roues arrière, mais lorsqu’une perte d’adhérence est détectée, jusqu’à 50% de la puissance est réassignée aux roues avant.
La Ghibli partage une partie de ses composantes mécaniques avec la Quattroporte. On a consenti une répartition des masses parfaite de 50/50 à l’avant et à l’arrière, et l’auto procure une dynamique de conduite sportive. Parmi les plus sportives du segment, en fait.
En revanche, la consommation d’essence de cette berline n’est pas des plus reluisantes. Pas moins de 10 l/100 km de super sont nécessaires pour rouler tranquillement sur l’autoroute, alors que dans la circulation urbaine, la moyenne grimpe à plus de 14 l/100 km. Les Allemandes font mieux à ce chapitre avec leurs motorisations équivalentes, et même avec leurs V8 plus puissants.
Beaux fauteuils en cuir italien
On s’y attend, l’habitacle de la Maserati Ghibli est somptueux, avec des sièges en cuir bien rembourrés, mais pas trop mollasses non plus. Une belle variété de garnitures intérieures est disponible, dont des boiseries, de la fibre de carbone et un fini laqué noir piano. On peut aussi vêtir le plafonnier en alcantara.
Avec la collaboration de la maison de couture Ermenegildo Zegna, trois habillages sont offerts en option, et comprennent des sièges garnis d’empiècements de soie Zegna Mulberry. On peut également opter pour la soie Jersey afin de rehausser l’apparence des panneaux de porte, du pavillon de toit et des pare-soleil. Évidemment, le tout est assorti aux divers coloris de cuir proposés; l’effet est très chic.
Le confort est au rendez-vous, sauf peut-être pour les passagers arrière qui n’ont pas beaucoup de dégagement pour les jambes, alors que la banquette est sculptée pour deux postérieurs plutôt que trois. La chaîne audio à huit haut-parleurs de série peut être remplacée par un système ambiophonique Harman Kardon de 900 watts, ou bien une chaîne Bowers & Wilkins de 1 280 watts avec 15 haut-parleurs. Le système multimédia Maserati Touch Control est en fait un clone du Uconnect 8.4N de Fiat Chrysler Automobiles, l’un des plus conviviaux sur le marché.
Donc, une berline intermédiaire luxueuse, rapide et belle à croquer. Pourquoi Maserati n’en vend-elle pas davantage? D’abord, le réseau de concessionnaires est minuscule, avec sept établissements au Canada, dont seulement deux au Québec. De plus, la réputation de fiabilité de la marque Maserati, et des bagnoles italiennes en général, puisqu’on en parle, n’est pas très positive.
D’un autre côté, si l’on est prêt à débourser plus de 80 000 $ pour une voiture, se soucie-t-on vraiment des coûts d’entretien et d’essence? Probablement pas. Maserati a osé créer une berline intermédiaire de luxe séduisante, et qui sort de l’ordinaire par sa beauté et sa rareté. Maintenant, à nous de déterminer si l’on peut s’imaginer derrière le volant d’une telle machine.