Toyota Sienna 2017: En attendant LA révolution
Si l’on se fie à cet allié des moins fiables qu’est Internet et de sa mère, Mme Rumeur, la placide Toyota Sienna serait sur le point d’être renouvelée. En juin 2016, le constructeur japonais n’avait toutefois rien confirmé et aucune Sienna n’a été présentée durant la saison des salons de l’auto. Nous nous en tiendrons donc à la Sienna que nous connaissons depuis 2011.
Il y a deux ans, la Sienna a reçu quelques changements cosmétiques et, quelques années auparavant, elle avait perdu son moteur quatre cylindres, une perte que personne n’a pleurée. Que personne n’a remarqué en fait… Pour l’instant, donc, la Sienna poursuit sa route avec son style passe-partout et une mécanique enfin moderne. Nous y reviendrons.
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C’est grand!
Là où la Sienna brille, c’est au chapitre de l’habitabilité. Bon sang que c’est grand en dedans! Et c’est exactement ce à quoi on s’attend d’une fourgonnette. La banquette de la troisième rangée peut s’escamoter dans une cavité, comme le font toutes les fourgonnettes. Les sièges de la deuxième rangée, par contre, ne peuvent en faire autant, contrairement à ceux de la Dodge Grand Caravan qui bénéficient du magique système Stow ‘n Go. Pour le transport d’objets très volumineux, il faut les enlever. Et pour ça, ça prend une caméra vidéo. Soit pour prouver à votre employeur comment vous vous êtes fait mal dans le dos en tentant de déplacer des sièges de 32 kilos chacun, soit pour faire rire parents et amis.
Pour compenser cet infâme manque de polyvalence, ces sièges capitaines de deuxième rangée sont beaucoup plus confortables que ceux de la Dodge. Ceux qui doivent transporter beaucoup de monde peuvent opter pour une banquette à la rangée médiane, pour un total de huit personnes.
La troisième rangée, pour sa part, est facile d’accès puisque les sièges de la deuxième rangée s’avancent beaucoup, ce qui libère un large passage. Son confort n’est évidemment pas extraordinaire, mais l’on a déjà vu bien pire… dans la Grand Caravan, par exemple. Quant aux sièges avant, leur confort ne peut être remis en question. Ils ne fournissent à peu près aucun support latéral dans les courbes, néanmoins, au rythme où sont généralement conduites les Sienna, cela n’a sans doute que bien peu d’importance.
Le tableau de bord de la Sienna n’est pas des plus contemporains, mais ses commandes sont placées de façon ergonomique — sauf pour les boutons situés à l’extrémité droite, difficiles à rejoindre pour les gens aux bras courts. Preuve que la Sienna commence à prendre de l’âge, on retrouve encore certains plastiques durs à la qualité douteuse, d’autres striés comme si Toyota voulait leur apporter un petit côté boiserie. Si c’est le but, l’effet est totalement raté. Au moins, les espaces de rangement sont nombreux, les jauges sont facilement lisibles et la visibilité tout le tour n’est pas mauvaise du tout, gracieuseté de rétroviseurs extérieurs de bonnes dimensions.
Avantage AWD
Pour mouvoir sa fourgonnette, Toyota fait appel à un nouveau V6 de 3,5 litres à injection directe. Ici, il développe 296 chevaux, une écurie plus que suffisante pour imprimer à la Sienna des accélérations et des reprises sécuritaires. La boîte automatique compte désormais huit rapports. La Sienna est la seule fourgonnette à offrir le rouage intégral (AWD). La plupart des versions sont plutôt des tractions (roues avant motrices).
À cause de la puissance élevée du moteur et sans doute des pneus souvent bas de gamme qui équipent la Sienna à sa sortie d’usine, on dénote un effet de couple marqué en accélération vive, et les roues patinent facilement sur une chaussée humide ou enneigée. On ne retrouve pas ce comportement dans la Sienna AWD. Évidemment, le prix de cette version est plus élevé, mais le rouage intégral apporte un élément de sécurité indéniable. Lors de nos différents essais par le passé, nous avons obtenu une moyenne d’environ 11 l/100 km. Avec l’AWD, il faut prévoir un litre de plus pour la même distance. Selon Toyota, le nouveau V6 serait moins énergivore.
La Sienna est une fourgonnette silencieuse, confortable et d’une grande fiabilité malgré les rappels dont elle a fait l’objet. La moindre courbe prise avec un zeste trop de vélocité entraîne un important roulis. De plus, la direction n’est guère plus enjouée et ne procure aucune sensation.
La Sienna s’apprête à entreprendre une nouvelle vie. Gageons cependant qu’elle demeurera fidèle à elle-même en étant toujours aussi logeable, confortable et sécuritaire. Toyota n’a rien à cirer d’une fourgonnette agréable à conduire. Et si Toyota nous surprenait?