Fiat 500 2017: La lune de miel est terminée
Ah, l’amour! Ça nous rend aveugles parfois, et quand le coup de foudre nous frappe, on est prêt à faire des choses sous le coup de l’émotion que l’on ne ferait pas nécessairement à tête reposée... Lorsque la Fiat 500 est apparue au Canada durant l’été de 2011, plus d’une personne est tombée sous le charme de cette belle petite citadine.
Avec raison, puisque ce segment de marché ne déborde pas de modèles excitants à conduire ni à regarder. La Cinquecento représentait un vent de fraîcheur à son arrivée, surtout au sein de la gamme de Fiat Chrysler Automobiles composée principalement de camions et de grosses berlines. En 2012, presque 8 500 Canadiens ont craqué pour la Fiat. Par la suite, les ventes n’ont cessé de décliner, et en 2015, seulement 3 000 unités ont trouvé preneur. En 2016, au moment d’écrire ces lignes, les ventes de la 500 étaient en baisse d’environ 60%. La lune de miel est clairement finie. Que s’est-il passé?
- À lire aussi: La Fiat 500 2018 sera turbocompressée
D’abord, la fiabilité de la Fiat 500 n’est pas des plus reluisantes, la marque prenant le tout dernier rang lors de la plus récente étude de la firme J.D. Power sur la qualité initiale des véhicules. Et au cours des dernières années, le prix de la 500 à hayon a grimpé au niveau des compactes, ce qui n’aide pas sa cause non plus. Malgré tout, cette bagnole italienne demeure charmante, même si elle possède des défauts que l’on connaît mieux aujourd’hui.
Boîte manuelle de préférence
Le moteur des livrées 500 Pop et Lounge, un quatre cylindres de 1,4 litre, génère 101 modestes chevaux, mais c’est toutefois suffisant pour traîner les 1 100 kilos de la voiture. Avec la boîte manuelle à cinq rapports, on peut même s’amuser un peu au volant, et sa consommation se chiffre généralement sous 7,0 l/100 km. En revanche, ça se gâte avec la boîte automatique, car malgré ses six rapports, elle ne semble pas être en mesure de tirer le maximum du moteur, et la consommation grimpe de plus d’un litre aux 100 km.
En 2017, la version 500 Turbo — et son moteur turbocompressé de 135 chevaux — a été retirée de la gamme, alors que la déclinaison 500 Sport est devenue un groupe d’apparence sport sur la 500 Pop, mais sans la suspension sport.
Enfin, la caractérielle 500 Abarth est la vraie sportive du lot, avec son moteur turbo de 1,4 litre et la sonorité unique (et bruyante) de son échappement. La puissance grimpe alors à 160 chevaux avec la boîte manuelle et à 157 avec l’automatique, procurant des accélérations de 0 à 100 km/h en moins de huit secondes. La version Abarth profite également d’une suspension abaissée, d’une direction plus rapide, de pneus plus larges et de freins de plus grandes dimension. Une bête de la route, mais aussi de la piste.
Une beauté éternelle
Malgré son âge, la Fiat 500 ne semble pas vieillir. Elle arbore toujours un air enjoué, avec son allure à la fois rétro et moderne, et se démarque facilement dans un segment comprenant la Mitsubishi Mirage, la Nissan Micra et la Chevrolet Spark, entre autres. Sa joie de vivre s’affirme également dans le vaste choix de couleurs de carrosserie.
La version 500c décapotable permet de rouler les cheveux au vent, et malgré son prix qui franchit allègrement la barre des 20 000 $, elle est actuellement la décapotable la moins chère au Canada. Alors que les piliers et les cadres de porte demeurent en place, question de préserver la rigidité de la voiture, le toit peut se rétracter en partie ou complètement vers l’arrière. Toutefois, le toit compressé obstrue la visibilité arrière, déjà que dans toutes les versions de la 500, les larges piliers centraux créent des angles morts importants pour une si petite voiture...
L’habitacle est parsemé de plastiques bon marché, mais côté design, c’est très réussi avec des garnitures colorées et un ensemble de commandes relativement faciles d’utilisation. Le tissu des sièges de la version Pop est maintenant de meilleure qualité, et l’ajout l’an dernier du système Uconnect 5.0 constitue d’ailleurs une grande amélioration.
Il faut s’y attendre, l’espace à l’arrière n’est pas généreux. Des adultes peuvent y prendre place si les passagers à l’avant acceptent d’avancer leurs sièges, mais cette Fiat n’est pas idéale pour le covoiturage. Et lorsque les appuie-têtes sont relevés, on ne voit presque plus rien à travers la lunette arrière. Enfin, à noter que le goulot de remplissage du liquide lave-glace est petit et peu accessible.
Au fil du temps, FCA a proposé des éditions spéciales de la Fiat 500 afin de continuer à susciter l’intérêt du consommateur et fidéliser la clientèle avec de nouveaux ensembles. Par contre, il n’y en a pas cette année.
Même si la Cinquecento vieillit bien et demeure séduisante à bien des égards, une cure de rajeunissement, un prix plus abordable et une fiabilité améliorée ne seraient pas de refus.