Chevrolet Bolt EV 2017: De l’eau dans le gaz de Tesla
Lorsque les historiens de l’automobile porteront un regard, peut-être amusé, sur le début des années 2000, une marque ressortira du lot : Tesla Motors Inc, une petite entreprise californienne qui défiait l’ordre établi. Tout d’abord par sa mission; n’offrir que des voitures électriques performantes et dotées d’une autonomie jusqu’alors inégalée. Tesla y est parvenue avec la Model S, très chère.
Mais Tesla a des visées encore plus grandes : produire une voiture 100% électrique disposant d’une autonomie d’au-delà de 300 km et à prix abordable. Ce sera la Model 3 qui devrait arriver sur le marché quelque part en 2018. General Motors et les autres ne l’avoueront jamais, mais Tesla les énerve. Non, les énaaarve. Et avant que la p’tite maudite fatigante de Tesla ne devienne trop puissante, il faut réagir.
Cette réaction, c’est la Chevrolet Bolt, une compacte tout électrique qui affichera une autonomie de plus de 300 km et qui sera vendue à un coût raisonnable. Pour l’instant, on parle d’environ 37 000 $, avant les incitatifs gouvernementaux. Surtout, la Bolt arrive sur le marché bien avant la Model 3 et s’assure ainsi une place de choix, autant dans les diverses publications spécialisées qu’au chapitre des ventes.
La Chevrolet Bolt est une hatchback qui ressemble un peu à une Spark EV qui aurait pris du poids. Ceci étant dit, le tableau de bord de la petite bagnole électrique reprend les thèmes déjà vus sur la plus récente Volt, l’autre voiture écologique de Chevrolet, cette dernière possédant un moteur à essence prenant le relais lorsque la batterie est rendue au bout de ses ions. Dans la Bolt (ne pas mélanger Bolt et Volt!), aucun moteur à essence. Il faut penser à la recharger, sinon c’est l’arrêt pur et simple. Sauf qu’à 300 km d’autonomie, on peut au moins faire pas mal de chemin avant de devoir trouver une borne!
Technologie = 1, automobile = 0
La Bolt fait partie de la nouvelle réalité de l’automobile. Elle fut dévoilée en janvier 2016 au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas, une semaine avant de l’être à nouveau au Salon de l’auto de Detroit. Le système MyLink, via l’écran central tactile de 10,2 pouces, permettra de régler une infinité de paramètres et divulguera une autre infinité de renseignements sur l’état de la batterie, son autonomie, sa température, etc. Évidemment, il sera possible de se connecter à l’internet grâce au 4G LTE et de savoir où se trouvent les prochaines bornes de recharge… c’est la moindre des choses!
Pour le peu de temps que nous ayons pu nous asseoir dans un prototype au Salon de Detroit, la position de conduite paraît facile à trouver et le tableau de bord semble profiter d’une bonne ergonomie. Les places arrière n’ont pas l’air très confortables mais cela reste à vérifier. Les dossiers s’abaissent sans toutefois former un fond égal avec celui du coffre. Par contre, ce dernier est étonnamment vaste pour la grosseur de la voiture.
La Bolt EV n’est issue d’aucune autre création GM. Elle possède une plate-forme créée spécialement pour elle. Les batteries font partie d’un ensemble regroupé sous son plancher, ce qui autorise un habitacle ou un espace de chargement plus grand et qui abaisse le seuil de gravité, une nécessité pour obtenir une tenue de route assurée. L’énergie servant à déplacer la Bolt provient d’une batterie lithium-ion de 60 kWh composée de 288 cellules et pèse 435 kilos. Cependant, pour satisfaire une demande importante en puissance, la batterie pourra fournir momentanément un maximum de 160 kWh. En équipement standard, la Bolt sera dotée d’un chargeur de 7,2 kW s’accommodant d’une prise murale de 240 V. Une prise DC SAE Combo permettra une recharge rapide, soit 145 km en 30 minutes. De son côté, le moteur électrique promet de livrer 200 chevaux et un couple de 266 livres-pied pour un 0-96 km/h en moins de sept secondes, selon GM.
Grâce aux freins régénératifs, il sera possible de stopper la Bolt sans même freiner. En mode Low, il suffira de relâcher l’accélérateur et le « frein moteur » sera tellement puissant que le conducteur n’aura pas à utiliser les freins habituels. La BMW i3 possède cette technologie. C’est un peu déroutant au début puisqu’il faut combattre le réflexe d’appuyer sur la pédale gauche et aussi parce que la sensation de décélération n’est pas la même mais on s’y fait vite, du moins dans la i3.
Lorsqu’elle arrivera sur le marché, sans doute au début de 2017, la Bolt marquera l’histoire de l’automobile. Si elle veut faire mal à Tesla, elle devra connaître beaucoup de succès, et rapidement. Et elle ne sera pas seule non plus dans ce créneau qui sera bientôt l’un des plus convoités. La prochaine Nissan Leaf aura une autonomie améliorée, ainsi que la Ford Focus EV. Oh, que l’avenir s’annonce passionnant!