Lexus CT 2017: La plus Toyota des Lexus
Le ‘’badge engineering’’ fait partie de l’histoire de l’automobile. Pratiquement dès les débuts de la voiture sans chevaux, les constructeurs se sont ingéniés à utiliser des pièces existantes, quand ce n’était pas la voiture au complet, pour créer d’autres voitures, quelquefois identiques, vendues sous un autre nom. Cette méthode permettait d’offrir des voitures relativement différentes à un coût de développement très bas. Et d’engranger davantage de profits. Encore aujourd’hui, le ‘’badge engineering’’ est très populaire et certains constructeurs réussissent à l’utiliser sans que rien n’y paraisse. Prenez la Lexus CT 200h. Qui croirait qu’en dessous, il s’agit d’une vulgaire Toyota Prius?
En fait, la plate-forme utilisée pour la CT 200h a aussi servi à la Prius de la génération précédente, à la Corolla de la génération précédente, à la feue Matrix et à la tout aussi feue Lexus HS 250h. Bref, cette plate-forme commence à avoir du vécu et même si ce n’est pas évident quand on regarde la CT 200h, son âge commence à la trahir.
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La robe est effectivement encore dans le coup et la grille avant en forme de sablier qui oppose tant d’opinions ne semble pas aussi décriée ou admirée sur la CT 200h que sur d’autres Lexus. Dans l’habitacle, c’est du Lexus tout craché. S’il y a de la Prius là, ce n’est pas évident! Le design du tableau de bord est à des lieux de celui de la Toyota et les jauges sont placées devant le conducteur et non au centre. La qualité des matériaux, comme dans toute Lexus, est excellente, tout comme la qualité de l’assemblage. D’aucuns déplorent le maniement quelquefois erratique du Remote Touch, cette espèce de souris située sur la console centrale. D’autres n’ont que de bons mots pour cet appendice. À vous de juger!
Les sièges avant font preuve d’un grand confort. À l’arrière aussi, mais à un degré de zeste moindre. D’ailleurs, Lexus fait preuve d’un très grand optimisme, ou d’une totale déconnexion de la réalité, lorsqu’elle mentionne qu’il y a trois places à l’arrière. De son côté, le coffre demeure un modèle d’exigüité. Si quatre adultes envisagent de partir en CT 200h pour une semaine de vacances, nous leur suggérons de garder une journée pour la gestion des bagages…
Le pont de Québec n’est pas encore peinturé…
Sous le capot, on retrouve un moteur à essence de 1,8 litre développant 98 chevaux, secondé par un moteur électrique de 80 chevaux. Ensemble, ils font 134 chevaux. Eh non! on ne peut pas simplement additionner les deux. De nos jours, 134 chevaux, c’est comme utiliser un gallon de peinture pour repeindre le pont de Québec… il en manque un peu. D’autant plus que cet ensemble est relié à une boîte de vitesse automatique de type CVT, une technologie qui a pour principal défaut d’amener les révolutions du moteur à des niveaux très élevés lors d’accélérations franches et de les y maintenir tant que le conducteur ne relâche pas l’accélérateur. Or, comme il semble manquer de matériel insonorisant dans la CT 200h, à la moindre accélération on a l’impression que le moteur est assis sur le siège du passager. Ça ne fait pas très Lexus.
Au chapitre des performances, cette hatchback fait figure de parent pauvre. Tout d’abord, le 0-100 km/h prend plus de 11 secondes ce qui, en 2017, est considéré comme une longue éternité, surtout pour une voiture qui se veut haut de gamme. Un arrêt d’urgence fait ressortir une pédale plutôt molle et un ABS bien peu discret pour une Lexus. Trois modes de conduite s’offrent au conducteur : Eco, Normal et Sport. Il faut vraiment, mais alors là vraiment, avoir le cœur vert pour utiliser le mode Eco tant il réduit la réponse de l’accélérateur. Le mode Normal est juste ça, normal. Quant au mode Sport, c’est celui qu’il faut choisir pour avoir le moindre plaisir. Après une semaine où nous avons conduit de façon tout à fait normale, en mode Sport la plupart du temps, nous avons obtenu une excellente moyenne de 5,8 l/100 km.
Sportive de salon
La principale mission de la suspension est, de toute évidence, de sauvegarder le confort des occupants, peu importent les conditions de la route. Et c’est réussi! Ce n’est qu’en donnant un brusque coup de volant qu’on note un certain roulis. La direction est précise et offre un bon retour d’information. Moins placide que la Prius, la CT 200h s’avère plus agréable à conduire au quotidien et on la sent mieux plantée sur la route. De là à parler de conduite sportive, il y a toutefois une marge que je m’empresse de ne pas franchir…
Si je me fie à mon petit doigt, la CT 200h n’en aurait plus pour longtemps. Elle repose sur une plate-forme vieillissante, certains de ses comportements ne font pas très Lexus et, clou dans son cercueil, la Prius dont elle est en partie issue vient d’être entièrement redessinée. Décidément, ça ne s’annonce pas très bien pour la jolie CT 200h. Mais ça regarde bien pour en obtenir une à bon prix!