Nissan Frontier 2017: L’avenir, c’est pas tout de suite

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2017

Il y a quelques années, le marché des camionnettes intermédiaires se mourait. Le principal responsable de cette chute est Ford qui, au lieu de revitaliser son (très) vieux Ranger, a préféré s’en départir pour mieux diriger toutes les lumières vers le déjà très populaire F-150. Il est vrai qu’une version le moindrement équipée du Ranger coûtait le même prix, sinon davantage, que le F-150 tout en étant moins gros et bien moins moderne.

Or, lentement mais sûrement, ce marché reprend du vent dans les poils de la bête, comme on dit chez certains anciens entraîneurs du Canadien. L’an passé, General Motors a présenté son duo Chevrolet Colorado / GMC Canyon alors que Toyota revampait son Tacoma. Cette année, Honda revient avec un tout nouveau Ridgeline. Et Nissan traîne de la patte avec un Frontier carrément dépassé. Remarquez que c’est mieux que Ford, qui n’offre absolument rien! Au chapitre des ventes, le Frontier tire de l’arrière et c’est fort compréhensible. Il suffit d’avoir conduit n’importe quels de ses adversaires pour constater à quel point il n’est plus dans le coup.

Le passé, c’est aujourd’hui

Esthétiquement parlant, pourtant, il ne paraît pas trop âgé. Certes, c’est une question de goût, mais les gens semblent bien aimer son style robuste. C’est dans l’habitacle que ça se gâte. Le tableau de bord a visiblement été dessiné à une autre époque et les plastiques sont d’une qualité pour le moins douteuse. La nuit venue, l’éclairage jaune du tableau de bord rappelle les années 50. 1850, pas 1950. Alors que Nissan réussit à créer des coffres à gants de dimensions olympiques dans ses petites voitures, celui du Frontier est trop petit. On retrouve d’autres espaces de rangement ici et là, mais pas suffisamment. Par charité chrétienne, je n’irai pas plus loin.

Mais juste avant de passer à un autre sujet, je ferai remarquer que l’espace pour les jambes du conducteur est réduit par la présence d’une imposante bosse qui abrite la transmission. Enfin, pour se rendre compte à quel point l’habitacle du Frontier n’a pas changé depuis belle lurette, il suffit de regarder les photos du site public de Nissan, du moins au moment d’écrire ces lignes, en mai 2016. La plupart des appareils électroniques qui y sont représentés se retrouvent maintenant dans des musées!

Si les sièges avant sont passablement confortables, ceux en arrière sont loin de mériter le même qualificatif. Et ça, c’est pour la version à cabine double. Imaginez la King Cab avec ses petits strapontins! Même une personne perdue dans le désert depuis des mois refuserait d’y prendre place pour s’en sortir. C’est tout dire. Oups! J’avais oublié la charité chrétienne.

Mécanique presque moderne

Le Frontier, comme on vient de le voir, offre deux cabines : Double et King Cab. Il propose aussi deux longueurs de boîte, régulière et allongée, cette dernière n’étant offerte qu’avec la cabine double. L’acheteur a le choix entre un quatre cylindres de 2,5 litres et un V6 de 4,0 litres. Le premier n’est offert qu’avec la version de base à deux roues motrices. Bien que l’on soit porté à l’ignorer, ce moteur s’avère très fiable et robuste à souhait. Sa consommation d’essence, sans être un modèle de sobriété, n’est pas trop dure sur le portefeuille. Il permet de remorquer jusqu’à 3 500 livres (1 588 kilos), ce qui est suffisant pour bien des gens.

Ceux qui désirent exploiter davantage le côté utilitaire du Frontier opteront pour le V6. Ils devront toutefois composer avec une consommation ahurissante. En revanche, il peut remorquer jusqu’à 6 500 livres (2 948 kilos) selon la version. Bien que la livrée SV puisse être mue uniquement par les roues arrière, la plupart voudront avoir les quatre roues motrices. Comble du bonheur, le Pro-4X peut recevoir une boîte manuelle à six rapports. Toutefois, le guidage de son levier manque de précision.

Sur la route, personne ne sera surpris d’apprendre que le comportement routier du Frontier nous ramène à une époque révolue. La direction est d’un vague océanique et la suspension arrière sautille allègrement sur la moindre bosse, tandis que celle d’en avant réagit quelquefois horizontalement au lieu de verticalement. Heureusement, le rouage 4x4 inspire une totale confiance et on sent qu’avec lui, on peut aller très loin dans le bois sans aucun problème. La version Pro-4X possède même un différentiel arrière à blocage électronique. Des heures de plaisir!

Il ne fait aucun doute que le Frontier n’en a plus pour longtemps dans cette forme. La concurrence est devenue trop forte et il se pourrait bien que Ford réplique dans un avenir pas très lointain. Et maintenant que le grand frère du Frontier, le Titan, a été révisé, Nissan peut se consacrer à sa camionnette intermédiaire. À suivre sur www.guideautoweb.com.

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