Mercedes-Benz Classe G 2017: Rétro et modernisé
Le Mercedes-Benz Classe G est sans aucun doute le véhicule le plus controversé de toute la gamme du constructeur. Plusieurs le détestent à s’en confesser, soulignant son allure d’une autre époque, son comportement routier « rural » et son prix de vente qu’ils jugent indécent pour une boîte carrée sur roues. Par ailleurs, ses défenseurs mentionnent ses allures de baroudeur, la puissance de ses moteurs et ses impressionnantes performances en conduite hors route.
Il semble que ce soit ce dernier point qui ait eu le dessus compte tenu de la progression des ventes des modèles de la Classe G. En effet, l’an dernier, les ventes ont progressé de 20%. Ce qui a été suffisant pour inciter la direction de Daimler à apporter des améliorations au chapitre de la suspension, des moteurs et de l’habitacle de ce gros tout-terrain assemblé à la main à l’usine de Graz en Autriche.
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Un impressionnant trio
Le G 550 bénéficie d’un moteur V8 4,0 litres double turbo dérivé de la nouvelle génération de V8 développé par AMG. Celui-ci produit 416 chevaux, et son couple de 450 lb-pi est également à souligner. Cette cavalerie permet de boucler le 0-100 km/h en moins de six secondes. Comme tous les autres modèles de la Classe G, ce V8 est couplé à une boîte automatique à sept rapports. Le prix à payer pour ces performances est une consommation observée de 18 litres/100 km.
Toutefois, il semble que les acheteurs potentiels d’un Geländewagen (« tout-terrain », c’est ce que la lettre G signifie en allemand) en veuillent davantage en fait de puissance. Ces amateurs de chevaux-vapeur ont deux choix, un V8 de 5,5 litres biturbo de 563 chevaux propulsant le G 63 AMG ou le V12 6,0 litres biturbo de 621 chevaux du G 65 AMG. Ce dernier produit un couple de 738 lb-pi! Difficile de faire mieux. D’ailleurs, le G 65 se targue d’être le VUS le plus puissant sur le marché.
Toujours sur le plan mécanique, la suspension a été révisée dans le but de réduire le roulis en virage tandis que le système d’amortissement adaptatif assure une meilleure tenue de route.
Retour dans le temps
Les véhicules de la Classe G ont fait leurs débuts il y a 37 ans et ils étaient initialement destinés aux forces policières. Ce qui explique leur silhouette taillée à la hache qui n’a presque pas changé depuis. Les parois latérales sont ultraplates, les ouvertures des portières petites et le coefficient de pénétration dans l’air est de 0,54! Curieux détail sur un véhicule tout-terrain, les tuyaux d’échappement sont latéraux, juste sous les portières arrière. Il y a une explication technique à ça : l’angle de départ est ainsi plus élevé.
Si la présentation extérieure n’a presque pas changé, on a généreusement « pimpé » l’habitacle au fil des années, de sorte que l’on retrouve tout le luxe et tous les accessoires sophistiqués des autres modèles de la marque. La liste d’équipements de série est presque sans fin et plusieurs options sont également au catalogue. Cependant, indice de la vétusté des origines, un porte-gobelet est accroché à la paroi droite du tunnel de transmission.
Lors de notre essai du G 550, qui a même compris une randonnée de quelques heures consécutives, le confort des sièges avant a été apprécié tout comme les accélérations et les reprises. Soulignons qu’une courte randonnée au volant d’un G 63 dans le cadre de la présentation à la presse permet de ne conclure que par un seul mot : époustouflant.
Cependant, il faut nuancer. Si les performances de ce trio impressionnent en accélération, l’agrément de conduite est mitigé avec une direction qui semble parfois avoir le vague à l’âme, le prix à payer pour une direction à billes, surtout efficace en conduite hors route. À cause des appuie-têtes arrière et du pneu de secours boulonné sur la porte arrière à battant, la visibilité arrière est fort limitée.
Le Classe G propose un potentiel de performances élevées, mais ses prestations sur la route sont handicapées par un manque d’agilité et un centre de gravité élevé. On peut quand même s’éclater à son volant avec une bonne dose d’audace. Par ailleurs, difficile de trouver à redire quant au comportement hors route. Même un néophyte en conduite tout-terrain passera pour un expert à son volant. Aux mains d’un spécialiste, un Classe G franchit les obstacles les plus intimidants. Le secret : la possibilité de verrouiller les différentiels avant et arrière ainsi que la boîte de transfert centrale et de marier le tout à une généreuse garde au sol.
On peut toutefois se demander qui osera jouer les aventuriers dans la forêt boréale au volant d’un véhicule de ce prix... Ceux qui oseront seront impressionnés.