Infiniti Q70 2017: Avoir les moyens de ses ambitions...
Pendant que la berline Q50 et les multisegments QX60 et QX70 connaissent du succès dans leurs catégories respectives, la Q70 n'arrive toujours pas à soulever les passions. Depuis son entrée en scène en 2010, cette troisième génération n'a jamais eu la vie facile face aux pointures allemandes que sont les Mercedes-Benz Classe E, BMW Série 5 et Audi A6. En attendant le dévoilement d'une nouvelle Q70, Infiniti multiplie les tours de passe-passe pour donner un second souffle à sa grande berline. Toutefois, les acheteurs ne sont pas dupes et la Q70 éprouve de plus en plus de difficulté à cacher son âge.
Si les constructeurs japonais dominent le marché des petites voitures, ils ne remportent pas le même triomphe dans le créneau des grandes berlines de luxe. Autant la Q70 que les modèles GS et LS de Lexus et la RLX d'Acura se font battre à plate couture avec de minuscules parts de marché. Ces insuccès ne datent pas d'hier. On se rappellera que la première génération (2002-2005) et la deuxième (2005-2010) de la berline Infiniti M (un coupé M30 a existé de 1989 à 1992), l'ancêtre de la Q70, avaient connu une carrière en dents de scie.
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À la mode chinoise
Pour apporter un peu de sang neuf, la Q70 propose depuis deux ans une version à empattement allongé qui lui permet de courtiser les acheteurs de berlines de luxe grand format comme les Mercedes-Benz Classe S, BMW Série 7 et Jaguar XJ. On s'accorde pour dire que la Q70L n'a pas le prestige de ces dernières, mais elle a le mérite de se vendre à une fraction du prix. Cependant, la véritable intention d'Infiniti n'est pas de charmer le marché nord-américain avec cette pseudo limousine. La Q70L, comme les modèles Q50L et EX50L, s'inscrit plutôt dans la stratégie d'Infiniti de conquérir le marché chinois qui raffole des véhicules à empattement allongé.
Par rapport à la Q70 ordinaire, l'empattement de la Q70L est plus long de 15 cm. Cet espace additionnel pour les occupants arrière est agrémenté par des lampes individuelles, des sièges chauffants et un pare-soleil électrique. Et c'est tout? Oui, malheureusement. Or, une voiture de cadre supérieur se doit de chouchouter davantage ses passagers avec des accessoires de luxe comme des fauteuils arrière climatisés, un système de divertissement avec des écrans individuels, un toit ouvrant panoramique, des tablettes pliantes, une console réfrigérante, etc. On peut toujours rêver... Mais, la Q70L n'a pas les moyens de ses ambitions en n’offrant aucun de ces accessoires, même en option.
Même si la conception de la Q70L semble improvisée, il est faux de croire qu'Infiniti a tourné les coins ronds. L'équipement est complet et comprend une sellerie en cuir souple, un système de navigation avec écran couleur de 8 pouces, un système audio Bose à 16 haut-parleurs, un volant chauffant, des sièges avant chauffants/rafraîchissants, un régulateur de vitesse intelligent, des systèmes de sonar avant et arrière avec un écran de visualisation du périmètre avec fonction de détection des objets en mouvement. Du côté de la sécurité, on trouve un système d'avertissement de collision frontale et un système de détection et de prévention des sorties de voies.
Une mécanique éprouvée
Peu importe la version, on ne choisit pas nécessairement une Q70 ou une Q70L pour ses beaux yeux, mais pour l'énergie et la fiabilité de sa mécanique à six ou huit cylindres. Reconnu comme étant l'un des meilleurs moteurs de l'industrie, le V6 atmosphérique de 3,7 litres et 330 chevaux ne se fait pas prier pour effectuer des accélérations et reprises soutenues. Ce moteur que l'on reconnaît à cent lieues à cause de sa sonorité rauque et atypique ne souffre d'aucun complexe face aux nouveaux V6 suralimentés qui pullulent sur le marché.
Pour se démarquer de la Q70, la Q70L est le seul modèle à proposer le V8 de 5,6 litres en option. Plus doux et silencieux que le V6, les performances de ce gros bloc de 416 chevaux ont également plus de tonus pour déplacer cette caisse qui frise les 2 000 kg. Les deux moteurs sont reliés à une boîte automatique à sept rapports et un rouage intégral. Selon le style de conduite, le conducteur peut adapter la réaction de la transmission en fonction des modes : Eco, Normal et Sport. Quant à la motorisation hybride, elle a été supprimée du catalogue canadien il y a deux ans.
Étrangement, la Q70 est affublée d'une direction lourde, comparable à celle d’un VUS. Sur l'autoroute, on s'y habitue, mais à basse vitesse on aurait préféré que les ingénieurs assouplissent le dosage. D'autant plus que les manœuvres de stationnement ne sont pas de tout repos à cause du long rayon de braquage — lequel est amplifié au volant de la Q70L.
Malgré la présence de pneumatiques de 20 pouces, la conduite n'est pas aussi dynamique qu'une allemande en virage. Par ailleurs, il est important de choisir des pneus d'été et d'hiver qui sont reconnus pour leur douceur de roulement afin de contrebalancer la fermeté de la suspension.