Jeep Cherokee 2017: 'tite face de singe!
Scène de la vie quotidienne: un grand-père achète à son petit-fils une crème glacée. Dès la première léchée, l’enfant se salit le bout du nez, évidemment. Les deux se mettent à rire et l’aïeul, le regard tendre, s’exclame: "Toi, ma ‘tite face de singe!"
Après avoir moi-même goûté au plaisir estival que constitue la crème glacée, je suis retourné vers le véhicule de presse que je conduisais cette semaine-là, un Jeep Cherokee Trailhawk. En imaginant toutes les possibilités d’évasion et de défis que promet cette version pour le moins impressionnante et en regardant son visage auquel j’ai fini par m’habituer, j’ai eu envie de lui dire : ‘’Toi, ma ’tite face de singe!’’
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Bien que le Cherokee fasse partie de la catégorie des VUS compacts, il en impose. Dans les faits, le Cherokee se situe dans la moyenne, tant au chapitre de la longueur totale que de l’empattement. Cependant, les designers ont réussi à lui donner une présence telle qu’on l’imagine plus gros qu’il ne l’est en réalité. Il faut aussi dire que la garde au sol de la version Trailhawk est plus haute de 40 mm que celle d’un Cherokee moins aventureux. Ça paraît!
Engageant
Si l’apparence du Cherokee ne laisse personne indifférent, l’habitacle se veut beaucoup moins éclaté. Outre une assise légèrement relevée, on pourrait facilement se croire à bord d’une berline Dodge ou Chrysler. Le tableau de bord, comme c’est devenu la marque de commerce de FCA, est constitué de matériaux de belle qualité, assemblés avec soin.
En plus, l’ergonomie est excellente. Pas besoin de chercher une commande durant quelques secondes (vous saviez qu’en deux secondes, une voiture lancée à 100 km/h parcourt 56 mètres?), elle tombe instantanément sous la main. Le système multimédia Uconnect, propre à FCA, est sans aucun doute l’un des meilleurs actuellement offert dans l’industrie automobile. Simple, efficace et clair, parlez-moi de ça!
Le confort des sièges avant est correct, mais j’ai déjà vu mieux. Sous l’assise du siège du passager de certaines versions, on retrouve un pratique espace de rangement. Parlant d’espaces de rangement, il y en a beaucoup, ce qui est toujours apprécié. Quant à la banquette arrière, je serais surpris que des adultes tiennent absolument à y prendre place. Sa seule qualité est de pouvoir coulisser sur plusieurs centimètres, ce qui permet de créer un espace supplémentaire entre elle et le coffre. Ce dernier n’est pas tellement grand et son seuil de chargement est élevé. Sous le plancher, on retrouve, de série pour le Trailhawk et optionnel dans les autres, un pneu de secours pleine grandeur.
Le V6 d’abord
Deux moteurs sont proposés pour le Cherokee. Il y a d’abord un quatre cylindres 2,4 litres de 184 chevaux. S’il s’avère correct pour les versions à roues avant motrices (même après plusieurs années, je ne peux toujours pas admettre que Jeep commercialise de tels véhicules. Mais puisqu’ils permettent à la marque d’engranger des profits, qu’y puis-je?), il est carrément dépassé dès qu’il y a un rouage 4x4, plus lourd. À ce moment, il est de mise de choisir le V6 de 3,2 litres de 271 chevaux optionnel.
Malgré un accélérateur peu coopératif et une boîte automatique à neuf rapports qui ne cesse d’étonner par son comportement bizarre – changements tardifs et/ou brusques, hésitations – ce moteur procure des performances très correctes et quiconque n’abuse pas de l’accélérateur peut réussir une moyenne sous les 11 l/100 km. Ce qui demeure quand même assez élevé.
Les versions Latitude et Limited ont droit, en option, à un système 4x4 avec gamme basse qui est nettement plus débrouillard dans la boue ou sur les roches que n’importe quel système réactif à la Honda CR-V ou Hyundai Tucson, pour ne nommer que ces deux-là. De son côté, la livrée Trailhawk, la seule qui se mérite la mention Trail Rated, ajoute au rouage 4x4 un différentiel arrière verrouillable, des plaques de protection, des crochets assez visibles merci, à l’avant et à l’arrière, ainsi que des pneus tout terrain. Il convient ici de préciser que nous parlons de 4x4, pas de rouage intégral qui n’est généralement efficace que dans quelques centimètres de neige ou de boue.
Le prix du Jeep Cherokee débute aux alentours de 27 000 $ et l’Overland, la version la plus luxueuse, coûte près de 40 000 $. En cliquant allègrement dans le configurateur en ligne, il est facile de faire grimper la facture davantage. Pour un véhicule dont la valeur de revente n’est pas extraordinaire et dont la fiabilité l’est encore moins, c’est beaucoup de sous. Mais pour ceux qui ont le cœur tendre, il a tellement une belle ’tite face de singe qu’on lui pardonne tout!