Nissan Sentra 2017: Améliorée un peu ou un peu moins pire?
Nissan mise beaucoup sur sa Sentra, au Québec, un modèle qui se vend d’ailleurs plutôt bien. Toutefois, la Sentra commençait à vieillir, et il fallait lui apporter des changements importants pour qu’elle puisse prétendre concurrencer d’autres modèles, comme la populaire Honda Civic. Nissan, d’ailleurs, est fière d’annoncer que 20% des composantes de la nouvelle Sentra sont nouvelles. Voyons ça de plus près…
Au lieu d’une nouvelle génération de sa berline compacte, Nissan a plutôt opté pour un rafraîchissement. Autrement dit, on prend la voiture qui existe déjà, on change la devanture, et le tour est joué. Habituellement, on réserve cette chirurgie aux bagnoles dont la génération est en milieu de parcours, question d’attirer vers elles les caméras des journalistes et ainsi faire parler d’elles dans les médias spécialisés et ce, à faible coût.
Dans le cas de la Nissan Sentra, cette métamorphose arrive tardivement, mais à sa défense, le style a été passablement modifié. La partie avant est celle qui a connu le plus de changements et s’aligne sur celui des plus grandes Altima et Maxima. À l’arrière, il y a aussi du changement, mais il est moins apparent. Dans l’ensemble, on peut dire que c’est réussi, et ces formes font paraître la Sentra plus grosse qu’elle ne l’est réellement.
Quand on regarde les rivales de la Sentra, que l’on pense à la Mazda3, la Honda Civic ou même la nouvelle Chevrolet Cruze, nous avons droit à un bel exemple de design. En clair, c’est beau! À ce chapitre, la Sentra déçoit, surtout dans l’habitacle. Il a beau avoir été modernisé, incorporant notamment un nouvel écran multimédia, il n’est toujours pas à la hauteur des concurrentes. On remarque également un nouveau volant inspiré de celui du Nissan Juke et de la 370Z. Le design de l’habitacle est simple, composé de beaucoup trop de plastiques, et l’écran multimédia semble avoir été mis dans un trou que l’on a coupé à la hâte dans la planche de bord. Bref, esthétiquement, ça manque de recherche.
Encore loin du but
Le reste des améliorations concerne principalement le dynamisme de la voiture, la Sentra d’avant n’ayant jamais brillé à ce chapitre. Nissan promet une suspension 10% plus ferme, sans compromettre le confort de la voiture, et une direction plus précise. Et effectivement, la Sentra est plus dynamique qu’avant. La direction est plus communicative et on sent que la suspension apporte une certaine vitalité à la conduite.
La Sentra a conquis sa clientèle, assez fidèle, en offrant un grand confort pour une petite voiture. Cet aspect est conservé, mais avec un peu plus de saveur, ce qui est assurément une bonne chose!
On ne s’en rend pas trop compte, mais on passe beaucoup de temps à l’intérieur de notre voiture. C’est sans doute pourquoi les constructeurs tentent constamment d’améliorer leurs habitacles, de façon à ce qu’il soit plus confortable, plus raffiné, plus pratique.
S’il était question du comportement routier amélioré un peu plus haut, il convient de dire que le résultat est encore loin de la concurrence. Ce qui nous séduit chez la Mazda3 et la Honda Civic est un habile mélange entre le plaisir de conduite, la précision de la direction, le confort, et le raffinement. Si la Sentra est confortable et assez raffinée, sa conduite manque encore de piquant pour pouvoir rivaliser ses concurrentes à ce niveau.
Là où ça ne change pas
Côté motorisation, c’est toujours la même chose. Le quatre cylindres de 1,8 litre continue de développer 130 chevaux et un couple de 128 livres-pied. Heureusement, l’ennuyeuse boîte CVT qui amenait le niveau sonore à des échelons rarement atteints a été remplacée par une nouvelle génération, basée sur celle qui officie dans la Maxima et le Murano. Globalement, elle fait un meilleur travail, maintenant la consommation aux alentours de 7,5 l/100 km. Considérant que cette consommation est atteinte par des moteurs bien plus puissants chez les autres constructeurs, il est grand temps que Nissan pense à trouver un groupe motopropulseur plus musclé à sa Sentra.
Heureusement, la Sentra demeure abordable. À moins de 18 000 $ pour la version de base, on peut mettre la main sur une version tout équipée pour moins de 28 000 $, alors que les concurrentes dépassent souvent les 30 000 $.
Cette mise à jour pousse la Sentra dans la bonne direction. La prochaine génération devra continuer d’offrir le confort auquel elle a habitué ses propriétaires, mais avec un design à couper le souffle, et un comportement routier irréprochable. En attendant, la Sentra s’adresse aux chercheurs d’aubaine préoccupés surtout par une bonne auto qui les amènera du point A au point B.