BMW Série 7 2017: Une nouvelle reine
BMW produit de grandes berlines de luxe depuis quatre décennies avec un bonheur variable. Mais cette fois-ci, c’est la bonne. La sixième génération de la Série 7 est effectivement la meilleure à ce jour et elle se hisse fièrement au sommet de sa catégorie pour l’ensemble de ses prouesses et de ses vertus. Elle peut même jouer les vraies écolos (brièvement) face à la Tesla Model S dans sa version hybride rechargeable.
Les planètes étaient visiblement alignées à Munich lorsque les ingénieurs et stylistes de BMW se sont attaqués à la création de cette sixième interprétation de la Série 7. Il faut d’ailleurs saluer à la fois le coup de crayon du Montréalais Karim-Antoine Habib et les qualités dont il fait preuve comme chef styliste chez BMW. Il a effectivement dessiné la splendide étude Concept CS qui a grandement inspiré les BMW actuelles, y compris cette nouvelle Série 7 dont il a dirigé la création.
Celle dont le code chez BMW est G11 (ou G12 avec l’empattement long) a considérablement profité des avancées techniques de la division « i ». Surtout pour un habitacle dont la structure est composée de polymères renforcés de fibre de carbone (PRFC) comme la coque des i3 et i8. Combiné à l’aluminium et l’acier à ultrahaute résistance, ce matériau produit une carrosserie autoporteuse plus rigide et plus légère de 40 kg, dont le centre de gravité est plus bas. Tout ça fait des merveilles pour la maniabilité, les performances et la sécurité du nouveau vaisseau amiral de BMW.
À la fois classique et résolument moderne
Si les premières Série 7 étaient franchement trop sportives, à cause de l’obsession des ingénieurs de BMW pour la tenue de route à l’époque, les suivantes ont souvent péché par excès de luxe, de style ou de technologie. Or, cette sixième édition de la Série 7 rayonne une élégance, une finesse et une prestance qui conviennent parfaitement à une grande berline de luxe, tout en étant particulièrement dégourdie.
Son identité ne fait jamais le moindre doute, des grands naseaux doubles de sa calandre au crochet doucement arrondi du montant arrière de son toit, une variation du fameux Hofmeister Kink. Et sa présence est imposante, comme il se doit pour ce type de voiture. Surtout en version allongée.
Cette filiation claire se reconnaît aussi dans son habitacle dont le dessin et la présentation sont dans le plus pur style BMW, avec une finition et une qualité de matériaux irréprochables. Le dessin du tableau de bord et de la console est épuré et les contrôles qu’on y retrouve sont minimalistes et efficaces. Le soir venu, on a cependant parfois du mal à décrypter les inscriptions sur les jolies touches en aluminium.
Comme toujours chez BMW, l’ergonomie de conduite est magistrale, avec un volant superbement taillé, des commandes bien placées, un grand repose-pied et un siège qu’on peut sculpter à volonté. Luxe ou pas, les priorités sont claires à Munich. Les cadrans électroniques se transforment aussi du tout au tout, selon le mode de conduite choisi. L’indicateur de recharge sur fond bleu en mode Éco devient un compte-tours sur fond rouge en mode Sport et on a droit à des cadrans classiques « blanc sur noir » en mode Confort.
L’écran central est très clair et sa fonction tactile est nouvelle mais pas autant que les commandes gestuelles offertes pour certaines fonctions, dont la téléphonie. La grande molette iDrive s’est vraiment raffinée même si certains réglages sont encore enfouis trop loin dans les nombreux menus.
Dans la 750Li à empattement allongé, c’est le super confort, sinon l’opulence totale à l’arrière. On y jouit de tous les réglages et systèmes imaginables, dans des sièges dignes d’un jet privé. Y compris deux grands écrans et une tablette électronique amovible. Le siège avant droit peut même s’avancer et s’incliner pour que vous y posiez vos talons sur un repose-pied escamotable.
Confort à plein ou dégaine de sportive?
La 750Li sait donc parfaitement jouer les limousines, confort de roulement inclus. Il suffit toutefois de passer au mode Sport pour lui découvrir un caractère sportif dans la meilleure tradition BMW. La suspension à ressorts pneumatiques se raffermit sans excès, l’accélérateur électronique s’aiguise et la boîte automatique passe ses huit rapports plus vivement. Le sprint 0-100 km/h est bouclé en 4,78 secondes et la grande berline affiche une agilité et un équilibre réjouissants pour sa taille, avec une servodirection électrique « active » précise et légère. On ne sent guère l’effet des roues arrière directrices, par contre, avec un diamètre de braquage de 12,9 mètres.
Vous pourrez bientôt être plus écolo, avec une 740e iPerformance dont le groupe hybride rechargeable aura jusqu’à 40 km d’autonomie électrique ou alors plus déluré avec la nouvelle Alpina B7 Biturbo. Or, la 750Li xDrive offre déjà tout ce que l’on peut souhaiter d’une berline de luxe, raisonnable ou pas.