BMW i3 2017: Le noyau solide d’une révolution discrète
BMW a fait un gigantesque pari en créant la marque « i » pour développer des voitures ultraécologiques et il en récolte déjà les fruits. La i3 a d’ailleurs été couronnée « meilleure citadine » par l’équipe du Guide de l’auto, ses ventes augmentent rapidement et son évolution se poursuit au même rythme. Entre-temps, nous sommes bien sûr allés voir comment cette compacte à propulsion électrique se débrouillait chez nous en plein hiver.
Un haut gradé de chez BMW nous a confié que le constructeur avait investi plus de 2 $ milliards seulement pour développer la technologie qui lui permet de fabriquer les coques en polymère renforcé de fibre de carbone (PRFC) qui enveloppent et protègent les passagers des i3 et i8. Or, les ventes de la i3 ont augmenté de 50% l’an dernier et le groupe vient d’annoncer un profit record de plus de 8 $ milliards.
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Alors, tout va bien. Sans compter qu’on retrouve déjà du PRFC dans la nouvelle Série 7 et bientôt dans plusieurs autres modèles, ce qui en réduira vite le coût de fabrication. Voilà une révolution qui est en marche.
Toujours chic, branchée et connectée
La BMW i3 étonne à coup sûr au premier coup d’œil, mais elle a vite fait de charmer et de convaincre par la suite. On finit même par trouver des airs de bébé panda à sa livrée blanche, avec son capot, son toit et son hayon peints en noir, alors que sa silhouette trapue nous aura d’abord semblé plutôt bizarre. Les stylistes et designers ont privilégié une ligne de toit haute et de grandes surfaces vitrées pour celle qui allait faire de la ville son royaume. Question de lui offrir une visibilité optimale et un habitacle lumineux.
C’est pleinement réussi, surtout que le tableau de bord traditionnel y est remplacé par un écran minimaliste où le conducteur trouve les données essentielles à la conduite devant lui, et un deuxième au centre de l’habitacle. Les menus contrôlés par la molette iDrive placée entre les sièges et la carte d’un système de navigation toujours très efficace s’affichent sur l’écran de 16,5 cm en diagonale qui est installé de série dans la version Loft « de base ».
Comment résister, par contre, au superbe écran HD de 26 cm que l’on retrouve dans les versions Lodge et Suite, en plus d’une présentation plus cossue et d’une longue série d’accessoires et systèmes de luxe et de commodité? Y compris ces magnifiques pièces incurvées en bois d’eucalyptus pâle qui donnent un sens tout nouveau à l’expression « planche de bord ». On peut difficilement se passer aussi du groupe Technologie qui comprend la connectivité Bluetooth, les infos de trafic en temps réel (géniales), l’accès internet (à l’arrêt, quand même), une chaîne audio Harman/Kardon, etc.
L’accès aux places avant est naturel et facile avec l’assise haute des sièges et l’absence de montant central que permet la coque en fibre de carbone. La position de conduite est à l’avenant, sauf pour un siège dont on règle la hauteur en s’agrippant au volant et en se hissant vers le haut. Les places arrière sont correctes et on s’habitue aux portières en accolade qui exigent d’ouvrir d’abord les portières avant. Chose certaine, les enfants ne risquent jamais de sauter quand l’auto est en marche.
L’hiver sans peur et sans reproche
Il suffit de quelques secondes au volant d’une i3 pour sentir sa vivacité et son agilité exceptionnelles. Quelques minutes à peine pour goûter l’équilibre étonnant de sa tenue de route, malgré des pneus incroyablement étroits. C’est la reine de la conduite en ville et elle se débrouille très honnêtement sur la route. Dans les deux cas, on peut seulement lui reprocher une direction un peu trop nerveuse et un roulement ferme.
En hiver, ces qualités sont à peu près intactes, même sur chaussée enneigée et glacée. La motricité est très correcte, avec le poids du moteur électrique et du moteur thermique d’appoint (pour la version REX) posé au-dessus des roues arrière motrices et une répartition des masses à peu près idéale. On peut même conduire la i3 à l’accélérateur sur les virages enneigés, en bonne BMW. Pour ça, il faut cependant désactiver l’antipatinage, une opération fastidieuse qui exige trois clics avec la molette iDrive. Vivement un bouton!
Côté autonomie électrique, le maximum affiché de 105 km en mode Eco Pro+ (sans chauffage) passe à 87 km en mode Comfort. Le mode Eco est le bon compromis. Le moteur d’appoint, un bicylindre à essence de 650 cm3, est un peu plus bruyant par temps froid, mais on le remarque surtout par une légère vibration. La version 2017 de la i3 offrira, en option, une batterie lithium-ion qui augmenterait l’autonomie d’à peu près 50%, soit environ 200 km. De quoi donner au moins la réplique aux 300 km promis de la Chevrolet Bolt.
Cette pionnière enjouée aura droit aussi à des systèmes électroniques plus poussés en attendant d’être rejointe par un nouveau modèle « i » plus grand. Et ce n’est encore qu’un début.