Les bénéfices de l’entraînement physique sur les pilotes de course automobile
Par Sonia Thibault Kinésiologue du Tonix Gym & Spa Urbain
Bien assis dans les estrades, ayant un hot-dog accompagné d’un breuvage, il est difficile de croire en tant que spectateur et adepte de course automobile que le pilote et son équipe sont en train d’effectuer un travail comparable à celui d’un athlète. Hé oui, les pilotes de course démontrent des habiletés physiques et mentales similaires à celles des athlètes professionnels de basket-ball, boxe, soccer, tennis ou de course.
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Il est donc profitable pour celui-ci d’inclure un entrainement physique lors de sa préparation à des compétitions de courses automobiles, car une bonne forme physique a des répercussions importantes sur ses performances. En effet, le pilotage consiste à manœuvrer le volant, les pédales et l’engrenage tout en restant à l’affût des moindres directives, par le casque d’écoute, de son coéquipier. Une coordination impeccable est nécessaire afin d’effectuer les mouvements de transition de manière rapide et précise. De plus, les conditions environnementales telles que la pression constante de gagner et la chaleur intense stimulent le stress émotionnel ce qui active le système nerveux sympathique.[1]
Ce phénomène engendre l’augmentation de la fréquence cardiaque et, lors d’une course, celle-ci s’élève en moyenne entre 160 et 170 battements par minute pouvant même atteindre 180. La température de la cabine du véhicule peut grimper à 52.1°C[2] et le pilote peut perdre jusqu’à 5 à 10% de son poids en eau en raison de la déshydratation.[3] La durée de la course dépend du nombre de tours à effectuer, des nombreux arrêts dus à des accidents ou à des bris mécaniques. Le conducteur est donc soumis à de telles circonstances durant de longues périodes. Les réactions métaboliques et le rythme cardiaque sont similaires à des sports tels que le basketball, le soccer et la course à pied. Un renforcement musculaire spécifique et un programme de conditionnement des systèmes aérobies et anaérobies et ce, dans des conditions environnementales similaires à la course automobile, favoriseraient le temps de réaction du conducteur lors du pilotage ainsi que sa capacité cardiovasculaire. Un autre avantage de l’entrainement est la diminution du risque de blessures ainsi que le temps de réadaptation et il est évident que la course automobile expose le pilote à de telles circonstances. Lors d’un accident, la vitesse d’accélération de la tête est augmentée favorisant les blessures au cou et à la tête. En raison de la suspension plus rigide, du minimum de rembourrures du siège et des multiples forces exercées sur le véhicule, ces contraintes amplifient la possibilité de lésions à la colonne vertébrale et des douleurs au dos. Un renforcement musculaire réduit ce type d’incident qui pourrait affecter le pilote à effectuer des manœuvres inadéquates et mettre en danger la sécurité de ses adversaires.[4] En considérant tous ces détails, il est évident qu’un entrainement spécifique améliorerait tous ces éléments ce qui serait profitable à l’équipe de course vers une éventuelle réussite. Ainsi, un pilote entrainé accroît ses chances de gagner comparativement à un pilote qui ne se serait pas préparé adéquatement.
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[1] Ebben, W., (2010). Strength and Conditioning for Stock Car Racing. Strength & Conditioning Journal, 32(5), 16-27
[2] Brearley, M. B., Finn, J. P., (2007). Responses of Motor-Sport Athletes to V8 Supercar Racing in Hot conditions, International Journal of Sports Physiology and Performance, 2, 182-191
[3] Klarica, A. J., (2001). Performance in motor sports. British Journal of Sports Medicine, 35(5), 290-291
[4] Ebben, W., (2010). Strength and Conditioning for Stock Car Racing. Strength & Conditioning Journal, 32(5), 16-27
RÉFÉRENCE
Brearley, M. B., Finn, J. P., (2007). Responses of Motor-Sport Athletes to V8 Supercar Racing in Hot conditions, International Journal of Sports Physiology and Performance, 2, 182-191
Ebben, W., (2010). Strength and Conditioning for Stock Car Racing. Strength & Conditioning Journal, 32(5), 16-27
Klarica, A. J., (2001). Performance in motor sports. British Journal of Sports Medicine, 35(5), 290-291