Volkswagen EOS, à un toit de la perfection
Il y a une trentaine d’années, pour des raisons de sécurité, l’industrie américaine avait décidé de ne plus produire de cabriolets. Mais ce type de configuration, aussi vieille que l’automobile (et même plus si on considère que les carrioles à chevaux étaient à ciel ouvert) est vite revenu à la mode. Avec les années, technologie aidant, les manufacturiers ont trouvé le moyen de créer des toits rigides qui pouvaient se replier dans le coffre. Selon leurs documents de presse, il s’agit d’une importante révolution. Wow ! Oh, en passant, Ford avait trouvé le truc en 1957 avec sa Fairlaine Skyliner…
L'idée de Volkswagen de présenter un coupé/cabriolet basé sur l’ancienne génération de la Rabbit (Golf) est fort logique. En prenant le châssis et la mécanique d’une voiture existante, les coûts de production di minuent considérablement. Et comme la Golf d’il y a quelques années s’avérait un plaisir à conduire, les consommateurs n’y perdent pas au change. Les Allemands font rarement les choses à moitié. Tant qu’à créer un toit rigide rétractable, ils en ont profité pour donner une leçon d’ingénierie aux autres manufacturiers. Ce qui explique sans doute que le toit rétractable de l’Eos intègre un toit ouvrant ! Et pas un petit. Il fait toute la largeur et ouvre grand. On peut donc profiter d’une dose d’air frais même quand l’Eos est en configuration coupé. Une fois ouvert, cependant, il amène un niveau sonore passablement plus élevé dans l’habitacle.
Hiver comme été
Quand le toit rétractable est relevé, les bruits de vent sont à peine audibles mais un essai par temps très froid a laissé entendre des craquements au niveau des montants du toit. Il lui faut 33 secondes pour se cacher dans le coffre et 36 pour se replacer. Comme de raison, lorsqu’il est remisé dans le coffre l’espace y est plus compté, passant de 300 litres (déjà pas beaucoup !) à 190. En passant, le seuil de ce coffre est élevé et son couvercle est dur à lever. Si le toit en métal est baissé, le bruit dans l’habitacle est bien contenu et il est possible d’y tenir une conversation sans trop élever la voix… pour autant que le pare-vent soit installé, condamnant ainsi les deux places arrière. Et pour y avoir fait un petit trajet, je peux confirmer qu’on ne perd pas grand-chose ! Au fait, notre Eos d’essai comprenait une bâche servant à protéger l’habitacle, sans doute au cas où le mécanisme du toit refuserait de fonctionner.
Très rassurant… L’habitacle respire la qualité et la fonctionnalité. Comme dans tout produit Volkswagen, les sièges sont confortables et la position de conduite se trouve rapidement, gracieuseté d’un volant réglable en hauteur et en profondeur. L’espace disponible est passablement vaste et, quand le toit est fermé, on ne s’y sent pas comme dans une jarre à biscuits. Le conducteur fait face à une instrumentation complète et bien disposée, joliment illuminée de bleu durant la nuit, comme c’est la coutume chez Volkswagen. Pareillement à la Rabbit dont l’Eos a repris le tableau de bord, tous les boutons et commandes tombent sous la main et la qualité des plastiques ne peut être prise en défaut. Détail agaçant ; dans notre voiture d’essai les petites ganses servant à tenir les ceintures de sécurité proches des occupants des places avant étaient toujours décrochées, ce qui fait que lesdites ceintures étaient difficiles à atteindre.
Bonheur mécanique
Côté mécanique, un seul moteur est offert. Il s’agit d’un quatre cylindres 2,0 litres turbocompressé d’une puissance de 200 chevaux et 207 livres-pied de couple. Une transmission manuelle à six rapports ou une automatique à six rapports aussi s’occupe de transférer la cavalerie aux roues avant. Peu importe dans quel véhicule Volkswagen l’insère, ce moteur est l’un des plus agréables à exploiter, le temps de réponse du turbo étant pratiquement inexistant. De plus, la puissance est livrée de façon très linéaire. Cependant, comme pour tout moteur turbocompressé, il exige de l’essence super uniquement. Même si la manuelle est un charme à utiliser, l’automatique DSG se veut mieux adaptée au caractère placide de ce modèle. Cette boîte permet des changements de rapport très rapides, autant sur le mode manuel que sur l’automatique. Bien que l’automatique demande un déboursé supplémentaire assez important, il y a fort à parier que cet argent sera récupéré lors de la revente, les voitures à transmission automatique sont, dans notre partie du globe, toujours plus recherchées.
Le moteur est performant, l’habitacle invitant, le toit génial. Par contre, on sent quelques flexions du châssis, surtout lorsque le toit est baissé et qu’on roule sur des routes en mauvais état, ce qui ne manque pas chez nous. Les ingénieurs ont pourtant vu à rigidifier le châssis de l’ancienne Golf Cabrio qu’on retrouve aussi dans l’actuelle New Beetle Cabrio. Ayant conduit une Rabbit immédiatement après l’Eos, j’ai pu constater à quel point la plate-forme de la Rabbit était rigide. Mais comme l’Eos n’est pas une voiture sport qui demande à être pilotée à l’extrême limite, ce ne devrait pas être un problème majeur. Comme la plupart des produits Volkswagen, la Eos est toujours très agréable à conduire et le feedback de la direction est juste ce qu’il faut.
Les accélérations et reprises sont vives et, même si on est en présence d’une puissante traction, l’effet de couple dans la direction est très bien maîtrisé. Par contre, la sonorité du moteur n’est jamais très enivrante. De tous les coupés/cabriolets présentement sur le marché, cette VW se veut l’une des plus intéressantes. Moins dispendieuse que les Volvo C70, Mercedes-Benz SLK et BMW Série 3 mais plus prestigieuxse que les Pontiac G6 et Chrysler Sebring, la Volkswagen Eos a tout pour plaire, en souhaitant que sa fiabilité ne laisse pas tomber ses propriétaires.
FEU VERT
Lignes attrayantes
2,0T bien adapté
Utilisation quatre saisons
Bel agrément de conduite
Toit ouvrant dans le toit rétractable !
FEU ROUGE
Réputation de fiabilité entachée
Coffre peu logeable
Places arrière étriquées
Essence super seulement
Coût de certaines options