Toyota Corolla 2017 : une voiture plate. Mais ce n'est pas grave.
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Un sage disait qu’il était plus facile de changer un ventilateur de radiateur pendant qu’il tournait que de changer une perception. Parlez-en à Toyota dont la Corolla est condamnée à perpétuité à jouer le rôle de la voiture pépère et fonctionnant uniquement sur la voie gauche des autoroutes… habituellement sous la vitesse permise. Elle a pourtant bien changé depuis quelques années.
Oh, on ne parle pas encore d’un comportement à la Chevrolet Corvette et d’un style à la Volvo S90, mais avouons qu’elle est maintenant plus de son temps. De son style, si vous le voulez bien, nous ne parlerons pas. Si vous aimez, tant mieux. Si vous n’aimez pas, ce n’est pas grave.
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La version que Toyota a mise à notre essai il y a quelques mois était une LE dotée du groupe Amélioré. Ce groupe d’options comprend, entre autres, le toit ouvrant et le volant chauffant. Puisque nous étions en février, nous n’avons pas essayé le premier accessoire, mais nous avons bien apprécié le second!
Sophistiquée, non. Simple, oui.
La Corolla, fidèle à ses habitudes, ne complique pas la vie de ses occupants. Tous les boutons sont là où l’on s’attend à les trouver et se manipulent facilement. Lorsque la nuit tombe, les cadrans deviennent d’un très beau bleu. Mention spéciale pour la visibilité tout le tour, vraiment meilleure que la moyenne!
Les manœuvres de recul sont aidées par la caméra dont la lentille semble toutefois avoir été conçue pour se salir dès qu’il y a un grain de poussière à dix kilomètres à la ronde. Parmi les autres petits bémols, soulignons un mécanisme d’ouverture et de fermeture des serrures fort bruyant, ce qui nous amène à penser que ce système est sans doute très fiable, mais pas très sophistiqué. D’ailleurs, si c’est du sophistiqué que vous cherchez, Lexus en vend à la tonne…
Sous son capot, la Corolla cache un quatre cylindres de 1,8 litre dont la puissance varie de 132 à 140 chevaux selon la version. Notre LE était mue par 132 chevaux. Il existe aussi une version LE Eco qui, elle, a droit à 140 chevaux. Ben oui, le modèle le plus écologique est le plus puissant. C’est bizarre, mais c’est comme ça. Par contre, son couple est moins élevé (126 livres-pied plutôt que 128).
Toujours est-il que nos 132 chevaux ne sont pas de trop pour faire avancer la Corolla. Le 0-100 km/h prend 10,5 secondes, ce qui n’est pas très excitant. Bonne nouvelle, l’effet de couple (les roues avant tirent chacune de leur côté en accélération vive) est bien maîtrisé et le bruit émis par le moteur et l’échappement n’est pas trop envahissant. Heureusement, car on est loin du son d’une voiture sport!
La boîte de vitesses, une automatique de type CVT, fait un travail honnête mais, comme le reste, sans passion. Notez que la boîte manuelle, très peu populaire, est réservée aux versions CE (de base) et SE (une coche au-dessus de la LE et qui se veut la version « sport » de la Corolla). Lors de notre semaine d’essai, notre consommation moyenne s’est chiffrée à 7,3 l/100 km, une excellente moyenne considérant les températures plutôt froides et nos nombreux trajets urbains.
Dynamisme vs sagesse
Il a été dit et écrit des millions de fois que la conduite d’une Corolla était d’une indécente platitude. C’est vrai et faux. Vrai dans le sens où elle n’a pas le dynamisme d’une Honda Civic ou d’une Mazda3, des voitures qui font partie de la même catégorie qu’elle. Faux parce que la Corolla répond exactement aux besoins de ses propriétaires qui préfèrent, de loin, la sagesse aux folies.
Je me demande même si le fait que les différents contrôles de la traction ou de la stabilité soient très sensibles et intrusifs n’a pas été finement étudié, question de rassurer le conducteur qui sait ainsi que sa voiture ne dérapera jamais dangereusement. Sans doute que l’ajustement des freins antiblocage, hyperbruyant, est le résultat des mêmes études psychosociales.
Un futur serein
Alors que les éléments électroniques sont quelquefois trop connectés, la direction, elle, ne l’est pas suffisamment. Elle est toutefois beaucoup moins vague qu’il y a dix ou quinze ans. On est encore très loin de la direction d’une Porsche 718 Cayman, mais ce n’est pas non plus la désolation totale et elle ne semble plus reliée à un plat de Jell-O comme avant.
Là où la Corolla, et Toyota en général, devrait montrer un peu plus de respect envers ses propriétaires, c’est au chapitre de l’intégration des différents systèmes multimédias qui gèrent de plus en plus nos vies. Le fait de ne pouvoir se brancher à Apple CarPlay ou à Android Auto pourrait être un irritant majeur pour plusieurs. Il est vrai que la Corolla s’adresse à un public généralement plus âgé que certaines autres compactes, mais tout de même! Remarquez que ce n’est pas mieux dans la Yaris, une voiture pourtant pensée pour un public jeune.
Bref, la Corolla n’est pas particulièrement amusante à conduire. Toutefois, Toyota a fait ses devoirs et donne aux consommateurs la Corolla qu’ils veulent : une voiture fiable, sécuritaire, confortable, économique autant à l’achat qu’à l’entretien et possédant une solide valeur de revente. Car il existe encore des gens pour qui le long terme représente le meilleur futur possible.