Volvo S90 2017 : comme du velours
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Après le lancement réussi du VUS intermédiaire XC90 il y a presque deux ans, la marque suédoise Volvo a riposté avec la berline S90 et la familiale V90. Tous ces nouveaux modèles ont été conçus et mis au point avec la nouvelle philosophie du design et le souci de l’environnement dont fait preuve la compagnie.
La S90 a remplacé la vieillissante et mal-aimée Volvo S80, et a rapidement devancé sa devancière au chapitre des ventes. En fait, au total en 2016, seulement 23 unités de la S80 ont trouvé preneur au Canada, alors que durant les trois premiers mois de 2017, 101 unités de la S90 et la V90 ont été vendues. Bon, c’est toujours un nombre peu élevé par rapport aux ventes de BMW et Mercedes-Benz, mais les Suédois se sont clairement mis en marche. Et n’oublions pas qu’un nouveau multisegment XC60 et des véhicules de Série 40 sont également en route.
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D’un point de vue stylistique, la Volvo S90 2017 se démarque indéniablement du groupe de berlines de luxe intermédiaires. Sa ligne de toit de type fastback, sa carrosserie aérodynamique et le détail des parties avant et arrière confèrent à la voiture une impression de muscle et d’élégance. Les feux de jour en forme de T et les feux arrière en forme de C sont uniques dans l’industrie — du moins, pour l’instant — et les jantes en alliage optionnelles de 20 pouces complètent parfaitement le look. Et pourtant, si certaines personnes aiment son design, d’autres, pas du tout.
Le design élégant se poursuit dans l’habitacle de la berline. On y retrouve une quantité bien choisie de garnitures brillantes pour rehausser l’apparence, alors que des boiseries peu lustrées ornent le tableau de bord, les panneaux de porte et la console centrale de la version Inscription. La variante Momentum, celle de base, obtient un choix de garnitures en aluminium ou en bois. Il y a beaucoup de détails ici, surtout sur les portes où se bousculent le beige, le noir, le bois et le chrome, mais le design général est beaucoup plus chaleureux que celui de ses rivales allemandes.
Comme c’est l’habitude chez Volvo, le confort des sièges est imbattable. La sellerie de cuir nappa perforé de la version Inscription est souple et douillette, et à l’avant, les sièges sont à la fois chauffants et ventilés. Les occupants des places arrière profiteront de sièges dotés d’un bon soutien, même si le passager au centre ne sera pas aussi à l’aise dû à l’assise étroite. De plus, la ligne de toit en pente limite un peu le dégagement pour la tête à l’arrière, et il est dommage qu’un toit panoramique ne soit pas disponible sur la S90, comme c’est le cas dans plusieurs de ses rivales. Par ailleurs, avec un volume de 500 litres, le coffre est plutôt vaste.
Quant au système multimédia, c’est un ensemble de bons éléments et quelques ratés. L’écran est grand, parfait pour la carte de navigation, et répond généralement bien au toucher des doigts. Toutefois, certaines commandes à l’écran ont de petites zones de boutons, et quelques réglages de la climatisation nécessitent une opération à multiples étapes. Glisser un doigt à travers l’écran pour fureter les menus fonctionne bien lorsque la voiture est immobilisée, mais sur la route, la tâche est plus ardue. En revanche, l’écran d’affichage du conducteur de 12,3 pouces dans la Volvo S90 Inscription 2017 peut présenter la carte et les directions de navigation, ce qui est appréciable.
À partir de maintenant, seul un quatuor de pistons motivera chaque produit Volvo. D’une cylindrée de 2,0 litres, le quatre cylindres T6 Drive-E dans la S90 est survitaminé par un turbocompresseur et un compresseur volumétrique afin de produire 316 chevaux et un couple de 295 livres-pied. Il est jumelé à une boîte automatique à huit rapports et, au Canada, à un rouage intégral de série.
Le moteur est énergique et malgré sa configuration apparemment complexe, il est étonnamment doux et raffiné. La S90 peut accélérer de 0 à 100 km/h en un peu plus de six secondes, ce qui est plutôt rapide, et il y a toujours du couple disponible pour les occasionnels dépassements. La sonorité du moteur n’est pas des plus enivrantes, et certains acheteurs de voitures de luxe risquent de préférer la trame sonore d’un six cylindres ou d’un V8. Ce qui n’est plus une option chez Volvo.
Le compromis, c’est des émissions polluantes réduites et une meilleure économie de carburant que les anciennes motorisations à six cylindres. Nous avons enregistré une moyenne de 8,7 l/100 km lors de notre essai, ce qui est très bon considérant le gabarit et la puissance de la Volvo S90 2017. Les cotes officielles sont de 10,8 l/100 km en ville et de 7,6 sur la route.
Volvo ne lésine pas non plus à propose de la sécurité. Outre le système précollision frontal City Safety, qui détecte la présence non seulement de piétons et de cyclistes, mais aussi de gros animaux sur la route devant, la S90 comprend l’atténuation de sortie de route pour limiter les dégâts et un système de conduite semi-autonome. Ce dernier fonctionne relativement bien pour garder la voiture dans sa voie, mais demeure une technologie en lente progression.
La S90 propose des modes de conduite Eco, Comfort, Dynamic et Individual, ce dernier permettant des réglages personnalisés au goût du conducteur. On remarque une différence notable entre les modes confort et dynamique, le premier procurant un roulement souple, même sur les routes abîmées, tandis que le deuxième raffermit la suspension à point sans qu’elle devienne trop punitive. Par conséquent, la S90 peut se frotter contre une vaste sélection de concurrentes dans son segment de marché : la Lincoln Continental et la Genesis G90 d’un côté ainsi que les Mercedes-Benz Classe, BMW Série 5 et Cadillac CTS de l’autre. Bref, elle procure un heureux mélange de confort, de performances et de tenue de route.
La Volvo S90 2017 est vendue à partir de 56 900 $ avant les frais de transport et de préparation. Notre version Inscription à l’essai était équipée de presque toutes les options disponibles pour atteindre 74 000 $. Pas une aubaine, mais un tarif concurrentiel dans sa catégorie, surtout aux côtés des berlines allemandes.
En passant, Volvo a confirmé certains changements qui seront bientôt apportés à la berline. Une version à empattement allongé de la S90 sera disponible pour le marché chinois, et c’est la seule que nous obtiendrons au Canada à partir du millésime 2018. On apportera possiblement des révisions à sa suspension afin de contrebalancer la longueur et le poids supplémentaires, mais on ne s’attend pas à une différence significative au chapitre de la tenue de route.
La berline S90, tout comme la familiale V90, impressionne par son haut niveau de raffinement et de douceur, sa conduite solide et son design unique. Elle n’est peut-être pas parfaite, et la marque suédoise doit améliorer son classement dans le sondage annuel de qualité initiale mené par la firme J.D. Power, mais nous croyons qu’elle fonce rapidement dans la bonne direction.