L’achat d’Opel et Vauxhall par PSA : Vers un nouvel empire?
Le 6 mars dernier, les marques Opel et Vauxhall sont passées des mains de General Motors à celles du groupe PSA (Peugeot – Citroën). Cette transaction de 1,8 milliard canadiens (1,3 milliard d’euros) fait de PSA le deuxième plus important constructeur automobile européen, derrière Volkswagen et devant Renault-Nissan. En tout, le nouveau PSA devrait vendre 2,3 millions de véhicules par année à l’échelle mondiale.
En achetant Opel et Vauxhall, PSA gagne six usines de montage, cinq sites de production de pièces, un centre d’ingénierie (Rüsselsheim, Allemagne) et 40 000 employés. Et elle ne s’embarrasse pas du plan de retraite de ces employés, GM ayant accepté de verser trois milliards de dollars pour le couvrir. Ce « détail » a sûrement été l’un des éléments qui ont entraîné, le jour même de l’annonce de la transaction, une hausse de 4% de l’action de PSA.
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Mais attention : la transaction doit recevoir une foule d’approbations réglementaires. La vente officielle ne se fera qu’à la fin de l’année 2017. En attendant, il reste la délicate question des puissants syndicats allemands à régler.
L’effet domino
Il est très rare qu’une transaction comme celle entre GM et PSA n’entraîne pas d’effet domino. PSA est dans une phase d’achat. Le groupe s’apprêterait à acheter Proton, un petit constructeur malaisien propriétaire de… Lotus. En plus d’obtenir une marque spécialisée dans les voitures sport exclusives, cet achat permettrait à PSA d’avoir des entrées en Asie.
Il y a quelques années, Sergio Marchionne, FCA (Fiat Chrysler Automobiles) avait entrepris des démarches pour être acheté par General Motors, mais la transaction ne s’est jamais matérialisée. Pourtant, Marchionne, le PDG de FCA, a toujours espéré un revirement de situation. En vendant Opel et Vauxhall, GM réduit presque à néant sa présence en Europe. Dans ce contexte, une alliance FCA–GM, qui n’était déjà pas très probable, le devient encore moins. FCA regarderait maintenant du côté de Volkswagen, un groupe qui demeure, malgré ses déboires récents, le constructeur numéro un en Europe. De son côté, Volkswagen ne s’est pas montrée intéressée. Pas encore, serait-on tenté d’écrire…
Il y a présentement une forte tendance à la consolidation (Mitsubishi est récemment passée aux mains de Renault–Nissan). D’ici quelques années, il ne serait pas surprenant que seulement trois ou quatre constructeurs, responsables d’une foule de marques plus ou moins importantes, régissent le monde de l’automobile.
Est-ce une bonne chose?