Ford Focus RS 2017 : conduire de côté
À peu près tout a été écrit à propos de la RS, cette Focus à quatre roues motrices qui est dotée d’un quatre cylindres 2,3 litres EcoBoost développant la bagatelle de 350 chevaux et autant de couple.
Construite chez Ford en Allemagne, elle accélère de 0 à 100 km/h en 5,1 secondes selon les données de l’AJAC (Association des journalistes automobiles du Canada). Une reprise entre 80 et 120 km/h ne demande que 4,3 secondes. Grâce à son châssis renforcé, son rouage intégral et sa suspension ajustable, la RS n’a rien de la Focus SE de tante Louisette.
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L’été dernier, j’ai pu faire un très court essai de cette nouvelle coqueluche des amateurs de performance. La voiture m’avait royalement impressionné, autant par ses capacités d’accélération et de décélération que par sa tenue de route tout simplement prodigieuse et par sa direction d’une exquise précision. J’avais été tout aussi impressionné par la raideur de sa suspension.
La technologie au service du plaisir
C’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai renoué avec la Focus RS la semaine dernière, lors d’essais organisés par Ford au complexe motorisé Mécaglisse. J’avais particulièrement hâte de tester le fameux mode Drift. Ce mode envoie 70% de la cavalerie aux roues arrière, puis la totalité de ce 70% à la roue extérieure pour amorcer la dérive. Ensuite, le système envoie le couple aux deux roues arrière, ce qui aide à maintenir la glissade du train arrière, d’où son nom Drift.
J’avais hâte de voir ce que ce mode donnerait sur une surface glacée ou enneigée. Ou les deux. Tout d’abord, il convient de préciser que chacun des modes de conduite (Normal, Sport, Track et Drift) est bien déterminé et il n’est point besoin de se concentrer pour tenter de déceler les différences entre eux. On les sent très bien!
Envoye Ken, viens t’essayer!
Sur la neige et la glace, avec des pneus cloutés, le mode Drift est facile à utiliser et il permet d’exploiter au maximum les différents systèmes de contrôle et le rouage intégral. Après quelques essais et erreurs, les dérobades sont très bien contrôlées, ce qui fait passer les plus poches pour des Ken Block. Si toutefois, le pied droit était trop enthousiaste, les systèmes de sécurité interviendraient avant la fatalité. À l’approche d’une courbe, il est aisé de faire pointer le devant dans la bonne direction tant la voiture est bien équilibrée... Après quelques tours de pratique, évidemment. Nous pouvions laisser la boîte manuelle sur le second rapport, la vitesse maximale atteinte n’étant pas suffisamment élevée.
Un mode à apprivoiser
C’est bien beau conduire de côté, mais je me questionne sur l’utilité, ou même la légitimité de ce mode Drift. Tout d’abord, et Ford est clair sur ce point, on ne doit pas exploiter ce mode sur les routes publiques. Il faut une piste ou un endroit suffisamment vaste et sécuritaire. C’est l’évidence même.
J’imagine que le propriétaire d’une Focus RS essaie le mode Drift quelques fois pour impressionner les copains et s’impressionner lui-même, puis l’oublie. D’ailleurs, les opérations pour activer ce mode sont assez complexes et on ne peut pas décider de passer du mode Sport au mode Drift, par exemple, pour profiter d’une belle courbe qui approche.
Au moins, pendant quelques heures, j’ai presque eu l’impression d’être Ken Block. Mais lui, il fait ça sur l’asphalte et il n’a absolument pas besoin d’un mode Drift pour conduire de côté!