Lexus NX 200t 2017 : la prestance avant la substance
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Pour diverses raisons qu’il serait fastidieux d’énumérer ici, et qui nous entraîneraient dans une étude approfondie des méandres de la psychologie humaine, le marché des VUS compacts de luxe se développe à une vitesse ahurissante.
Toyota, donc Lexus, pourtant toujours à l’affût d’un marché lucratif, a mis du temps à envahir celui-ci. Lorsque la marque nippone a dévoilé son NX en 2015, les Acura RDX, Audi Q5, BMW X3 et autres Mercedes-Benz GLK (devenu GLC) s’étaient déjà solidement implantés dans cet intéressant territoire. Est-ce que Lexus a bien utilisé ce temps?
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Oui et non. Au chapitre du style, le NX se démarque de ses concurrents… et comment! C’est encore plus frappant lorsqu’il est doté de l’ensemble F SPORT comme l’exemplaire que nous avons essayé. Les lignes acérées aux angles aigus, les phares agressifs soulignés par une bande de diodes « à la Nike », des Z stylisés partout, quelquefois chromés, quelquefois noirs, quelquefois de la même couleur que la carrosserie. Ce design tout en angles se continue dans l’habitacle. On adore ou on déteste.
Les apparences sont tellement importantes
Comme c’est souvent le cas, les lignes ont beau être éclatées, ce qui se trouve dessous est tout à fait conventionnel. Prenons le tableau de bord en exemple. Le premier coup d’œil est impressionnant : toutes les commandes sont là où on les attend, les jauges se consultent facilement, la position de conduite est très correcte… Bref, sous la couverture, ça pourrait être le tableau de bord d’une Corolla. La montre en moins.
On note toutefois quelques excentricités. Abandonnant peu à peu la première génération du Remote Touch (un petit levier à manipuler comme un joystick, mais beaucoup moins convivial), Lexus propose sur ses nouveaux modèles une petite surface tactile comme celle que l’on retrouve sur un ordinateur portable, déposée près du levier de vitesses, à portée de mains. En glissant un doigt sur cette surface, on peut se promener dans les différents menus de l’écran central de sept pouces.
Pour confirmer une information ou un choix, il suffit de taper un petit coup sur cette surface. Si la manipulation de cet accessoire fonctionne très bien à l’arrêt, il en va tout autrement en conduisant... Tenter d’être précis du doigt en conduisant sur un réseau routier bombardé demande une motricité fine olympienne. Et comme la mienne aurait de la difficulté à se qualifier pour l’équipe locale, mon utilisation du Remote Touch a été, disons, chaotique.
Sinon, l’habitacle du NX est tout à fait Lexus, en ce sens que les matériaux sont de première qualité, que leur assemblage est parfait et que le silence de roulement est évident. Les sièges avant font preuve d’un grand confort, mais la banquette arrière souffre des dimensions réduites du véhicule et le confort y est donc passable. Les puits de roue arrière empiétant allègrement dans l’ouverture des portes, prendre place à bord pourrait s’avérer difficile pour les personnes à mobilité réduite.
Les dimensions du coffre sont dans la moyenne de la catégorie. Il est plus petit que celui des Acura RDX et BMW X3, mais il engloutit davantage que celui des Audi Q3 et Mercedes-Benz GLA. Notons qu’à quelques litres près, il est égal à celui du Porsche Macan (500 à 1 545 litres pour le NX contre 500 à 1 500 pour le Macan).
Un turbo, ça peut être gourmand!
Sous son capot, le Lexus NX a droit à deux moteurs. La version NX 300h est mue par un quatre cylindres 2,5 litres atmosphérique couplé à un moteur électrique. L’ensemble donne 194 chevaux. Le NX que nous avions pour l’essai était plutôt le NX 200t dont le quatre cylindres 2,0 litres turbo développe 235 chevaux à 4 800 tr/min pour un couple de 258 livres-pied livrés entre 1 650 et 4 000 tr/min. Le rouage intégral est entraîné par une boîte automatique à six rapports.
Lors de notre semaine, notre consommation d’essence s’est établie à 10,8 litres/100 km selon mes calculs (136,13 litres pour 1 257 km), alors que l’ordinateur de bord a plutôt calculé 10,5. Dans les deux cas, je trouve que c’est assez élevé. Une moyenne sous les 10 litres/100 km serait plus acceptable. En plus, le NX 200t exige du super.
Ce moteur fournit des performances très correctes, mais pas explosives. Le 0-100 km/h demande 8,6 secondes ce qui, de nos jours, n’impressionne guère. Un dépassement entre 80 et 120 km/h, par exemple, prend 5,5 secondes, ce qui est plus conforme aux exigences actuelles. Et ce temps pourrait même être un tantinet plus bas si la boîte automatique à six rapports était un peu plus dégourdie quand vient le temps de rétrograder. Heureusement, en conduite normale, elle sait se faire oublier.
La fidélité, c’est payant
Malgré ses airs de petit tyrannosaurus rex, le Lexus NX 2017 est un véhicule bien placide. Il tient la route avec conviction, sa direction est vivante — même si elle gagnerait à être un peu plus ferme — et sa suspension représente un bon compromis entre sportivité et confort. D’aucuns s’ennuieront du dynamisme d’un BMW X3!
Le Lexus NX fait face à une vive concurrence et, outre son physique, il ne se démarque pas vraiment. Heureusement pour lui, sa proverbiale fidélité devrait le servir. Comme quoi, même dans un monde où l’éphémère est roi et où le physique passe avant la substance, certaines vieilles valeurs ont toujours leur place.