Honda Civic Coupé 2017 : le retour des casquettes à l’envers!
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La Honda Civic demeure l’une des voitures les plus vendues au Canada. Malgré elle, serions-nous portés à écrire. Car, il faut bien l’avouer, la Civic s’est passablement cherchée ces dernières années. Je possède un modèle 2009 et je confirme que la qualité des matériaux ainsi que de la construction (sans parler de l’absence de plaisir au volant) étaient loin des standards des années 80 et 90. Heureusement, 2017 a amené avec elle une nouvelle génération de Civic où l’agrément de conduite semble avoir repris ses droits. Le Guide de l’auto a récemment pu faire l’essai d’une Civic Coupé Touring.
Même si cette version à deux portes ne connaîtra jamais le succès de la berline, comptant pour à peine 10% des ventes, plusieurs lui trouvent un petit quelque chose que la berline, ou la nouvelle hatchback, n’ont pas. Question style, nous ne nous prononcerons pas.
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Quand Honda fait de l’humour
Cependant, nous allons nous prononcer sur le résultat de ce style! La forme du toit, qui descend vers l’arrière, demande certes quelques contorsions pour accéder aux places arrière, mais rien de dramatique, surtout que les coupés s’adressent généralement à une clientèle jeune. L’espace pour les jambes est étonnant tandis que celui pour la tête est très juste. Deux adultes le moindrement corpulents s’y sentiront à l’étroit. Sans doute dans un élan humoristique, Honda a installé une troisième ceinture…
D’un autre côté, il est notoire que la plupart des propriétaires de Civic Coupé ne transporteront que des sacs d’épicerie sur cette banquette. Les sièges avant, par contre, ne m’ont pas déçu et j’ai bien apprécié leur confort. Même les « grands six pieds » devraient s’y sentir à l’aise. En tout cas, un 5’6’’ l’est.
Aussi tributaire du style, le coffre écope, étant moins volumineux que celui de la berline (343 litres contre 428). Celui de la Civic Hatchback se moque des deux autres avec ses 728 litres… avec les dossiers relevés. Baissés, on fait face à 1 308 litres dans la version à hayon. L’ouverture du coffre du coupé est relativement grande, une agréable surprise, mais le seuil est plutôt élevé.
Le turbo, svp
La Civic que Honda Canada nous a prêtée pour cet essai se mouvait grâce à un quatre cylindres 1,5 litre turbo développant 174 chevaux à 6 000 tr/min et un couple de 162 livres-pied entre 1 700 et 5 500 tr/min. Ce moteur équipe les versions Touring et EX-T, réservant le 2,0 litres atmosphérique à la LX de base. Si vous aimez avoir du plaisir au volant, c’est le 1,5 turbo qu’il vous faut! Ce moteur est souple, affectionne les hauts régimes, son turbo ne présente aucun délai et sa sonorité en accélération n’est pas vilaine du tout.
Dans la Civic Coupe EX-T, le 1,5 turbo peut être associé à une boîte manuelle à six rapports. La livrée Touring, elle, ne reçoit qu’une automatique de type CVT. Il se peut que certains lecteurs aient soudainement un haut-le-cœur mais, avant de courir à la toilette la plus proche, rassurez-vous. Cette CVT fait certes hurler le moteur tant que l’on n’a pas relâché l’accélérateur, mais sinon, elle assume sa tâche avec professionnalisme et, après quelques heures, on finit par oublier qu’il ne s’agit pas d’une automatique « normale ».
Pour s’amuser un peu, il y a le mode Sport qui fait augmenter le nombre de tours-minute de façon quasi brutale. À 100 km/h, par exemple, en mode D, le compte-tours affiche 1 800 tr/min. En plaçant le levier sur le S, l’aiguille monte à 3 200! Ce genre de réaction peut devenir agaçant, ce n’est toutefois pas le cas ici.
Lors de ma semaine d’essai, j’ai obtenu une moyenne de 6,3 l/100 km (6,9 selon mes calculs personnels : 44,4 litres pour 645 km). Puisque j’ai quelquefois abusé de la vivacité du moteur, cette moyenne me satisfait. D’autant plus que le 1,5 turbo se contente d’essence ordinaire.
Puits de roue, sources de bruit
Sur la route, l’irritant majeur provient des puits de roue avant, très mal isolés. Les bruits de la route envahissent l’habitacle au point où, après quelques mètres, l’on relâche l’accélérateur, convaincu que l’on roule sur une surface inappropriée. Les pneus, des Continental ProContact TX 215/50R17, y sont peut-être pour quelque chose. J’aurais aimé essayer la même voiture, sur les mêmes surfaces, avec des pneus différents.
Donc, pour contrer le bruit de la route ou des pneus, ou des deux, on monte le volume de la radio. Deuxième irritant. Ce foutu système audio ne possède pas de boutons rotatifs. Il faut passer par l’écran dont les touches sont très petites, ce qui demande de constamment quitter la route des yeux...
Heureusement, les commandes sont dupliquées sur le volant, mais pour baisser le volume rapidement ou pour trouver une station de radio facilement, rien n’a encore égalé les bons vieux boutons rotatifs. Même Ford a compris ça en passant au SYNC 3… Au moins, l’intégration des diverses applications se fait assez aisément et un démuni technologique comme moi qui se rappelle avec nostalgie sa vieille Smith-Corona peut s’y retrouver, c’est pour dire!
Châssis, source de bonheur
Dans le fond, ce qui compte, c’est que le châssis soit au point et celui de la Civic l’est! Les suspensions qui y sont accrochées ont juste ce qu’il faut de rigidité et de souplesse, tandis que la direction est d’une grande vivacité et d’une impressionnante précision, surtout lorsque l’on pilote de façon inspirée. Beaucoup de constructeurs devraient s’en inspirer. La CVT réagit sans délai aux commandes placées derrière le volant et il l’on se prend vite pour Andrew Ranger - le talent en moins, l’âge en plus!
Bref, la Honda Civic Coupé 2017 est l’interprétation moderne des bonnes vieilles Civic amusantes à conduire qui ont marqué une génération. Il ne reste plus qu’à lui souhaiter une fiabilité et une valeur de revente « comme dans le temps », ce qui ne devrait pas être un problème!