Volkswagen Passat 2017 : née en Allemagne, mais élevée aux États-Unis
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Il y a plusieurs années, la Volkswagen Passat jouissait d’un certain prestige, se mesurant avantageusement aux pointures solides qu’étaient les Honda Accord et Toyota Camry. Aujourd’hui, ce segment du marché n’est plus l’ombre de ce qu’il était et les voitures qui le composent n’ont plus l’aura d’antan. Cependant, il continue de générer des profits, ce qui explique les efforts que les constructeurs y investissent.
Il y a quelques semaines, le Guide de l’auto mettait la main sur une Passat Highline 2017. Cette Passat suprême, si l’on peut dire, est munie d’un V6 de 3,6 litres. Si, par les années passées, il était possible d’avoir une Passat mue par les quatre roues, ce n’est plus le cas. Maintenant, seules les roues avant sont motrices. Si vous voulez l’intégrale dans une Passat neuve, il faudra vous tourner vers la CC qui est, en fait, une Passat avec du style.
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Une Passat? Où ça?
La Passat est une voiture éminemment anonyme et la couleur gris urano qui recouvrait la carrosserie de notre exemplaire n’arrangeait pas la situation. Dans l’habitacle, toutefois, c’est nettement plus jojo. Malgré la présence de plastiques gris foncé, plusieurs parties en cuir de couleur contrastante et des boiseries bien agencées amènent beaucoup de luminosité. Soulignons que nous avions la version la plus huppée. Les livrées de base sont bien moins nanties.
Dans la catégorie « moins nantie », on ne peut passer sous silence l’absence de volant chauffant, et ce, même si notre exemplaire coûtait tout près de 40 000 $, avant les taxes et les frais de transport et de préparation… Heureusement, le confort des sièges, autant à l’avant qu’à l’arrière, compense, tout comme l’espace habitable, vraiment généreux. Les espaces de rangement sont nombreux et le coffre est l’un des plus grands de sa catégorie, dominé seulement par celui de la Ford Fusion et celui de la Hyundai Sonata mais éclipsant, de peu, celui des Chevrolet Malibu, Honda Accord et Toyota Camry.
V6 + DSG = 9,3
Sous le capot de la Passat, on retrouve à la base un quatre cylindres 1,8 litre de 170 chevaux et qui convient parfaitement à la berline germano-américaine. Mais c’est plutôt un modèle doté du V6 3,6 litres — plus cher, évidemment — que Volkswagen nous a prêté. Malgré sa cylindrée doublée, ce 3,6 ne développe pas le double de chevaux! Néanmoins, ses 280 chevaux ne sont pas à dédaigner. Ni son couple de 258 livres-pied à 2 500 tr/min.
Une seule boîte est offerte dans la Passat, peu importe le moteur. Il s’agit d’une automatique DSG à six rapports. Les lettres DSG désignent une boîte à double embrayage, ce qui lui permet de passer les rapports plus rapidement. Comme on l’a déjà vu, les roues avant sont motrices.
Comment se comportent ces éléments réunis? Pas mal du tout! Il ne faut surtout pas se fier à la sonorité de tracteur qui provient du moteur quand on le démarre par temps froid. Peu importe la situation, le 3,6 litres ne semble jamais travailler fort. À 100 km/h, sur le sixième rapport, il tourne à 1 900 tr/min, ce qui n’a toutefois plus rien d’exceptionnel aujourd’hui puisque plusieurs moteurs n’affichent que 1 600 tr/min à cette vitesse.
Quoi qu’il en soit, après deux semaines où j’ai parcouru plus de 1 300 km (c’était pendant la période des Fêtes), la majorité sur les autoroutes et les routes secondaires montagneuses de l’Estrie, ma consommation moyenne s’est établie à 9,3 l/100 km/h (126,53 litres pour 1 360 km). Il est plus difficile de se fier à l’ordinateur de bord, car il a la désolante habitude de remettre la consommation moyenne à zéro après une certaine période d’arrêt. On ne peut donc pas avoir la consommation à long terme. Remarquez que la plupart des ordinateurs sont plutôt optimistes mais, au moins, ils donnent une idée générale de la consommation. S’il y a une façon d’avoir la consommation à long terme dans une Passat 2017, je ne l’ai pas trouvée!
Traction contrôlée
La boîte de vitesses fonctionne de façon très transparente et fait tout ce qu’on lui demande sans coup férir. Les ingénieurs ont aussi fait du bon boulot en ce qui a trait à la traction. À moins de vraiment écraser le champignon, on ne ressent aucun effet de couple dans le volant, soit cette désagréable impression que chacune des roues veut tirer la voiture de son bord.
On ne peut désactiver le contrôle de la traction dans la Passat (si oui, légalement s’entend, dites-moi comment!). Cependant, même dans quelques pouces de neige recouvrant une surface glacée, le contrôle de la traction n’est pas trop autoritaire. La direction ne pèche pas par excès de précision ou de retour d’informations et le boudin du volant est un peu mince. J’imagine que les Américains adorent…
Au final, la Volkswagen Passat ne révolutionne rien mais ne fait rien de très mal non plus. De toute évidence, elle répond maintenant mieux aux goûts de nos voisins du Sud. D’autant plus qu’elle est construite au Tennessee. Difficile de croire que Volkswagen peut aussi faire une Golf R!