Jeep Renegade 2016 : trop beau pour être vrai
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Lorsqu’est venu le temps de concocter un nouveau Jeep, les dessinateurs de l’auguste marque américaine se sont éclatés. Vraiment éclatés! Ce qui en a résulté est un VUS sous-compact pour le moins original, que l’on adore… ou que l’on déteste. Une chose est sûre, le Renegade a du Jeep dans le nez!
D’ailleurs, il suffit de compter le nombre de références à l’histoire de Jeep ou aux capacités hors route légendaires des véhicules de cette marque pour avoir un sourire au visage. Partout, sur et dans le Renegade on retrouve de petits dessins de la grille à sept fentes ou des incrustations du mot Jeep. Quelquefois c’est évident, mais souvent ces fioritures sont bien cachées. De quoi amuser les enfants pendant quelques heures!
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Si le style du Renegade se démarque, le reste aussi… mais pas toujours positivement. Dès que l’on monte à bord, on remarque les immenses piliers A (entre le pare-brise et les vitres latérales), tellement imposants qu’ils bloquent la vue lorsque l’on négocie un coin de rue. Au moins, on se dit que si jamais on capotait, le toit ne s’effondrerait pas sur notre tête. Heureusement, les rétroviseurs sont de bonnes dimensions. Autre bémol, le manque d’espaces de rangement. Le coffre à gants, par exemple, est de type atomique. En effet, il ne peut contenir qu’un atome. Ou deux en forçant. Le Renegade se reprend toutefois avec son système multimédia Uconnect 6.5 optionnel, facile à comprendre et à opérer.
Les sièges avant, même s’ils supportent bien les cuisses, peuvent devenir inconfortables à la longue. Surtout celui de droite, où l’espace pour les pieds est restreint. Mon dos, plus sensible que la moyenne faut-il avouer, a aussi bien peu apprécié la banquette arrière, trop dure et à l’assise trop droite. Au moins, il y a amplement d’espace pour la tête.
Un véhicule qui a du coffre!
L’aire de chargement offre un espace dans la bonne moyenne, soit de 525 litres (dossier de la banquette relevé) à 1 440 litres (dossier de la banquette baissé). C’est, à quelques décilitres près, la même contenance que le Chevrolet Trax et que le Fiat 500X, ce qui est tout à fait normal puisque le Renegade et le 500X sont construits sur la même plate-forme. C'est aussi plus petit que ce qu’offrent les Honda HR-V et Subaru Crosstrek, davantage toutefois que les Mazda CX-3 et Nissan JUKE. Je n’ai pas calculé la grandeur de l’ouverture du coffre des VUS sous-compacts, mais j’estime que celle du Jeep Renegade 2016 est la plus grande de toutes. Parfait pour transporter de gros objets.
Et la mécanique?
Le Renegade que Jeep nous avait prêté était mû par un quatre cylindres 2,4 litres développant 180 chevaux et un couple de 175 livres-pied, marié à une boîte automatique à neuf rapports et à un rouage 4x4 Active Drive.
Notre exemplaire souffrait d’un ralenti très irrégulier à froid. Ce moteur pourrait consommer moins; lors de notre semaine d’essai, nous avons obtenu une moyenne de 10,6 l/100 km (92,80 litres pour 873 km), ce qui est nettement supérieur aux 7,5 l/100 km (autoroute) et 9,9 pour la ville promis par Jeep. Et que plusieurs modèles concurrents.
La boîte de vitesses est l’infâme ZF à neuf rapports que l’on tente d’aimer… La programmation de cette transmission me laisse encore pantois. Sur le Renegade essayé, elle était très lente à réagir en rétrogradation et le kickdown que l’on apprécie lorsque vient le moment de doubler, par exemple, mettait un temps fou à se manifester. On apprend rapidement à être patient ou à écraser le champignon une ou deux secondes avant le moment habituel. En conduite pépère, comme ce véhicule le sera sans doute la plupart du temps, cela ne cause aucun problème. Mais pour se sortir d’un mauvais pas, ce n’est pas l’idéal.
Ça dépend toujours à quoi on le compare…
Sur la route, le Jeep Renegade 2016 offre somme toute une expérience très correcte. La direction n’est pas des plus vives, mais après avoir conduit un Wrangler, on la trouve d’une précision chirurgicale! Même remarque pour la douceur de roulement, étonnante. Cependant, il faut oublier toute intention sportive. Autant la suspension — indépendante aux quatre roues — que la dimension des pneus (255/55R18) et la garde au sol élevée (203 mm) favorisent le confort ou la conduite hors route. En passant, le Renegade doté du 2,4 litres et du rouage 4x4 peut remorquer jusqu’à 907 kilos (2 000 livres).
Pour ce qui est des compétences en hors route, la version Trailhawk, facilement reconnaissable grâce à ses crochets rouges à l’avant et à l’arrière, fait partie de la catégorie Rambo. La version mise à l’essai pour cet article, 75e anniversaire, fait un peu plus Rambobino, mais peut soutenir la comparaison avec n’importe quel autre véhicule de la catégorie. Les livrées deux roues motrices (traction) sont des Rambobinette.
Les plus perspicaces auront noté que le 75e anniversaire de Jeep s’est déroulé en 2016 (les premiers Jeep ont vu le jour en 1941). Cette édition commémorative n’est pas de retour en 2017, du moins sur le Renegade.
Au bas des chartes de ventes
Le Jeep Renegade avait pour mandat de remplacer le vieillissant duo Jeep Compass/Patriot. Mais un prix trop élevé, une apparence un zeste trop éclatée et des problèmes de fiabilité initiale l’ont relégué au bas des ventes. En 2016 (janvier à novembre) au Canada, il s’est vendu 3 706 Renegade contre 11 816 Compass/Patriot, un duo pourtant en fin de carrière. Durant la même période, il s’est vendu 11 131 Honda HR-V, 8 583 Chevrolet Trax, 5 745 Mitsubishi RVR et 8 742 Mazda CX-3. À titre de comparaison, il s’est vendu seulement 737 Fiat 500X.
Le Jeep Renegade? Joli, point.