Mitsubishi Endeavor, les honneurs de la différence
La marque Mitsubishi est établie au Canada depuis seulement sept ans. Ainsi, le passé de même que les activités mondiales de ce fabricant nous sont pratiquement inconnus. Les amateurs de course connaissent, bien sûr, le nom de Ralliart et les performances exceptionnelles des véhicules 4x4 dans des courses aussi prestigieuses que le rallye Paris-Dakar. Pour la majorité des Québécois, cependant, le nom Mitsubishi demeure synonyme de véhicules bon marché. Dommage. Les consommateurs passent ainsi à côté de véhicules fort intéressants, comme l’Endeavor.
A ses débuts au Canada, Mitsubishi proposait des véhicules loin d’être des parangons de modernité, ce qui lui a causé des torts considérables. Par exemple, le Montero, un VUS de grand format, datait déjà de plusieurs années lorsqu’il est débarqué chez nous. L’Endeavor, lui, est de conception beaucoup plus récente. Même s’il a déjà la moitié d’une décennie derrière la calan dre, quasiment une éternité dans le domaine automobile, l’Endeavor est encore très actuel.
Ce VUS de format intermédiaire affiche des lignes résolument jolies (c’est une question de goût, remarquez) et très modernes. Il doit son style baroudeur à ses flancs sculptés, à sa carrosserie aux angles prononcés et à sa galerie de toit. Dans l’habitacle, les designers du Endeavor ont su résister à l’envie d’offrir une troisième rangée de sièges, contrairement à la plupart des constructeurs qui ont succombé au péché. Élément de vente peut-être intéressant, cette troisième banquette se révèle toutefois généralement aussi facile à atteindre qu’un humain travaillant au service à la clientèle d’une compagnie de téléphonie cellulaire et aussi confortable qu’un poteau de téléphone. Félicitations à Mitsubishi pour son bon jugement.
Les boutons du tableau de bord
Mais on ne peut pas avoir un bon jugement partout… Le tableau de bord, au demeurant très fonctionnel, présente en son centre une excroissance aussi visible qu’un gros bouton blanc sur le bout du nez. On aimerait bien pouvoir « péter » l’écran qui y est incorporé, mais on se priverait alors de l’écran GPS de la version LTD. Sur les autres versions, cet écran affiche diverses informations, quelquefois utiles, quelquefois moins. Pour le reste, l’Endeavor présente un habitacle fort confortable et silencieux, sauf, peut-être, en accélération. La qualité des matériaux est digne de mention, tout comme le confort des sièges. Les passagers s’assoyant à l’arrière ont droit à beaucoup d’espace. Le coffre est aussi très vaste et lorsque les dossiers du siège arrière sont baissés, ils forment un fond plat qui invite toujours une connaissance ou un voisin à déclarer de façon anodine : « Le bureau que je dois apporter à l’appartement de ma fille “fitterait” bien là-dedans… » Bonne idée, la vitre du hayon ouvre séparément, ce qui permet de transporter des objets longs (comme des 2x4) sans avoir à rouler avec le hayon ouvert.
Un seul moteur est proposé. Il s’agit d’un V6 de 3,8 litres de 225 chevaux et 255 livres-pied de couple. Même si le véhicule ne présente pas un poids particulièrement plume (près de 1 900 kg), ce moteur permet des performances tout à fait respectables tout en consommant peu, compte tenu de la catégorie. Et la consommation serait encore meilleure si l’Endeavor pouvait compter sur une transmission automatique à cinq rapports plutôt que quatre comme c’est présentement le cas. À peu près tous les concurrents proposent désormais au moins cinq rapports. La boîte présente un mode manuel des moins intéressants en conduite normale, mais qui se révèle assurément très utile lorsqu’une remorque est attachée à l’arrière.
Pas un VUS urbain
Le modèle SE de base se contente de la traction (roues avant motrices) tandis que les SE AWD et Limited AWD, comme leur nom l’indique, ont droit à l’intégrale. Ici, l’expérience de Mitsubishi dans différents rallyes de haut niveau est tangible. Sa garde au sol élevée (211 mm) et son couple généreux disponible à bas régime n’en font pas nécessairement un Hummer, mais lui permettent de se tirer d’embarras mieux que beaucoup de ses concurrents. Si votre chalet est situé au bout du dernier rang de St- Amédée-les-Pompons et que votre chaloupe et sa remorque ne pèsent pas plus de 1 588 kg (3 500 lb), l’Endeavor AWD pourrait bien être fait pour vous ! La conduite d’un Endeavor, sans être une expérience inoubliable, n’en demeure pas moins fort agréable.
La direction est certes un peu déconnectée de la réalité, mais la tenue de cap n’en souffre pas, même à des vitesses légalement exagérées. Les suspensions, indépendantes aux quatre roues, ne s’offusquent pas des mauvaises routes bien que, à l’occasion, elles sont un peu dures. Mitsubishi a doté tous ses Endeavor de six coussins gonflables (frontaux, latéraux et rideaux), de freins ABS et d’un système de contrôle de la traction et de la stabilité latérale. À n’en pas douter, c’est un véhicule bien meilleur que ce que l’on serait porté à croire. Ses qualités dynamiques et esthétiques et la garantie de base qui l’accompagne devraient suffire à lui assurer une meilleure diffusion. Malheureusement, la perception du public envers Mitsubishi entraîne une valeur de revente très faible.
FEU VERT
Lignes plaisantes
Habitacle confortable
Performances très correctes
Moteur assez économe
Excellente garantie
FEU ROUGE
Transmission automatique à quatre rapports seulement
Esthétisme du tableau de bord douteux
Valeur de revente décourageante
Prix assez élevés