Le V2V se précise de plus en plus
Depuis déjà quelques années, les lecteurs du Guide de l’auto sont familiers avec l’acronyme V2V, pour Vehicle to Vehicle ou, si vous préférez, véhicule à véhicule.
Dans le Guide de l’auto 2015, nous traitions de cette technologie, alors encore à ses balbutiements. Cet article avait été écrit à l’été 2014. Deux années et demie plus tard, l’équivalent d’un millénaire dans le domaine de la technologie, la situation a beaucoup évolué. La voiture autonome n’appartient plus à quelques constructeurs audacieux à la recherche d’un coup de pub. Aujourd’hui, chacun de nous peut toucher à la voiture autonome, du moins en partie. Les détecteurs d’angles morts, les régulateurs de vitesse adaptatifs et les systèmes de freinages d’urgence qui se généralisent ne sont que quelques exemples.
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La technologie V2V, pour sa part, permet aux voitures de communiquer entre elles, en particulier pour signaler leur présence. Ainsi, si une voiture est immobilisée dans une pente descendante, donc impossible à voir pour un conducteur qui s’en vient et qui monte la côte, elle enverrait un signal que la seconde voiture capterait. En connaissant la position exacte de la voiture arrêtée, la seconde voiture prendrait d’elle-même les actions nécessaires pour éviter une collision. Il ne s’agit que d’une des innombrables situations où le V2V serait utile.
Le principal obstacle à la technologie V2V était bien plus législatif que technique. Voilà que le département des transports américain (ou le DOT, l’équivalent de Transports Canada) vient de préciser sa ligne directrice.
Selon le DOT, le V2V permettrait d’éviter jusqu’à 80% des accidents qui ne sont pas causés par l’alcool ou la négligence. Une des exigences, qui semble logique à première vue, mais sans doute pas évidente à appliquer, requiert que les constructeurs s’entendent avec le DOT pour établir un protocole unique. Dans un premier temps, les voitures communiqueront entre elles. Ensuite, elles communiqueront avec les infrastructures comme les feux de circulation, par exemple (le V2I, ou Vehicle to Infrastructure). Ces derniers pourraient demeurer au vert si les conditions le permettent pour éviter une file d’attente et ainsi réduire la congestion.
Une période de 90 jours vient d’être instaurée. Pendant ces trois mois, les commentaires des différents intervenants seront pris en considération. Ensuite, une proposition sera adoptée. Il faudra ensuite plusieurs mois, peut-être jusqu’à deux ans, avant que cette proposition soit finale. Pour le moment, la proposition veut que 50% des véhicules soient équipés du V2V deux ans après la proposition finale, et 100% après quatre ans. Les constructeurs sont aussi invités à développer une technologie V2V qui pourrait facilement s’adapter aux voitures plus âgées.
De plus, le DOT exige que les constructeurs se penchent sur l’épineux problème de la cybersécurité. Le V2V devra envoyer des messages anonymes (aucune information sur le conducteur, la marque de la voiture, le numéro de plaque, etc.). Aussi, les messages seront brefs, autant en durée qu’en distance (plus ou moins 900 mètres) et ne seront pas sauvegardés. Sans doute plus facile à dire qu’à faire!
Avec ces plus récentes informations du DOT, la conduite autonome semble vouloir prendre deux formes. Chaque voiture pourra éventuellement se contrôler elle-même et demeurer sur la route et éviter des obstacles grâce aux radars, lidars et caméras embarquées. Le V2V pour sa part, s’occupera des « relations » entre les voitures.
L’avenir s’annonce passionnant. Surtout pour ceux qui n’aiment pas conduire!