Mercedes-Benz Classe B, une classe à part
Nos voisins américains ont snobé cette petite Mercedes-Benz de Classe B sous prétexte qu’elle n’était pas digne de leur marché, étant jugée trop petite. J’ai des collègues journalistes américains qui ont quasiment traité les consommateurs canadiens de niais parce que cette Mercedes-Benz était commercialisée avec succès dans notre pays. Je suis certain qu’ils doivent nous trouver fort intelligents de nos jours puisque cette petite voiture propose sécurité, solidité et polyvalence en plus d’offrir le prestige incontournable de la marque et une consommation de carburant très raisonnable. Un élément qui était ignoré par les Américains il y a quelques mois encore.
Il faut d’ailleurs souligner que ce modèle est une exclusivité bien canadienne pour notre continent. Justement parce que les consommateurs canadiens sont en mesure de reconnaître la valeur des véhicules aux dimensions plus compactes mais capables de répondre aux besoins de bien des gens qui sont plus pragmatiques qu’exhibitionnistes.
Dictée par la fonction
Il faut tout d’abord souligner que ce véhicule est court. Il est en effet plus court qu’une Mazda5, qu’une Kia Rondo ou encore qu’une Chevrolet HHR, pour ne citer que ces modèles. Les concepteurs ont dessiné une silhouette qui n’est pas sans ressembler à celle de la Classe R, elle aussi conçue pour optimiser l’habitabilité, mais dans une catégorie plus imposante et luxueuse. Cette approche plaît ou ne plaît pas, mais chose certaine, le véhicule a bien vieilli sur le plan visuel, ce qui n’est pas mal étant donné que la carrosserie a été mise au point en fonction d’offrir la meilleure habitabilité possible.
Il faut également préciser que ces formes ont aussi été dictées par un élément de sécurité sous-jacent à la plate-forme de cette voiture. En effet, celle-ci est de type sandwich alors qu’elle permet au moteur et à la transmission de passer sous le plancher de l’habitacle en cas d’impact. Bref, malgré sa petite taille, cette voiture propose la même sécurité que les grosses Mercedes-Benz. Cette configuration particulière a également pour effet d’offrir une assise relativement élevée pour les sièges avant et arrière et la sensation est assez singulière, la première fois qu’on monte à bord et qu’on est assis plus haut qu’à l’habitude.
Dans l’habitacle, on ne retrouve pas le même luxe que dans une voiture de classe S par exemple, mais tout est quand même à la hauteur de la réputation de la marque. Les matériaux sont de qualité, l’assemblage impeccable et le design sobre mais équilibré. Les gens peu habitués aux voitures à l’étoile d’argent sont toujours surpris de trouver que les sièges sont fermes, très fermes. Cela peut déranger au premier contact, mais on les apprécie au fil des kilomètres. La capacité de chargement de cette voiture est inférieure à plusieurs modèles de cette catégorie, mais il est possible d’agencer la soute à bagages de multiples façons. D’ailleurs, le niveau du plancher peut être abaissé ou soulevé.
La performance se paye
La version de base de la B200 est un moteur quatre cylindres de 2,0 litres d’une puissance de 134 chevaux. Il est couplé à une boîte manuelle à cinq rapports et il est possible de commander une transmission CVT en option. Et c’est là que le bât blesse : les performances de ce moteur sont correctes, tout au plus. Avec la boîte manuelle, cela peut toujours aller, mais plusieurs ont de la difficulté à accepter les performances moyennes proposées par la transmission CVT. Il est vrai qu’il faut être patient si on met le levier de vitesses en position de conduite normale. En fait, pour obtenir des performances correctes, il suffit de placer le levier en position S pour Sport, et c’est nettement mieux. Il y a une façon bien simple de remédier au problème de manque de puissance de la B200, c’est de commander la version turbocompressée de ce même moteur 2,0 litres. La puissance est alors de 193 chevaux.
La boîte de vitesses de série est une transmission manuelle à six rapports tandis que l’automatique de type CVT est également offerte. Par contre, le prix devient alors presque prohibitif pour une voiture de cette dimension. À vous de décider si vous faites partie des gens qui jugent les voitures en raison de leur gabarit. Peu importe le moteur choisi, la B200 est une traction et la configuration de la plateforme empêche l’arrivée d’une version 4Matic. Quoi qu’il en soit, cette voiture propose une tenue de route sans surprise, stable en virage et dont le roulis est bien maîtrisé. La direction est précise bien qu’un peu paresseuse. Comme c’est souvent le cas avec une traction, la voiture devient passablement sous-vireuse lorsque poussée dans les virages.
Mais comme il s’agit d’un véhicule à vocation familiale, le risque de reproduire ces conditions devrait être occasionnel. En conclusion, malgré ses dimensions réduites et la possibilité de faire grimper la facture à un prix généralement inconnu pour sa catégorie, la B200 est une voiture solide et pratique, dont la sécurité est à prendre en considération.
FEU VERT
Sécurité rassurante
Tenue de route sans histoire
Bonne habitabilité
Finition sérieuse
Places arrière correctes
FEU ROUGE
Certaines commandes irritantes
Moteur de base anémique
Version turbo chère
Moteur bruyant