Bentley Bentayga 2017 : George V et Guillaume II
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À l’approche du jour du souvenir, le 11 novembre, qui commémore la fin de la Grande Guerre (1914-1918), pourquoi ne pas se remémorer un peu d’histoire? Et quoi de mieux que le Bentley Bentayga pour le faire?
Lors de la Première Guerre mondiale, l’Angleterre — en voie de devenir une démocratie — avait alors le bon George V comme roi, le grand-père de la Reine Élisabeth II, eh oui, celle qui est toujours légalement notre chef d’État.
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Or, George avait un petit problème, car son principal ennemi, le kaiser (empereur) allemand Guillaume II était nul autre que son cousin! Il faut dire qu’au XIXe siècle, il y a eu beaucoup de mélanges dans les monarchies européennes, ce qui a donné cette drôle de situation familiale du début du XXe siècle. D’ailleurs, ces deux bonshommes étaient les cousins du tsar Nicolas II de Russie.
L’ironie de l’histoire, donc, a poussé deux cousins à se faire la Guerre. Quand la famille se chamaille, quelle tristesse…
Pour en revenir à notre petite histoire, avec la défaite de l’Allemagne en 1918, vint la fin de l’Empire allemand, et par conséquent le besoin d’avoir un kaiser. De leur côté, les Britanniques ont continué à faire leurs affaires, et à construire des autos. Toutefois, des circonstances économiques particulières ont fait qu’en 2016, Bentley, la marque britannique par excellence appartient au groupe Volkswagen.
Laissez-moi vous dire que lorsque George et Guillaume collaborèrent enfin, nous eûmes droit à tout un résultat!
En état de choc
Le Bentley Bentayga 2017 est un véhicule qui choque, dès le départ. Son prix de base se situe aux alentours de 268 000 $ au Canada, et si l’on ajoute des options, on frôle rapidement 380 000 $. C’est plus que la valeur moyenne d’une propriété sur l’île de Montréal! En fait, quand on cherche à connaître le prix d’un véhicule du genre, c’est que nous n’avons pas les moyens de l’acheter…
D’ailleurs, comme chaque véhicule est fabriqué à la main — ce qui explique un délai de livraison d’au moins 6 mois — il est difficile de savoir combien coûte réellement un Bentayga. On peut configurer son Bentayga en ligne, mais il est possible d’opter pour une couleur personnalisée, ou encore pour un intérieur garni d’un cuir ou d’un bois particulier.
En ouvrant la portière pour la première fois, on est frappé par l’ensemble. Pas par les formes, loin de là, mais plutôt par la qualité des matériaux. En tant que chroniqueur automobile, du cuir dans les voitures, j’en vois une quantité exagérée, justement assez pour différentier la cuirette du vrai cuir. Dans le Bentayga, il s’agit de la meilleure qualité qu’il est possible de trouver. On le sent au toucher, mais aussi à l’odeur. On se croirait dans un vieux cigar lounge réservé aux membres de l’aristocratie britannique de l’époque victorienne.
Il en va de même pour les boiseries et le métal : la quintessence, je vous dis! Chaque chose que l’on aperçoit dans la voiture est authentique, réelle. Il n’y a pas d’imitations dans une Bentley!
Côté taille, le Bentayga est similaire à un Audi Q7. On a donc des places arrière et un coffre corrects. Mais bon, tant qu’il peut accueillir des sacs de golf… Je vois mal quelqu’un aller chercher une boîte mesurant huit pieds au Ikea en Bentley Bentayga!
Le système d’infodivertissement présente d’immenses améliorations par rapport aux versions précédentes dans d’autres produits Bentley, avec une interface bien plus simple à utiliser, similaire au logiciel que l’on retrouve dans les produits Volkswagen.
À cela s’ajoute une myriade de capteurs électroniques pour voir à votre sécurité. Avouons-le, se promener dans un VUS de ce prix est stressant, surtout quand on est journaliste et qu’il ne nous appartient pas. On regarde nerveusement deux fois plutôt qu’une avant de changer de voie, et on ne tient pas pour acquis que le petit monsieur avec sa vieille fourgonnette rouillée va faire son arrêt à l’intersection.
Le système actif qui garde la voiture dans sa voie est énervant, toutefois. Il ne fonctionne tout simplement pas bien. Lors de l’essai, il pleuvait et le véhicule était sale, certes, mais il essayait constamment de s’envoyer dans le muret de sécurité. Très déplaisant. J’ai cherché comment désactiver le système, mais dans le menu de la voiture, je ne pouvais que lui demander d’intervenir plus rapidement, ou plus tard. En fin de compte, c’est sur un petit bouton caché sur un levier derrière le volant qu’il fallait appuyer. À moi la faute, puisque cette information était inscrite dans le manuel du propriétaire, un chef-d’œuvre littéraire que personne ne lit…
Performant comme j’ai rarement vu
Le moteur du Bentayga a quelque chose d’aussi particulier que la finition du véhicule. Oubliez les V8 et V10, on parle ici d’un W12 biturbo, d’une cylindrée de 6 litres! C’est comme si l’on imbriquait deux V6.
Ce moteur produit 600 chevaux et un couple de 664 livres-pied, ce qui permet au VUS de franchir le 0-100 km/h un peu plus de 4 secondes et atteindre une vitesse de 301 km/h. La boîte automatique à huit rapports fait un travail remarquable en mode automatique, mais en mode manuel, elle est lente à réagir : avec tout ce couple, inutile de rétrograder au-delà de ce que la voiture vous suggère. En conduite normale, le rouage intégral est calibré pour envoyer 60% du couple à l’arrière, et 40% à l’avant.
Nouvelle tendance dans l’industrie, le Bentayga n’a pas une batterie de 12 volts, mais plutôt de 48 volts, ce qui lui permet de compter sur plusieurs accessoires électriques farfelus, comme des barres antiroulis contrôlées par moteurs électriques. Je dis « farfelus », cependant, ces gadgets font du Bentayga un VUS qui rivalise en agilité avec le Porsche Cayenne Turbo S, un autre lointain cousin.
Bref, le Bentayga, on l’apprécie avant tout pour son confort! La suspension pneumatique adaptative que l’on retrouve dans le véhicule fait un travail divin en supprimant la sensation des trous et bosses, même sur les chaussées défoncées de Montréal...
Autant le dire, le Bentayga est d’un confort inédit, et livre des performances se rapprochant davantage de celles d’une voiture sport que d’un VUS. Sachez toutefois que le Tesla Model X est moins cher, électrique, et plus rapide! Il est vrai que pour 200 000 $, on peut avoir un Model X P100D qui effectue le 0-100 en 3,1 secondes! En fait, il est plus rapide sur le 0-100 km/h, mais en vitesse pure, il ne tient pas la route, étant limité à 250 km/h.
Toutefois, la principale différence entre ces deux véhicules réside dans la finition! Ne vous en déplaise, les produits Tesla se comparent à ceux d’une Honda Accord Touring en termes de qualité des matériaux, ce qui est très bien dans l’absolue, mais pour un véhicule de plus de 100 000 $, on s’attend à mieux. Mais une Bentley, c’est avant tout cette impression d’être un salon roulant, qui accélère comme une Porsche.
Ce qui plaît le plus concernant le Bentayga, c’est qu’il a su garder un charme anglais, qui rend justement sa conduite si spéciale. Oubliez le prix, si vous en avez les moyens, et venez voir ce que George et Guillaume ont créé en unissant leurs forces! Vous serez transporté dans un univers exclusif, raffiné, voire onirique.