Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio 2017 : parmi les grands noms de l’automobile
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Les Italiens font rarement les choses à moitié. Généralement reconnus pour leur sang bouillant et leur caractère fort, ils ont créé quelques-unes des automobiles les plus marquantes, toutes catégorie, nationalité et décennie confondues. Encore aujourd’hui, les noms Ferrari, Lamborghini, Lancia, Bizzarini, Lancia, Maserati et Isotta Fraschini rappellent que l’automobile est, d’abord, une affaire de passion.
Parmi ces marques mythiques, il y a Alfa Romeo. Les Alfistis, ces gens qui voient la marque jusque dans leur soupe, s’émeuvent à la simple évocation des noms Giulietta, Spider Veloce, Typo 33 Stradale, Alfasud, Montreal (eh oui, une Alfa Romeo Montreal a déjà été produite à près de 4 000 exemplaires… qui n’ont pas été importés en Amérique! Mais le représentant chez LaSalle Alfa Romeo en a une. J’arrête avant d’abuser de la parenthèse), Alfetta GTV6 et combien d’autres. Désormais, il faut aussi compter la Giulia Quadrifoglio parmi les Alfa Romeo les plus désirables.
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Une berline de 505 chevaux
La Quadrifoglio, c’est une Giulia, mais gonflée à 505 chevaux à 6 500 tours/minute grâce à un V6 biturbo de 2,9 litres dérivé du 3,9 litres de la Ferrari California. Excusez du peu… Quant au couple, ce moteur génère 443 livres-pied disponible entre 2 500 et 5 000 tours/minute. Du solide. La boîte à huit rapports expédie la cavalerie aux roues arrière via un arbre de transmission en fibre de carbone (toutes les Giulia, même celles à moteur 2,0 litres, ont droit à un tel arbre).
Le conducteur peut choisir entre quatre modes (Advanced Efficiency, Natural – ou normal si vous préférez – Dynamic et Race). Les différents modes de ce système baptisé DNA chez Alfa sont plus agressifs que ceux que l’on retrouve dans les Giulia 2,0 litres, même le Advanced Efficiency. Imaginez le désarroi de l’ordinateur à qui l’on demande de tempérer 505 chevaux!
Le mode Dynamic est nettement plus acéré que dans la Giulia 2,0 litres et il est même possible que la (belle) sonorité de l’échappement en vienne à taper sur les nerfs durant de longues randonnées. Via ce mode, la suspension devient beaucoup plus ferme. Ce n’est pas encore du béton comme dans la 4C, par contre. Essayé sur une piste, il s’est avéré assez permissif, mais une fois la permission terminée, son intervention est autoritaire et peut royalement limiter la vitesse en sortie de courbe.
Le DNA de la Quadrifoglio compte un mode de plus que celui de la 2,0 litres, le mode Race. Qui aurait pu être baptisé « Si-tu-l’échappes-t’es-dans-le-caca ». Lorsque ce mode est sélectionné, aucun système d’intervention n’est en fonction. C’est le pilote contre 505 chevaux, et la sonorité quasi brutale de l’échappement ne laisse place à aucune interprétation.
Comme le faisait remarquer un collègue, un mode intermédiaire « I » entre le D et le Race serait le bienvenu. Peut-être que le gars du marketing n’aimerait pas le terme IDNA… La boîte automatique répond avec une belle rapidité même si elle n’est pas à double embrayage. Heureusement, il y a un mode manuel et c’est ainsi qu’il faut piloter une Quadrifoglio! D’ailleurs, les Européens auront la chance d’avoir une vraie manuelle.
Superdirection
Si la direction de la Giulia 2,0 litres est impressionnante, que dire de celle de la Quadrifoglio? Elle est ultraprécise, directe et la voiture pointe là où l’on veut qu’elle pointe, au moment où on le veut. Les freins sont évidemment à la hauteur et les Pirelli P Zero Corsa 245/35ZR18 à l’avant et 285/30ZR18 à l’arrière coûteront une fortune à remplacer, mais sont responsables d’une tenue de route supérieure.
Même si Alfa Romeo n’a pas divulgué le poids de sa bête, il peut être estimé aux alentours de 1 630 kilos, un poids presque plume. Une Quadrifoglio parfaitement originale à boîte automatique a tourné au Nürburgring en 7 minutes 32 secondes (7:39 avec la manuelle), éclipsant ainsi les temps des Lamborghini Aventador LP 700-4 et autres Porsche Panamera Turbo. Alfa Romeo promet un 0-100 km/h en 3,9 secondes et une vitesse de pointe de 315 km/h. Respect.
La Quadrifoglio se différencie de sa consœur moins puissante de plusieurs façons. Outre une mécanique plus explosive, on remarque, entre autres, les évents sur le capot et deux prises d’air dans la partie inférieure du bouclier avant amenant l’air dans des radiateurs bien visibles et deux paires d’échappements disposés en biais. L’aileron arrière, le capot et la lèvre inférieure avant sont en fibre de carbone (le toit aussi donc on oublie le toit ouvrant).
Alfa Passion
Dès que l’on pose les fesses dans un des sièges très bien moulés (que les personnes plus enveloppées risquent de moins apprécier), on se sent dans une voiture particulière, ne serait-ce que parce que le bouton de démarrage est placé sur le volant, à la manière de Ferrari. Ce volant est quasiment une œuvre d’art, mêlant alcantara, cuir, fibre de carbone, aluminium et surpiqûres rouges. C’est bien beau, toutefois, ça ne donne pas plus d’espace aux pieds des passagers arrière! En plus, le dossier est fixe pour des raisons de rigidité alors qu’on peut l’abaisser dans la 2,0 litres.
L’essai de la Giulia (2,0 litres) et de la Giulia Ti (2,0 litres) m’avait quelquefois fait penser à la BMW Série 3. C’est encore plus vrai avec la Quadrifoglio qui cible directement des voitures comme les Mercedes-AMG C 63 S ou la BMW M3, mais en ajoutant une bonne dose de puissance. De là à dire que la Quadrifoglio est une M3 avec de la passion, il n’y a qu’un pas… Quadrifoglio veut dire trèfle à quatre feuilles. On a de la chance!
L’Alfa Romeo Quadrifoglio devrait arriver chez les concessionnaires vers la fin de 2016 et les versions plus sages suivront au début de 2017. Le prix de cette bombe devrait tourner aux alentours de 70 000 $ US, on ne sait pas encore celui pour le Canada.