Porsche : de la route à la piste
Comme mentionné dans mon article relatant à quel point il était devenu facile de faire du hors route en Porsche Cayenne, le Guide de l’auto a eu le plaisir de faire partie du Porsche East Performance Tour.
Rapidement, il s’agit d’un événement qui a lieu durant trois jours, auquel des participants canadiens peuvent s’inscrire pour quelques… milliers de dollars!
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Et qu’est-ce que l’on obtient pour cette somme? Les participants se suivent à travers de beaux paysages, s’arrêtant assez souvent pour changer de véhicule, afin de pouvoir essayer toutes les voitures faisant partie du convoi (Porsche 911 Targa 4S, Targa S, Carrera S, Carrera 4S, etc.).
Bien entendu, ils arrêtent dans de beaux hôtels pour dormir, mais là n’est pas l’intérêt. L’intérêt de cet événement a eu lieu lors de la dernière journée.
Nous sommes arrivés à Calabogie, une petite ville une heure à l’ouest d’Ottawa. Là se trouve l’un des plus beaux circuits routiers en Amérique du Nord.
Après avoir parcouru des centaines de kilomètres en trois jours, sans aucune préparation particulière, nous avons mis nos Porsche sur le circuit, où, pendant quelques heures, nous nous sommes amusés comme des fous.
Ça sentait les freins, les pneus ont souffert, mais en dépit de ça, nous sommes retournés, dans les mêmes voitures, vers Ottawa.
Cette activité est probablement ce qui décrit le mieux un véhicule Porsche en 2016.
La Porsche 911 s’est embourgeoisée. Elle est bien moins extrême qu’avant, et en fait, elle est devenue une bonne routière. Assis confortablement à son bord, on dévore les kilomètres sans broncher, même sur des routes plates, longues et ennuyeuses. La Boxster, quant à elle, même si elle est moins confortable que la 911, s’avère une voiture plus que convenable pour les longues distances.
Autrement dit, ces Porsche sont bien plus douillettes que par le passé. Et pourtant, en piste, elles font des ravages. Quelles que soient les versions que j’ai essayées, j’ai été surpris par leur précision d’exécution, de voir à quel point elles sont prévisibles en piste.
Pour vous donner une bonne idée, imaginez que la majorité de notre groupe n’avait aucune expérience de piste. Après seulement une heure à piloter sur le circuit de Calabogie qui, rappelons-le, représente tout un défi technique, la plupart des conducteurs filaient à vive allure, comme s’il s’agissait d’une banale activité exécutée chaque semaine.
Cette confiance rapidement acquise est le fruit d’une calibration divine, et d’un design soigné.
Le Porsche East Performance Tour a permis à des gens de découvrir l’essentiel de la gamme, dans des conditions variées. Quelle meilleure manière pour le constructeur que de démontrer la polyvalence de ses véhicules?
Sincèrement, quelle époque fantastique que la nôtre, où se payer une Porsche 911 n’est même plus un compromis! Imaginez, vous achetez une Carrera 4S. Vous avez une voiture de tourisme confortable sur quatre roues motrices pour le quotidien et en moins de deux, vous avez également une machine à dominer la piste.
Avec l’électrification de la marque qui débutera d’ici deux ans via l’arrivée de la Mission E, il est intéressant de prendre le temps de s’arrêter pour constater la position que Porsche occupe présentement. Survivra-t-elle au monde de demain? Une chose est certaine, à voir la passion qui anime encore l’équipe de cette marque, parions que la Mission E n’aura pas à se tenir trop loin des pistes de course.
Boxster, 911, et quatre roues motrices
Tant qu’à y être, pourquoi ne pas partager quelques notes plus précises sur le comportement en piste des différentes voitures?
Commençons par la Boxster.
Sans grande surprise, c’est la Porsche la plus accessible, étant la plus petite, la plus légère, bref, c’est la voiture que l’on apprécie le plus rapidement. Sans artifice, on succombe à la précision qui nous est offerte par son volant et par son quatre cylindres turbo qui envoie au rancart les V6 et V8 atmosphériques de ce monde.
Concernant la 911, toutefois, c’est une autre histoire. La version à quatre roues motrices offre une assurance virtuelle, au sens où si vous laissez les aides à la conduite électroniques activées, vous n’aurez presque rien à faire. Si vous commettez la moindre erreur, comme freiner au mauvais moment ou accélérer brusquement avant d’être complètement sorti d’une courbe, les ordinateurs de la voiture contrôlent individuellement les roues pour assurer votre sécurité, ainsi que vos performances.
Pendant ma jeune carrière, j’ai eu la chance de conduire en piste beaucoup plus souvent que bien des gens ne le feront au cours de leur vie. Et j’en suis infiniment heureux. Tout ça pour dire que sans me prendre pour un expert en pilotage, je suis capable de reconnaître de graves erreurs de pilotages en piste, qui dans une auto plus vieille vous enverraient directement dans le mur. Or, au volant de la 911 à quatre roues motrices, il n’y a rien à faire, la voiture continue d’aller là où l’on pointe le volant.
La version à propulsion de la 911 est plus plaisante en piste. Avec les roues avant libres de toute motricité, on a une direction plus précise et plus légère. Qui plus est, pas de sous-virage caractéristique aux véhicules à quatre roues motrices. Eh oui, même si les roues arrière de la 911 peuvent tourner légèrement, dépendamment du modèle, la version à quatre roues motrices souffre malgré tout des défauts du rouage intégral en piste.
Cela dit, même la 911 à propulsion et la Boxster bénéficient d’un bon système électronique, lequel a transformé des gens ordinaires en bons pilotes en quelques heures.
Un peu comme pour le Cayenne en mode hors route, faire du circuit au volant de sportives Porsche est devenu facile, mais tout de même amusant. Décidément, ce sont de belles machines qui méritent le respect de tout amateur d’automobiles.