Honda Civic 2016 : un retour au sommet de son art
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
Autant j’appréciais les vertus de la Honda Civic dans les années 90 et début 2000, autant j’étais déçu des dernières générations. Depuis 2012, la Civic s’était drôlement embourgeoisée, elle qui semblait avoir été conçue beaucoup plus par une équipe d’ingénieurs que par le crayon d’un designer et d’une équipe de passionnés. Son style était banal et sa conduite peu emballante. Elle n’était pas devenue une mauvaise voiture — elle est toujours demeurée la plus vendue au Canada —, mais disons qu’elle avait perdu son âme.
Au moment où Hyundai présentait une Elantra entièrement remaniée, modèle qui aurait finalement pu réussir à ravir le titre à la Civic, Honda a répliqué juste au bon moment en introduisant la 10e génération de sa voiture compacte. Ce n’est que récemment que j’ai eu la chance de prendre le volant de cette Civic 2016 lors d’un essai régulier et j’ai retrouvé tout ce qui faisait son charme dans le passé, enfin presque.
- À lire aussi: Voici la version de production de la Honda Civic Hatchback 2017
- À lire aussi: La Serial One entièrement restaurée, première voiture Honda en Amérique
Enfin du caractère
Côté style, il faut quand même un peu de temps pour s’habituer aux nouvelles lignes de la voiture, mais il faut avouer que c’est typé et c’est tant mieux. La Civic a retrouvé un peu de caractère et le tout est principalement apporté par son design de type fastback qui s’apparente à un coupé. Le pilier arrière s’étire loin dans le coffre, on croirait un hayon. Les feux arrière de type boomerang deviennent également l’élément clé de la signature visuelle de cette Civic alors que l’avant est maintenant plus sophistiqué et distingué.
Profitant d’une nouvelle plate-forme globale, la Civic a pris du galon. Elle est plus longue et plus large, même chose pour son empattement. Sa transformation est telle que mes deux experts à la maison, habitués de deviner le véhicule d’essai chaque semaine, ont été bernés par cette Honda, énumérant quelques berlines intermédiaires issues de marques prestigieuses. Il faut aussi avouer que nous avions la livrée Touring, la plus cossue, qui se distingue notamment par ses jantes de 17 pouces au design fort réussi.
Deux nouveaux moteurs
Sous le capot, on a droit à deux nouvelles mécaniques. On a mis au rencart le quatre cylindres de 1,8 litre qui générait 143 chevaux pour le remplacer dans les livrées de base par un autre quatre cylindres mais, cette fois, de 2,0 litres, ce qui porte sa puissance à 158 chevaux pour un couple de 138 lb-pi. On peut le jumeler avec une excellente boîte manuelle à six rapports dans le cas de la moins nantie de Civic, la DX.
Dès que l’on opte pour la LX et plus, on impose la boîte automatique à variation continue, et c’est malheureux. Pourquoi pas plus de flexibilité dans le cas de la manuelle? D’ailleurs, la boîte CVT est sans doute ce qui nous épate le moins dans le cas de la nouvelle Civic. Elle est un mal nécessaire et on l’accepte au nom d’une réduction de la consommation.
Dès que vous optez pour les deux livrées les plus cossues, EX-T et Touring, vous avez droit à un moteur un peu plus exclusif, un quatre cylindres de 1,5 litre. Oui, sa cylindrée est inférieure, mais le secret de ce dernier, c’est la turbocompression, ce qui porte sa puissance à 174 chevaux. C’est surtout son couple de 162 lb-pi développé dès 1 800 tr/min qui se révèle son véritable attrait. Il rehausse le comportement du véhicule en ajoutant une dose de pep en accélération initiale.
C’est à l’intérieur que la transformation est le plus apprécié. Exit le tableau de bord à deux étages ultratechno de l’ancienne génération. On a conservé la même touche de modernité, mais dans un aménagement beaucoup mieux réussi. La qualité des matériaux est sans reproche, tout comme l’assemblage. On a l’impression que le luxe est supérieur à ce que l’on retrouve normalement dans une voiture de cette gamme. On aime le nouvel écran tactile et la compatibilité avec Apple CarPlay, car ça facilite grandement l’opération des éléments de connectivité.
Côté prix, il est possible d’acheter une Civic pour un peu plus de 16 000 $ — sans climatiseur —, mais si vous optez pour la Touring, il faudra compter près de 27 000 $, ce qui n’est pas rien pour une voiture compacte. Toutefois, on obtient une longue liste d’équipements comprenant notamment un système de navigation, des sièges chauffants à l’avant et à l’arrière ainsi qu’une chaîne audio supérieure.
Sur la route
Malgré ses dimensions supérieures, cette 10e génération de la Civic est un peu plus légère que par le passé, ce qui lui permet de conserver son agilité. Sa nouvelle suspension, sa direction révisée et ses freins un peu plus mordants lui procurent exactement le raffinement et le plaisir de conduite que l’on appréciait de la Civic dans le passé.
La boîte CVT inhibe un peu le plaisir de conduite, principalement sous forte accélération, alors que le moteur semble s’emballer. Elle empêche aussi le moteur de décélérer la voiture lorsque l’on retire le pied de l’accélérateur, ce qu’un mode manuel ou des palonniers permettraient de compenser.
On a bien aimé le nouveau moteur turbocompressé, surtout pour sa réactivité. On contrôle la voiture du bout du pied, avec un bon niveau de précision et la puissance est disponible sans délai. La bonne nouvelle, c’est que le moteur ne consomme pas plus que celui de 2,0 litres offert dans les autres livrées et il s’abreuve d’essence ordinaire, ce qui n’apporte pas de déboursé supplémentaire à la pompe.
Grâce à cette nouvelle génération, il y a fort à parier que la Civic conservera son titre de la voiture la plus vendue.