Infiniti Q60 Red Sport 2017 : un coupé sport pour le vrai monde
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N’est-ce pas une erreur, quand nous, journalistes automobiles, évaluons toutes les voitures de la même manière? Ne serait-il pas plus juste pour une Toyota Avalon d’être évaluée dans l’optique de ce que recherchent les acheteurs de son segment, versus une espèce d’absolu où elle se retrouvera comparée à une Porsche 911 GT3 RS?
C’est un peu le dilemme qui m’a frappé lorsqu’est venu le temps d’écrire sur l’Infiniti Q60. Pourquoi? Parce que si l’on compare la Q60 à une Porsche, la pauvre n’a aucune chance. Même contre une BMW Série 4 ou une Mercedes-Benz Classe C Coupé, la Q60 n’a pas les mêmes qualités dynamiques.
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Mais si, justement, ce réflexe, de se référer aux qualités dynamiques, était mauvais? Quel acheteur de Q60 ira mettre son auto sur une piste de course? Il est juste d’affirmer que 99%, si ce n’est pas davantage, des Q60 vendues ne verront jamais une piste de course. Pourquoi mettre tant l’accent alors, sur l’aspect « prête à affronter la piste »? Pourquoi ne pas se concentrer sur l’aspect « performer dans le vrai monde »?
Parce que lorsque vient le temps de rouler sur la rue, la Q60 impressionne pas mal, et l’on se surprend à l’aimer, beaucoup.
Style recherché, mais un peu anonyme
Tout d’abord, avouez que ce qui vous a frappé en premier, c’est son style! Travaillée à la perfection, la Q60 est sans doute la plus belle voiture à être sortie des ateliers Infiniti au cours des dernières années. Chaque courbe a été étudiée et placée délibérément pour créer des émotions chez l’observateur.
Dans l’habitacle, que l’on constate plutôt similaire à celui de la berline Q50, on a la même impression de qualité. Surtout en blanc, c’est un bel intérieur. Côté design, cependant, il aurait été bon de revoir l’interface graphique du système multimédia. Oui, les fonctionnalités sont complètes, mais les graphiques et couleurs utilisés ne font pas assez haut de gamme.
Revenons à l’extérieur. La voiture que nous avons essayée est la variante Red Sport, la plus puissante, la plus sportive. Comment différencions-nous la Red Sport des versions « normales » et Silver Sport? Sur la version normale, on retrouve l’écusson Q60, sur la Silver Sport, il y a un S argenté à côté du Q60, et sur la version Red Sport, un S rouge figure à côté de l’écusson Q60.
Plusieurs reprochent à la Q60 Red Sport un manque de signes distinctifs, comme sur une BMW M3 par rapport à une Série 3 ordinaire. Justement, Infiniti n’a pas fait de Red Sport sa division M et, finalement, la Q60 est déjà assez extrême comme ça. Sinon, on serait tombé dans le mauvais goût.
Dans le vrai monde
L’Infiniti Q60 2017 s’adresse aux gens « qui aiment se faire plaisir ». Quand on voit les places arrière plutôt symboliques de la voiture, on comprend que ce n’est pas une familiale.
La Q60 est disponible avec trois moteurs. D’abord, un quatre cylindres turbo de 2,0 litres en version de base, bon pour 208 chevaux. Pour le reste, il y a le V6 biturbo de 3,0 litres, de 300 chevaux, ou de 400 chevaux pour la Red Sport. Les 100 chevaux additionnels sont une gracieuseté des turbos qui poussent plus de pression, ainsi que de toute la quincaillerie nécessaire à maintenir cette pression additionnelle.
Dans tous les cas, on parle d’un rouage intégral, et d’une boîte automatique à sept rapports. Un total de 400 chevaux et quatre roues motrices, voilà une belle recette! La voiture n’est pas trop puissante, et de ce fait, on peut utiliser toute sa puissance sans avoir peur de déraper, comme avec une Dodge Charger SRT Hellcat par exemple.
La boîte automatique à sept rapports fait un travail honnête, répondant bien aux accélérations. À titre d’exemple, elle est bien supérieure à la boîte à huit rapports installée dans la Lexus RC 350, sa concurrente.
L’Infiniti Q60 Red Sport 2017 bénéficie d’une suspension plus sportive que les autres, et malgré tout, on apprécie son confort, même sur les mauvaises chaussées.
En mentionnant les qualités dynamiques de la voiture, en introduction, je faisais principalement référence au châssis, conçue pour la route, et à la direction. La Q60, comme la Q50, emploie un système où le volant ne communique plus mécaniquement avec les roues, sauf en cas d’urgence. À la place, des moteurs retransmettent les commandes aux roues, privant le conducteur des vibrations normales que l’on ressent dans le volant, vibrations porteuses d’informations utiles à la conduite en piste.
Dans le vrai monde, ce système corrige automatiquement la trajectoire de la voiture, faisant que nous n’avons pas à constamment rectifier notre trajet afin de palier les imperfections de la chaussée. L’expérience est relaxante, en fin de compte, surtout quand on considère que le bouclier de sécurité électronique disponible en option permet à l’auto de suivre les lignes sur l’autoroute. Ça, combiné à un régulateur de vitesse intelligent, donne l’impression que l’on a presque affaire à une Tesla…
En conclusion, une puissance abondante, utilisable, et beaucoup de confort, font de la Q60 une voiture parfaite pour le quotidien. Vous aurez une bagnole rapide, qui vous fera vivre de bons moments. Elle n’est peut-être pas pensée pour la piste comme le seraient ses rivales allemandes, mais dans le vrai monde, la Q60 s’apprécie autant, sinon plus. Toutes les performances d’une M4 sans les inconvénients, c’est ce que propose l’Infiniti Q60 Red Sport 2017!