Ford Focus RS 2016 : M. Block, je vous salue
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Bien peu de véhicules ont reçu une aussi grande couverture médiatique cette année que la Ford Focus RS. Depuis que Ford avait laissé filtrer la rumeur voulant que la dernière descendante de la mythique lignée de voitures de rallye européenne allait être vendue ici, nous étions à la recherche des moindres détails. On a tout d'abord appris qu'elle troquerait la traction de la génération précédente pour un rouage intégral à vectorisation de couple. Puis, on a su qu'elle disposerait de plus de 320 chevaux. Ensuite, on a entendu des rumeurs annonçant que c'était le quatre cylindres EcoBoost de 2,3 litres, popularisé dans la Ford Mustang, qui trônerait sous son capot.
Finalement, on l'a vu apparaître dans sa robe bleutée (un superbe bleu métallisé légèrement plus foncé, qui n'a en fin de compte jamais été offert) : fort de ses 350 chevaux et de son couple de 350 livres-pied, le bolide a fait couler plus d'encre que n'importe quel modèle Ford cette année. Quand on sait que la Shelby GT350 et la Ford GT ont aussi été lancées dans la même période, c'est impressionnant! Ses performances sur papier l'approchaient d'un supercar. Les masses se sont excitées devant le fait que la seule boîte de vitesses offerte soit une manuelle à six rapports. Son désormais célèbre Drift Mode a même attiré l'attention de certaines législations, qui ont tenté de le rendre illégal.
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Bref, disons que j'étais TRÈS fébrile lorsqu'est venu mon tour de prendre le volant de la compacte bleue!
Pareil, mais pas pareil...
Impossible de confondre la RS avec une Focus ordinaire : en plus du bleu pâle légèrement métallisé qui la revêt, la voiture est parée d'un ensemble de bas de caisse hyperagressif, d'un large aileron noir ainsi que de grosses roues de la même teinte. Pas de doute, on s'apprête à conduire quelque chose de spécial.
Une fois la portière ouverte, on s’installe sur les bancs RECARO. On réalise immédiatement qu'ils sont conçus pour vous maintenir en place; les supports latéraux sont très larges et vous enserreront les côtes (surtout si vous êtes de forte corpulence). Si ces sièges sont plus confortables que ceux de la Fiesta ST, il n'en demeure pas moins qu'une balade de quelques heures vous laissera courbaturé (ce n'est pas uniquement la faute des sièges, mais nous y reviendrons...). Pour le reste, on n'est pas trop dépaysé : il s'agit d'une Focus, ni plus ni moins. Les compteurs sont faciles à lire, le pommeau du levier de vitesse est bien placé (quoiqu'un peu long) et le système SYNC trône au centre de la console.
Il y a une procédure lorsqu'on démarre la RS : on s'assure tout d'abord que la voiture est au neutre. Puis, on enfonce la pédale d'embrayage. Après, on appuie sur le bouton de démarrage, ce qui donne vie au quatre cylindres turbocompressé de 2,3 litres. Ensuite, on se doit de désactiver le système arrêt/redémarrage; si cette technologie est utile sur une voiture de promenade, elle n'a pas sa place dans un tel bolide. Finalement, on doit aussi enclencher le mode Sport, qui raffermit la direction et le temps de réponse de l'accélérateur (mais plus important encore, qui ouvre un volet dans le système d'échappement et permet les retours de flamme si caractéristiques d'une voiture de rallye!).
Une voiture de course, pour le meilleur… et pour le pire
Dès les premiers mètres parcourus, on se rend compte que la Focus RS n'a rien à voir avec l'autre compacte performante de Ford, la ST. L'embrayage de la RS est court. L'échappement émet une sonorité gutturale à bas régime, et si vous relâchez l'accélérateur assez rapidement, vous entendrez quelques « pop! ». Certains de mes collègues — plus vieux — ont trouvé cette fonction trop juvénile et ont préféré rouler en mode Normal, ce qui empêche les retours de flamme. Personnellement, en une semaine, je ne me suis jamais lassé de cette mélodie!
La direction est très directe, mais son rayon de braquage est de 5,7 mètres (similaire à un Dodge Durango), ce qui rend la RS difficile à déplacer dans un stationnement exigu. Sur la route par contre, cette direction est un véritable bonheur à manier, transmettant beaucoup d'informations sur ce que fait le train avant.
Sur une petite route sinueuse, il n'y a probablement pas beaucoup de véhicules plus rapides que la Focus RS : elle est nerveuse, ses suspensions maintiennent les roues au sol — votre confort est secondaire ici — et les pneus Michelin Cup 2 collent à l'asphalte comme s'ils étaient développés par Elmer's. Les accélérations sont tout bonnement prodigieuses et même si le temps de réponse du turbo est passablement long, il y a beaucoup de couple à bas régime — gracieuseté de la grosse cylindrée.
Vrai que la Focus RS est dispendieuse, puisqu'elle se vend 47 969 $. Vrai aussi que sa plus proche rivale, la Volkswagen Golf R, est moins chère, presque aussi rapide, plus confortable au quotidien et plus conviviale. Par contre, je choisirais la RS bien avant sa compétitrice allemande : ses performances explosives m'ont conquis... et tant qu'à se payer une voiture de course pour la route, autant refuser tout compromis!