Porsche 911 Carrera et Carrera S 2017, une 911 Turbo sans le nom !
Points forts |
|
---|---|
Points faibles |
|
L’année 2017 marque un pas important pour la Porsche 911 Carrera qui nous arrive sous une nouvelle génération. Et non, ce ne sont pas ses nouvelles lignes qui passeront à l’histoire, mais bien les changements apportés sous le capot arrière.
Après avoir défendu corps et âme ses moteurs atmosphériques dans les livrées de base, réservant la turbocompression à son modèle phare, Porsche cède finalement à la tendance et étend la suralimentation aux Carrera et Carrera S au nom d’une réduction de consommation et d’émissions, preuve qu’il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée.
- À lire aussi: La Grande tournée 911 : une légende Porsche à l’affiche
- À lire aussi: Porsche 911 Turbo 2017 : la 911 au top
Remarquez que la véritable 911 Turbo sera la seule à porter officiellement l’appellation « Turbo », même si les autres variantes adoptent également cette technologie de suralimentation. On ne voudrait pas diluer le prestige du modèle!
Des coups de crayon bien calculés
Chez Porsche, les designers sont d’une constance incroyable lorsque vient le temps de rafraîchir les véhicules, tellement qu’il est difficile de distinguer une nouvelle génération. On parle davantage d’évolution que de révolution. On part du modèle actuel et l’on y va de quelques coups de pinceau bien calculés afin de moderniser la voiture. On ne voudrait pas s’éloigner de l’ADN originel de la 911 et risquer de faire tourner au vinaigre une recette gagnante depuis des décennies. Les designers doivent certainement se sentir comme des lions en cage à force de se contenir!
Pour identifier la nouvelle 911, il faut regarder la grille d’admission sur le capot arrière. Les barres sont maintenant positionnées à la verticale, plutôt qu’à l’horizontale. On s’est inspiré ici de la 911 Sport Classic commercialisée récemment. Sinon, ceux qui ont l’œil fin remarqueront les nouveaux feux arrière et blocs optiques avant, deux composantes qui ne manquent jamais d’être retravaillées. Ha! les poignées de porte ont aussi été retouchées.
À bord, on a remplacé le système multimédia PCM par un nouveau, disposant d’un écran tactile multipoints. Il hérite de plusieurs fonctionnalités tout en s’avérant plus simple à utiliser dans l’ensemble. On apprécie son affichage plus gros et les caractères plus lisibles. Du reste, il n’y a pas de limite à la manière dont vous pouvez personnaliser l’habitacle. On aime bien les ceintures agencées à la couleur de la carrosserie et les sièges Sport RS, même s’ils n’offrent pratiquement aucun ajustement.
La turbocompression pour plus de puissance
Le cœur de cette Porsche 911 Carrera 2017, c’est son nouveau moteur biturbo de 3,0 litres qui développe 370 chevaux, 420 pour la version S. La puissance est donc en hausse de 20 chevaux dans les deux cas comparativement aux anciens moteurs atmosphériques de 3,4 et de 3,8 litres. On apprécie certes cette cavalerie supérieure, mais le gain principal est au niveau du couple, ce dernier atteignant son plein potentiel à un régime plus bas, et en hausse de 44 lb-pi concernant la Carrera et 43 lb-pi dans la S.
Pas de changement au chapitre des boîtes de vitesses, la manuelle à six rapports est livrable de série, mais il est difficile de ne pas conseiller la PDK automatisée à double embrayage, plus efficace et agréable en conduite quotidienne.
Une fois qu’il est démarré, on se réjouit de la sonorité du moteur qui conserve toute sa verve. C’est encore plus vrai si vous optez pour l’échappement Sport qui laisse les notes s’échapper plus librement. Toutefois, question style, on aime mieux l’échappement classique qui se compose de deux paires d’embouts placés de chaque côté à l’arrière plutôt qu’ils soient doubles et centrés.
Performances encore plus enlevantes
Si les designers doivent faire preuve de retenue, les ingénieurs peuvent s’en donner à cœur joie afin de rehausser les performances de la voiture. La puissance livrée à plus bas régime est notable, surtout en sortie de virage alors que la voiture répond plus rapidement à la relance. On est d’ailleurs surpris de constater que les ingénieurs ont su éviter tout délai de réponse, notre principale crainte face à ce moteur turbocompressé.
Même en altitude, l’induction forcée permet au moteur de conserver toute sa puissance, chose que l’on avait pu expérimenter lors de l’ascension du volcan El Teide dans la région de Tenerife, lorsque nous avions assisté au lancement du véhicule. La gestion active de la suspension, l’un des rares équipements de série, améliore la stabilité en virage tout en permettant d’abaisser le châssis de 10 mm, abaissant ainsi un peu le centre de gravité.
L’autre grande nouveauté, c’est la disponibilité d’un système de direction active de l’essieu arrière, dérivé de la 911 GT3. À grande vitesse, il facilite l’entrée en virage en faisant pivoter légèrement les roues arrière tout en diminuant le rayon de braquage en ville.
Carrera ou Carrera S?
Bien entendu, la Carrera S, vendue pour 16 000 $ supplémentaires par rapport à la livrée de base, pousse un peu plus l’expérience dynamique. Sa puissance supérieure est attribuable à une modification de la géométrie des compresseurs, à un système d’échappement moins restrictif et à quelques altérations dans l’ordinateur de gestion du moteur.
Toutes ces améliorations ont permis de retrancher 0,2 seconde au sprint du 0-100 km/h de la Porsche 911 2017 et de descendre sous les quatre secondes (3,9), une première dans le cas de la Carrera.
Les Porsche 911 Carrera (102 200 $) et Carrera S (118 200 $) 2017 sont vendues à un prix légèrement supérieur à celui des modèles de l’an dernier. Le constructeur se défend en mentionnant un niveau d’équipement un peu plus complet.
Malgré la réduction de cylindrée au profit de la turbocompression, on ne peut reprocher à la voiture de ne pas être supérieure à l’ancienne.