Genesis G90 2017 : un pas historique pour Hyundai
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L’arrivée de la Genesis G90 2017 marque un pas historique pour le constructeur coréen Hyundai, soit le lancement de sa nouvelle division de luxe Genesis. On le sait, il est pratiquement impossible pour une marque généraliste de s’imposer dans le segment des voitures de luxe, même en offrant des modèles concurrentiels. Les acheteurs veulent non seulement le prestige d’une marque, mais ils désirent également une expérience d’achat distincte, à grandeur de leurs aspirations.
C’est exactement pourquoi Hyundai déploie la même stratégie empruntée dans le passé par Honda avec Acura, Nissan avec Inifiniti et Toyota avec Lexus, c’est-à-dire posséder une division dédiée entièrement à la cause. Le défi est titanesque, car la concurrence est plus que féroce, et simplement répliquer ce qui se fait ailleurs ne sera pas un gage de succès. Tesla a réussi à percer grâce à sa stratégie 100% électrique, un pari qui lui sert bien jusqu’à présent.
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De son côté, Genesis compte non seulement miser sur ses véhicules, mais aussi sur une expérience d’achat unique. Plutôt que de développer un nouveau réseau de concessionnaires, on veut favoriser les ventes directes à travers le web, mais aussi via des boutiques implantées dans les grands centres et un service de conciergerie. Vous pourrez choisir votre modèle à travers un inventaire global, pas de négociation de prix, ils seront fixés et coulés dans le béton comme chez Tesla.
Qu’en est-il de la nouvelle G90 2017?
Si la G80, l’ancienne berline Hyundai Genesis, s’amène dans la gamme via une séance de repêchage, la G90 2017 s’avère la première vraie nouveauté de Genesis, un modèle développé et pensé à 100% pour la nouvelle marque de luxe. On frappe fort dès le départ, puisque la G90 devient le porte-étendard de Genesis, celle qui devra affronter de grandes berlines de luxe telles la BMW de Série 7, la Mercedes-Benz de Classe S et la Lexus LS. Voilà tout un défi!
Après une présentation qui semblait manquer d’enthousiasme, on craignait découvrir un véhicule en retard sur la concurrence ou qui n’apporterait rien de bien nouveau, mais la G90 a su révéler des arguments qui pourraient convaincre un peu plus d’acheteurs.
Côté style, l’effet haut de gamme est bien réussi. Il faut savoir que le groupe Hyundai/Kia compte sur Peter Schreyer à la tête de leur design global, lui qui a littéralement revitalisé les véhicules du groupe, surtout chez Kia. Malgré une palette de couleurs assez sobre, la G90 est magnifique et a peu à envier aux autres à ce chapitre. La lunette arrière de taille réduite nous fait penser à Rolls-Royce alors que les feux et les phares aux DEL apportent une belle modernité. Sa stature imposante dégage le respect et quelques éléments ajoutent une touche sportive, notamment ses jantes de 19 pouces et son échappement double à l’arrière.
Deux moteurs, deux modèles
Oubliez la complexité des gammes de modèles germaniques, la G90 n’est offerte qu’en deux versions, sans options, avec chacune une mécanique unique. La plus abordable, la G90 3.3T, dispose d’un tout nouveau moteur, un six cylindres biturbo de 3,3 litres qui développe 365 chevaux et un couple de 376 lb-pi. Le moteur est jumelé à une seule boîte de vitesses, une automatique à huit rapports, et le rouage intégral est de série. On le baptise HTRAC et s’il favorise les performances en envoyant plus de couple aux roues arrière en condition normale, il pourra en redistribuer jusqu’à 90% vers l’avant en cas de besoin.
Au sommet de la gamme, on retrouve la G90 5.0, elle qui dispose d’un moteur bien connu dans la famille, le V8 de 5,0 litres qui déploie ici 420 chevaux pour un couple à peine plus élevé que le V6, 383 lb-pi. Outre sa cavalerie supérieure, la G90 5.0 hérite de quelques équipements supplémentaires, notamment des sièges arrière à réglages électriques et ventilés. Pas de version hybride ni à haute performance, comme c’est le cas chez la concurrence. Les choix sont simples, mais beaucoup plus limités, ce qui n’aidera pas le volume de ventes.
Côté gadgets, la G90 n’est pas trop en reste face à ses rivales. Écran multimédia de bonne taille, nombreux outils de connectivité, régulateur de vitesse intelligent comprenant un système d’assistance de la direction (style semi-autonome), un pare-soleil électrique pour la lunette arrière, tout y est. La seule chose qui nous a semblé manquante, c’est un toit panoramique décent. On a droit à un petit toit ouvrant dont le cache soleil se déploie manuellement. L’instrumentation est aussi classique, alors que de nos jours, on retrouve des affichages numériques entièrement personnalisables... Bref, c’est bien, mais on demeure en reste face aux ténors du créneau.
Du reste, l’effet de prestige est bien présent à bord. Le choix des matériaux et la qualité de finition sont sans reproche. L’espace et les dégagements sont importants, d’ailleurs la G90 est plus longue, plus large et dispose d’un empattement supérieur par rapport aux versions de base de la Série 7 et la Classe S. Les nombreuses commandes sont bien regroupées et assez simples à comprendre. Pas d’écran tactile pour activer le système multimédia, on doit se rabattre sur une molette et quelques boutons.
Sur la route
Nous avons pris contact avec la voiture lors d’une randonnée d’un peu plus de 400 km entre Vancouver et Kelowna. Premier constat, la G90 est une grande routière, confortable et très silencieuse. Elle rend les longs déplacements beaucoup moins pénibles, surtout quand on est assis à l’arrière. On s’aperçoit rapidement que ses réglages sont plus axés sur le confort que sur le dynamisme. Son comportement général s’approche davantage de ce que l’on retrouve chez Lexus.
Une commande permet de sélectionner l’un des différents modes de conduite (Intelligent, Éco ou Sport), ces derniers ajustant les réglages de la suspension, de la direction, de la boîte automatique et du rouage intégral. On a tout de même perçu peu de différence une fois le mode sport activé, la voiture, surtout la direction et la suspension, demeure très molle. Un mode Sport+? Pourquoi pas!
Concernant la puissance, nous avons mis à l’essai le nouveau moteur V6 biturbo et ce dernier s’est avéré décent, notamment en raison de son couple élevé disponible à bas régime. Les accélérations initiales sont bonnes, les reprises à grande vitesse un peu moins. Le moteur a fort à faire, la G90 n’est pas un poids léger. Heureusement, la boîte à huit rapports se montre fort efficace, tirant bien profit de la puissance disponible.
Et les prix?
Les prix de la gamme G90 n’ont pas été encore dévoilés, mais si Hyundai s’est toujours démarqué par la bonne valeur de ses véhicules, dans le monde du luxe, un prix plus bas n’est pas un gage de succès. Il sera intéressant de découvrir sa stratégie car un prix moins élevé pourrait donner l’impression de produits bon marché, un mauvais signal pour ceux qui recherchent le luxe ultime.
Certes, il faudra du temps à Hyundai pour étoffer sa gamme et parvenir à convaincre les acheteurs néanmoins, il ne faut pas sous-estimer le constructeur. Souvenez-vous de la Pony et de la Stellar, on en est bien loin!