Hyundai Veracruz, la folie des grandeurs
Malgré le titre La folie des grandeurs, il ne faut pas croire que le Hyundai Veracruz soit une folie ! Loin de là. Par contre, il faut savoir que Hyundai n’a pas envie de demeurer un constructeur marginal. Depuis quelques mois, l’entreprise sud-coréenne, aidée de son partenaire Kia, est devenue le cinquième plus important producteur d’automobiles au monde. Ce n’est pas rien. Pour y arriver, Hyundai doit, un peu comme Toyota, être présent sur tous les marchés. À preuve, la nouvelle berline de luxe Genesis. Mais revenons à notre Veracruz…
Le Veracruz est le plus gros véhicule de Hyundai. Ce véhicule utilitaire sport de format intermédiaire à sept places pourrait, à la limite, être considéré comme un multisegment. Enfin, ce n’est pas tellement grave puisque ces deux catégories se chevauchent de plus en plus. Quoi qu’il en soit, le Veracruz, dont le châssis est basé sur celui du Santa Fe, reprend les lignes typiques des récents produits Hyundai, à savoir le gros H au centre de la calandre et le pli qui serpente les côtés de la carrosserie, à la manière de l’Elantra. Dans l’habitacle non plus, on ne se sent pas dépaysé. Le design du tableau de bord, la couleur de ses composantes et celle des indicateurs ainsi que la qualité des matériaux nous rappellent inévitablement les autres modèles de la marque au H écrasé.
Finition A1
Au niveau de la finition générale, on peut difficilement reprocher quoi que ce soit au Veracruz sauf, peut-être, des bas de caisse en PVC gris anthracite qui peuvent contribuer à garder le sel et le calcium des routes dans les replis de la carrosserie et ainsi accélérer l’apparition de la rouille. D’ici un ou deux ans maximum, nous le saurons ! À l’intérieur, on note des plastiques de bonne qualité et un bel agencement des couleurs. L’accès aux places avant est facile mais trouver une bonne position de conduite, quand on a un corps de rêve comme le mien, s’avère difficile. Comme le siège n’offre pas beaucoup de dégagement vers l’arrière, les grands conducteurs risquent de ne pas apprécier. Une fois bien placé, on remarque qu’on est assis haut, un peu comme dans une fourgonnette. Si la visibilité vers l’avant est bonne, on ne peut en dire autant de celle vers les trois quarts arrière, bloquée par un pilier très arqué.
Les sièges avant m’ont paru inconfortables, surtout à cause de leurs dossiers trop plats. Le volant se prend bien en main mais, comme sur d’autres produits Hyundai, son cuir est trop glissant. La banquette de deuxième rangée laisse beaucoup de dégagement pour la tête et les jambes et, malgré une assise un peu dure, offre un bon confort. Quant aux sièges de la troisième rangée, leur accès, et la sortie, est peu commode mais le dégagement pour la tête et les pieds n’est pas mauvais. Un peu plus tôt dans ce texte, j’ai utilisé le terme fourgonnette pour désigner la position de conduite du Veracruz. La comparaison peut être poussée plus loin. En fait, j’ai souvent eu l’impression que je conduisais une fourgonnette dont les portes latérales n’étaient pas coulissantes ! De plus, l’espace dévolu aux bagages est franchement impressionnant lorsque tous les sièges sont baissés, ce qui rappelle encore une fourgonnette. Le seuil est assez bas et une bande de caoutchouc recouvre le dessus du pare-chocs, lui évitant ainsi d’être égratigné. Sous le plancher, on retrouve un bac de rangement dont les compartiments sont amovibles. Astuce appréciée, cette partie du plancher demeure ouverte grâce à une petite tige. Par contre, il manque à peine un ou deux centimètres de profondeur à ce bac pour contenir un bidon de lave-glace.
Puissance silencieuse
Le Veracruz se décline en trois versions (GL, GLS et Limited) et un seul moteur est proposé. Il s’agit d’un V6 de 3,8 litres de 260 chevaux et 257 livres-pied de couple. Ce moteur offre des prestations fort relevées et sa consommation demeure dans les normes. De plus, il prend de l’essence régulière, un détail fort apprécié ! La transmission est une automatique à six rapports dont les passages quelquefois lents ne doivent pas faire oublier la douceur d’opération. Elle contribue à réduire la consommation et le bruit dans l’habitacle. Habitacle toujours fort silencieux, d’ailleurs. La version GL est une traction (roues avant motrices) tandis que les deux autres reçoivent une intégrale. Cette dernière est munie d’un mode « Lock » qui permet de verrouiller le différentiel central pour obtenir une meilleure traction lorsque les conditions de la route se détériorent. Cependant, dès que la voiture roule à plus de 30 km/h, le rouage se déverrouille.
Malgré une garde au sol assez élevée, il est évident que le Veracruz n’est pas conçu pour escalader les Rocheuses. Mais dans quelques pouces de neige et de gadoue, il peut faire son chemin. Comme dans plusieurs produits coréens, la direction est trop assistée et sa précision n’est pas particulièrement remarquable. Un arrêt d’urgence semble prendre les freins par surprise et si les distances d’arrêt se trouvent dans la bonne moyenne, la sensation de mollesse de la pédale n’a rien pour inspirer confiance. Dès le premier coin de rue tourné à vive allure, on se rend compte que le Veracruz préfère dorloter ses occupants plutôt que leur procurer des sensations fortes. Avec son Veracruz, Huyndai prouve qu’elle peut construire, et bien les construire, des véhicules plus luxueux. Mais le nom Hyundai a trop longtemps été lié aux petites voitures économiques pour que les gens oublient les racines modestes de l’entreprise, une perception qui nuit encore à la valeur de revente. Quant à la qualité de construction et de finition des récents produits Hyundai, elle est infiniment meilleure que ce qu’elle a déjà été.
FEU VERT
Habitacle confortable
V6 performant
Prix bien étudiés
Coffre vaste (tous sièges baissés)
Finition hors pair
FEU ROUGE
En manque de prestige
Direction trop assistée
Sièges avant peu confortables
Cuir du volant glissant
Phares peu puissants